Le magicien a disparu dans le chapeau de la finance, Gaël Duval, créateur de la distribution Linux Mandriva, remercié, c’est pour lui la fin d’un rêve français, après 10 ans de loyaux services.
Dans les années 90, outre le développement de l’informatique grand public avec des noms connus de tous aujourd’hui tels Bill Gates ou Steve Jobs qui constituent le véritable rêve américain de l’entrepreneur, un informaticien français décide d’opérer ce même virage.
Déçu des solutions Linux de l’époque telles que la distribution RedHat peut en être le fer de lance, Gaël Duval créé la société Mandrake dans le but de rendre Linux enfin accessible au commun des mortels.
Par la suite renommée Mandriva, elle avait pour but d’offrir une migration douce pour les
utilisateurs venant des systèmes Windows. A première vue, le pari était gagné, un menu démarrer, un tableau de bord et une centralisation des paramètres de configuration qui tendait à ne pas dépayser le nouveau venu.
Autre point qui permettait un changement confiant, la commercialisation des Power Pack, destinés principalement aux entreprises, ces versions boites ou téléchargeables
contiennent la documentation nécessaire pour démarrer ou administrer (un serveur par exemple en Power Pack +), une assistance de la part de l’équipe Mandriva (environ une vingtaine de personnes à l’époque), des plugins, drivers propriétaires non distribués dans la version Free ou Discovery.
Bien qu’ayant signé un contrat avec l’école d’informatique SupInfo qui assure la certification Mandriva, la politique commerciale de l’entreprise n’a jamais permis d’assurer des financements suffisants au maintien du projet, pour preuve la perte de marchés publics français, plus attirés par la distribution Linux montante : Ubuntu. En 2003, la société évite de peu la cessation d’activité mais 2011 n’a pas permis un tel revirement de situation, Gaël Duval en froid avec le directeur général en poste se fait licencier dans le cadre d’un large plan de licenciement économique, seule sortie possible pour une société mal en point. Aujourd’hui Mandriva perdure sans lui et s’ouvre à de nouveaux marchés, tel la Russie. Tout comme Steve Jobs qui est revenu quelques années après chez Apple
pour en faire la société que l’on connait, Gaël Duval sera-t-il capable de poursuivre son rêve
français ? Peut être, sous d’autres formes que les distributions classiques, il est depuis quelques années à l’initiative dans le projet Ulteo de distribution in the cloud (dans les nuages) accessible depuis un navigateur web.
Quand aux anciens fans de l’équipe de Mandriva (il en existe malgré que cette distribution ait souvent été critiquée, notamment pour son instabilité depuis la version 2006), sachez qu’il existe un fork (soit un double à l’évolution indépendante) appelée Mageia.