Actualité économique du 13 juillet


 

Contraction du PIB de Singapour, croissance au plus bas en Chine

 

L’économie de Singapour s’est contractée de 1,1% en rythme annuel, une surprise compte tenu du fait que la croissance avait été extrêmement forte au premier trimestre. Ceci montre bien l’incidence de la crise de la zone euro ou encore les difficultés de redressement des Etats-Unis sur l’ensemble de l’Asie. La production manufacturière a chuté de 6%.

Singapour est un important centre d’affaires internationales. L’ensemble des échanges internationaux qui y transitent représentent plus de trois fois le Produit Intérieur Brut (PIB) de la ville-Etat. Elle subit du coup de plein l’évolution du commerce mondial et est un indicateur important de la santé des pays asiatiques.

De son côté, le Chine a annoncé une croissance de 7,6% au deuxième trimestre, la plus faible depuis plus de trois ans. Le pays souffre d’une demande intérieure en berne et de la faiblesse de ses exportations, conséquence de la crise en Europe. Mais ces chiffres sont contestés par beaucoup de spécialistes qui estiment que la Chine surévalue amplement la réalité. Comment la Chine peut-elle avoir calculé sa croissance au deuxième trimestre (qui s’achève le 30 juin) en douze jours ? L’Insee dure deux mois pour le faire pour la France, pays vingt fois plus petit. Pourquoi ne révise-t-elle jamais ses prévisions de croissance ? Quasiment tous les pays le font. Ces spécialistes pensent que la croissance serait en fait de l’ordre de 2 à 3%. Les provinces chinoises sont très endettées et la Chine souffre d’un problème de surinvestissement, particulièrement dans le domaine de l’immobilier.

 
 

L’Etat peut-il faire pression sur PSA ?

 

L’annonce de PSA de supprimer un dixième de ses effectifs en France a crée une onde de choc dans le monde politique et syndical. Le nouveau gouvernement a promis de réagir. L’Etat avait bien obligé Renault, en 2010, à investir sur le site de Flins pour y produire sa nouvelle Clio. Peut-il alors faire pression sur PSA ? Ce sera plus compliqué. L’Etat possède 15% du capital de Renault alors que PSA est un groupe entièrement privé. Il aurait proposé au groupe une entrée en capital ou bien encore des prêts bonifiés mais le constructeur aurait refusé. Il veut rester indépendant, lui qui a eu besoin d’un prêt de 3 milliards d’euros en 2008, qu’il a entièrement remboursé, intérêts compris. Le seul moyen de pression est médiatique. Ecorner l’image de PSA pourrait s’avérer efficace.

En attendant, des groupes comme la SNCF, EADS ou Safran apportent leur soutien aux ouvriers de Peugeot, reconnus comme très qualifiés. Des offres pourraient même être formulées et pas seulement aux ouvriers, mais aussi aux techniciens ou aux ingénieurs.

 
 

L’Espagne crée un fonds pour ses régions

 

Le gouvernement espagnol a donné son aval à la création d’un fonds de 18 milliards d’euros pour aider les régions à se financer. Il sera financé par un prêt de 6 milliards d’euros de la part de la loterie nationale, le reste étant apporté par le Trésor. Les régions ont désormais l’assurance d’être financées mais devront bien entendu rembourser. Les prêts se feront au taux auquel emprunte le Trésor plus une marge.

 

Les taux italiens en baisse malgré Moody’s

 

La décision de Moody’s d’abaisser de deux crans la note souveraine de l’Italie n’a eu aucune répercussion négative sur les rendements. La note est passée de A3 à Baa2 soit seulement deux crans au-dessus de la catégorie spéculative. Aujourd’hui, le Trésor a pourtant émis 3,5 milliards d’euros d’obligations à trois ans à un rendement de 4,65% contre 5,30% lors de la dernière adjudication de ce type. La demande a été 1,7 fois supérieure au montant alloué.

L’Italie est souvent félicitée pour l’application des mesures d’austérité de Mario Monti, en particulier par l’Allemagne, d’habitude très avare de compliments. Le plan de Monti prévoit réforme du marché du travail, réforme des retraites, privatisations, une dérégulation limitée du marché des services et des coupes dans les dépenses. La dette de l’Italie atteint 2 000 milliards d’euros, ce qui l’oblige à emprunter plus de 400 milliards d’euros par an sur les marchés, soit le quart de son PIB. Le pays devrait connaître une récession de 2% cette année selon différentes prévisions.