Le vieillissement du réseau ferroviaire SNCF ne date pas d’aujourd’hui, voici trois décennies que des signaux d’alarme ont été émis par des hommes politiques, par la SNCF, par le Réseau Ferré de France et des journalistes sur l’état alarmant de nos voies, soit 15 000 kilomètres de réseau laissés à l’abandon.

 

Pour citer un exemple particulièrement représentatif, en 2004, le Réseau Ferré de France n’a perçu que 900 millions d’euros de subventions de la part de l’Etat sur les 1,2 milliards d’euros indispensables pourtant, pour l’entretien du réseau dans sa globalité.
 
La première mesure préventive faisant état de ce problème accidentogène préoccupant fut d’imposer par la SNCF un ralentissement significatif de la vitesse du trafic sur plus de 800 km de voies secondaires, dès 2004.
 
Le RFF avait montré du doigt cette pratique, en affirmant que cela n’était aucunement une solution durable, car à terme, certaines voies seraient tout simplement impraticables et donc fermées à toute circulation, faute d’investissements.
 
Il convient de préciser que les liaisons à grande vitesse, et les grandes lignes ont toujours bénéficiées d’une modernisation constante.
 
La situation pousse à s’interroger quand on sait que le renouvellement de notre réseau est sensiblement inférieur à celui de la Suisse, ou encore de l’Allemagne, dans les années quatre-vingt, le RFF renouvelait 900 km de voies, alors qu’en 2004, cela a été réduit de moitié ! 
 
Depuis lors, la situation n’a eu de cesse d’empirer, car aucun gouvernement n’a pris la mesure d’un tel problème, sauf les 2 derniers mandats présidentiels, durant lesquels ont débuté un programme de rénovation de nos infrastructures, dont précisément le président Hollande ayant promis de restaurer 1000 km de voies par an.
 
On comprend que le renouvellement du réseau ne peut se faire en un jour, mais l’accident de Brétigny survenu le 12 juillet 2013 démontre qu’il y a urgence à traiter ce problème, sinon on peut craindre de nouveaux accidents meurtriers (l’enquête en cours ayant déjà écartée toute erreur humaine).
 
Une pensée toute particulière va aux six victimes de ce drame, aux blessés dont certains présentent un pronostic vital réservé, ainsi qu’à leurs familles.
 
 
Sources sérieuses :
 
Article de Carole Guéchi (Le Parisien) – Juin 2004.
Article de Jefferson Desport (Sud-Ouest) – Mars 2013.
Article Le Point.fr – 13/07/13.