Espagne : plan d’aide aux banques validé
L’Eurogroupe, qui réunit les ministres des finances des 17 pays de la zone euro, a donné son aval au plan d’aide aux banques espagnoles d’un montant de 100 milliards d’euros. Le versement n’aura pas lieu de suite car les besoins exacts de Bankia, Banco de Valencia, NovaGalicia et CatalunyaCaixa ne seront connus qu’à la rentrée, même si un matelas de 30 milliards d’euros est prévu en cas d’urgence d’ici fin juillet. Mais cette aide européenne ne se fera pas sans contrepartie. Le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) ne peut, pour le moment, prêter qu’aux Etats. C’est donc l’Etat espagnol qui devra poser des garanties pour recevoir l’argent. Surtout, les établissements bancaires seront soumis à un contrôle sans précédent de la part de la Commission Européenne. Une "bad bank" devra être créée dans le but de rassembler les actifs toxiques issus de la crise immobilière. Ce n’est pas tout puisque les banques qui ne sont pas assez solides ne seront pas recapitalisées mais devront être démantelées. Bankia est particulièrement visée.
Espagne : la région de Valence appelle Madrid à réagir
La communauté de Valence appelle à l’aide Madrid pour trouver des fonds pour se financer. Une nouvelle qui intervient alors que l’Espagne tente à tout prix d’éviter une aide internationale et qu’elle subit de plus en plus les pressions des marchés. Les rendements à 10 ans de la dette ont dépassé les 7% ce vendredi. Privées d’accès aux marchés internationaux de la dette, les régions peuvent désormais se tourner vers un fonds spécial créé par le gouvernement d’un montant de 18 milliards d’euros, financée pour un tiers par la loterie nationale, le reste étant apporté par le Trésor lui-même.L’Espagne compte 17 régions autonomes qui pèsent lourd dans l’économie. Elles représentent plus de la moitié des dépenses publiques et une région comme la Catalogne par exemple, compte pour 20% du Produit Intérieur Brut (PIB). Elles gèrent indépendamment des budgets comme celui de l’éducation et de la santé.
Par ailleurs, le gouvernement espagnol a annoncé que l’économie devrait se contracter de 0,5% en 2013, après une baisse de 1,5% cette année. Une croissance de 1,2% en 2014 et de 1,9% en 2015 est attendue. Le taux de cômage est estimé à 24,6% pour 2012, 24,3% pour 2013 et 23,3% en 2014. L’objectif d’un déficit public de 4,5% du PIB pour fin 2013 est confirmé. Enfin, l’Espagne attend une hausse de 9,1 milliards d’euros du coût de financement de sa dette pour 2013.
Bruxelles fixe ses conditions pour Dexia
Le projet de la nouvelle banque de financement aux collectivités locales détenue par la Banque Postale à 65% et la Caisse des Dépôts et des Conciliations (CDC) à 35% tardait à se mettre en place par la faute de Bruxelles qui n’avait toujours pas donné son accord au démantèlement de la banque franco-belge Dexia, l’ancien leader du secteur. Selon les anciennes modalités, l’Etat français, la CDC et le Dexia Credit Local devaient prendre chacun 31,67% de Dexia Municipal Agency (Dexma), spécialisé dans le refinancement des collectivités locales, la Banque Postale prenant le reste (environ 5%). La part de la Banque Postale devait augmenter au cours du temps. Mais Bruxelles a jugé ce projet incompatible avec les garanties publiques de 90 milliards d’euros nécessaires à la mise en extinction de Dexia. Par conséquence, Bruxelles exhorte les parties françaises (la Banque Postale, la CDC, et l’Etat) à se partager les 31,67% initialement prévus au Dexia Credit Local. Le but est de couper tout lien entre la banque franco-belge et les activités françaises de financement aux collectivités. Par ailleurs, la Commission souhaite aussi que les produits les plus risqués soient maintenus là où ils se trouvent, soit 2 milliards chez le Dexia Credit Local, et 10 milliards pour Dexma, ces 10 milliards étant par la suite intégrés dans le portefeuille de la future banque.