La situation économique européenne s’assombrit
L’horizon économique européen semblait se redresser depuis plusieurs semaines. Il se dégrade progressivement depuis quelques jours. Le point pays par pays.
En France, les élections inquiètent les marchés
Ce n’est pas la tendance la plus marquée mais l’incertitude concernant le nom du futur président n’aide pas à la stabilité des marchés. Ils reprochent à François Hollande la faiblesse de ses mesures concernant la compétitivité (voir plus bas), et à Nicolas Sarkozy son manque de marge de manoeuvre s’il est réélu. Le CAC40 s’est mal comporté, mais pas plus que ses collègues européens. En revanche, l’écart (le spread) de rendement entre la dette française à 10 ans et son équivalent allemand (le Bund) s’est creusé à 142 points de base en mi-journée. Il n’était que de 110 points de base au début du mois d’avril.
Aux Pays-Bas, la démission du premier ministre déstabilise la région
Le parti d’extrême droite, le PVV, mené par Geert Wilders, a fait capoter les négociations gouvernementales lancées depuis des semaines concernant la réduction du déficit public qui s’élevait à 4,7% du PIB fin 2011.Un paquet de mesures prévoyait une légère hausse de la TVA, un gel des salaires des fonctionnaires et une coupe dans les dépenses dans le domaine de la santé. Le PVV y voit des mesures dictées par Bruxelles. L’échec des négociations a poussé le premier ministre Mark Rutte à déposer sa démission à la reine Beatrix. Ces tensions ont inquiété les marchés. Les taux obligataires néerlandais se sont alors contractés. Le spread entre le taux d’emprunt néerlandais à 10 ans et le Bund allemand s’est creusé de 3 points de base, à 0,73%. Sur le marché des Credit Default Swaps, le spread du titre à 5 ans des Pays-Bas a atteint lundi en fin de matinée son plus haut niveau depuis janvier à 128 points de base. Tout cela laisse perplexe les marchés qui peuvent envisager une perte du triple A néerlandais. Les Pays-Bas font parti des quatre pays de la zone euro, avec l’Allemagne, le Luxembourg et la Finlande, à avoir conserver son triple A.
En Espagne, la situation reste compliquée
Les taux d’emprunt à 10 ans de l’Espagne sont repassés au-dessus des 6%. Eurostat a confirmé un déficit public de 8,5% du PIB en 2011, laissant derrière les craintes que le gouvernement déclarait volontairement des résultats plus faibles que prévu pour embellir les prévisions 2012. Des sanctions avaient même été envisagées par la Commission Européenne.
Selon les enquêtes mensuelles Markit, la situation du secteur privé est morose dans l’ensemble de la zone euro. La baisse des carnets de commande et la poursuite de réduction des effectifs ont touché à la fois l’industrie manufacturière et les services.
François Hollande veut relancer la compétitivité
Le candidat socialiste ne veut pas de la TVA sociale préconisée par Nicolas Sarkozy. Il veut créer un nouveau produit financier, le "livret épargne industrie". L’idée est de capter une partie de l’épargne des Français (pas leur voler, mais capter l’argent qui en génère) et d’utiliser cet argent pour le développement des PME innovantes. Pour cela, il veut doubler le plafond du livret A (de 15 300 à 30 600) et du livret de développement durable (de 6 000 à 12 000). Il prévoit aussi de créer une banque publique d’investissement dont les fonds propres s’élèveront à 20 milliards d’euros. Il souhaite redonner plus de pouvoir aux régions dans les décisions concernant les entreprises qui comptent pour le développement local. Enfin, il veut conserver le crédit impôt recherche permettant aux entreprises de bénéficier d’une réduction d’impôt de 30 à 40% des dépenses effectuées dans le domaine de la recherche-développement. Mais cela ne concernant plus que les PME.
[b]Hollande se gargarise avec le mot PME dont il ne sait rien et ses « recettes » vont au moins pour moitié (si ce n’est plus) tomber à l’eau, pour être clair sur les 20 milliards qu’il envisage au moins dix ne seront pas perdus pour tout le monde sauf pour les PME. Il est à l’instar de son désormais challenger aussi doué pour ce type de décision qu’un joueur de hoquet sur gazon et encore. Tout le monde sauf lui apparemment (ce dont je doute) n’imagine pas un instant qu’il suffit de claquer des doigts ou de siffler les chefs d’entreprises pour que les innovations se transforment en marchés sauf )à avoir la patience d’attendre la maturation ce qui peut prendre des années. Il a été facile de détruire un nombre considérables de PME par sarcasmes et autres crocs en jambe sans parler de banquiers retords, il va être long et difficile de reconstruire…mais pas impossible: le maître-mot de tout cela s’appelle confiance et ça Hollande est-il capable de l’insuffler et de tenir dans ses actes?[/b]