Le jeudi 12 Août 2010, à 11 h 54, Temps Universel, 06 h 54 Heure Locale, un séisme de Magnitude du Moment 7.1 avait frappé au cœur de la jungle amazonienne et avait secoué, durant environ 40 secondes, l’Équateur et le Pérou. Son hypocentre avait été déterminé à 200 kilomètres de profondeur par le Centre sismologique Euro-Méditerranéen et à 211 kilomètres de profondeur par l’U.S. Geological Survey.


Le 14 août 2010, publiant un article relatant ce tremblement de terre, », « Un séisme 7.1 de magnitude dans la Cordillère Royale Andine, le 12 Août 2010 : Recrudescence prévisible du volcanisme en Équateur dès la Mi-Novembre »,(1) en explicitant les raisons plausibles, j’avais ainsi conclu : « Au plan sismique, se produisant dans les entrailles profondes des arcs et des cordillères volcaniques, ils agissent tels des moteurs enclenchant, dans les 3 à 6 mois, suivant la secousse, soit une recrudescence dans l’activité d’un volcan, soit une reprise d’activité dans les édifices en repos ou en sommeil. Aussi est-il à penser que des cônes volcaniques, tels le Sangay, le Tunguruhua, l’Amboto, le Cotopaxi, le Sumaco,… ou le Reventador, voire autres moins connus, dans la Cordillère Royale Andine, ne connaissent des regains d’activé ou ne rentrent en éruption après de longs mois ou de longues années de mise en sommeil, à partir de la mi-Novembre 2010. »


Le volcanisme en Equateur d’Août 2010 à Octobre : État des lieux.


Si dès le 30 Août, le VAAC de Washington signalait qu’une plume de cendre était observée, par un pilote, près du stratovolcan Reventador, il n’en paraissait pas en advenir que cette reprise d’activité du volcan puisse être consécutive à l’éruption volcanique. Deux raisons à cela : Pour la première, le 27 Juillet 2010, le volcan était entré en éruption, une succession d’explosions éruptives, de type « stromboliennes » sous forme de fontaines de lave, avec nuages de cendre, téphras et lahars, Indice d’Explosivité Volcanique, VEI 2, et, après une petite période de calme relatif, en Juin et Juillet, son activité se ré-intensifiait ; et, pour la seconde, dans l’arc volcanique andin péruvien, la montée du magma s’effectuant à une vitesse d’environ 2,3 kilomètres par jour, la profondeur de l’hypocentre voisinant les 200 à 210 kilomètres, l’arrivée de la lave, dans le cratère sommital, se calcule dans une durée d’une centaine de jours, soit plus ou moins 3 mois… il ne peut que s’admettre que le séisme du 12 Août ait commis quelques remous mineurs dans la colonne lavique du Reventador qui avait repris un peu de vigueur éruptive, avec présence de nuages de cendres, dès le 30 Août.


Le même constat peut être dressé pour le stratovolcan Sangay en éruption permanente, entrecoupée de quelques brèves pauses de deux à trois mois au plus, depuis le 08 Août 1934, se caractérisant pas une succession d’éruptions explosives, phréatiques et stromboliennes, dans le cratère central et évents latéraux, des éruptions consécutives à une large fissure radiale, des coulées de lave, et, générant des écoulements pyroclastiques, des extrusions vulcaniennes de petits dômes de lave, dans le cratère, ayant provoqué des évacuations et morts d’hommes, scientifiques et autres, comme en Août 1976, qui s’étaient aventurés dans l’ascension du volcan.


Le volcanisme en Equateur en Novembre 2010 : État des lieux.


Si l’activité du stratovolcan Reventador monte en puissance depuis le courant du mois d’Octobre, avec des présences de plus en plus conséquentes de nuages de cendre s’élevant à une altitude d’au moins 4,6 kilomètres, et de coulées de laves épisodiques ;


Si l’activité du stratovolcan Sangay est tout autant en recrudescence avec la constatation d’anomalies thermiques et de nuages de vapeur, de gaz et de cendres, répétitifs ;

Un troisième édifice volcanique, le stratovolcan Tungurahua, d’après un rapport dressé par l’Air Force Weather Agency, – AFWA -, suivant une observations de l’un de ses pilotes, et d’après des analyses d’images satellite effectuées par le VAAC de Washington, est entré en éruption le 22 Novembre. Un nuage de cendre s’est élevé à une altitude de 7,6 kilomètres, s’est déporté, dans une direction Sud-Ouest, sur une distance initiale de 37 kilomètres et a dérivé, dans un azimut Sud-Ouest du volcan, à plus de 230 Kilomètres. De nouvelles émissions de cendres ont été émises le 23 Novembre et ont atteint une altitude de 7,0 kilomètres. Les images satellite ont montré que la plume de cendre, s’est déportée plein Sud, à plus de 150 kilomètres du bâti vulcanien. Tout laisse à penser qu’une ou plusieurs explosions volcaniques se sont produites.


Le stratovolcan équatorien Tungurahua, haut de 5.029 mètres, situé à 135 kilomètres au sud de la capitale Quito est coutumier des éruptions explosives, phréatiques et stromboliennes, Indice d’Explosivité Volcanique, VEI 3 ou 4, émanant de son cratère central, avec des coulées pyroclastiques, des coulées de lave, des lahars causant de gros dégâts dans les propriétés, morts d’hommes et entraînant généralement des évacuations. Sa précédente crise volcanique s’est déroulée du 05 Octobre 1999 au 08 Juillet 2009 et est resté, excepté une saute d’humeur le 29 mai 2010, – une grande explosion due à une accumulation de gaz et provoquant des projections de lave et de cendres dépassant les 10.000 mètres d’altitude -, dans un calme très relatif depuis.

Avec la rentrée en éruption du Tungurahua, se pose la question de savoir si d’autres édifices vulcaniens de l’arc volcanique équatorien, dans la Cordillère Royale Andine, tels l’Amboto, le Cotopaxi, le Sumaco,… ou autres moins connus, conséquemment au séisme du 12 Août 2010, « se réveilleront » dans les jours ou semaines à venir.

Raymond Matabosch


Notes


(1)http://desorchideesetdesorties.20minutes-blogs.fr/archive/2010/08/14/un-seisme-7-1-de-magnitude-dans-la-chaine-royale-andine-le-1.html