Triple players, à vos poches…

 

En ces temps difficiles de rabotage des niches, les molosses vont être réduits à des pinchers nains, il arrive chaque jour de discrètes annonces qui vont finir par coûter un « bras » comme dit la pub. Avant le coup de massue, selon M. Baroin, mais en 2013, prière de voter avant comme il convient. On voudrait écorner la promesse de NS sur la stabilité de l’impôt qu’on ne ferait pas mieux. Passons.

Passons aussi sur le sort de 14 millions de malheureux assurés sur la vie qui ne vont pas en mourir d’être un peu plus taxés. Si l’on est derrière le bouclier fiscal, on continuera à rigoler de ces mesures.

Mais il en est une qui me concerne. Et je ne voudrais être une 2° fois escroqué. Toute bonté a des limites.

Ce sera discret mais efficace, comme il se doit lorsqu’on prend peu à beaucoup. De quoi s’agit-il ?

Comme beaucoup d’internautes, nous avons fini dans le « triple play ». Anglicisme qui signifie que par notre câble de téléphone passent la connexion à Internet et à la télévision. Comme vous l’ignorez notre abonnement est taxé d’étrange façon. Je cite : « La fiscalité des abonnements "triple play" est particulière, pour refléter la diversité des services inclus dans ces offres. 50 % de l’abonnement est soumis à une TVA "classique", à 19,6 %. Mais les autres 50 % sont soumis à un taux réduit de 5,5 %, le taux en vigueur pour les services de télévision. » Suite à une demande européenne, l’Europe commande toujours, même quand elle ne demande rien, tout va passer à 19,6 %. Et M. Bouygues laisse entendre que le client, plutôt que l’entreprise, paiera. Etonnant, non ?

Single play avant à 19,90 €par mois, je m’excuse de ma langue, j’ai opté pour le triple play à 29,90. Il se trouve que comme beaucoup je suis dans une zone non éligible pour la télé à travers du triple play. J’ai donc consenti à me contenter du double play au prix du triple, taxes comprises, vous suivez toujours ?

Ce menu débours n’entraîne pas des agios excessifs. Mais quand je vais passer à 19,6% pour un service inexistant, je trouve que me taxer pour du vent rappelle furieusement la taxe carbone dont l’évanescence a causé son oubli.

Du côté de l’Etat, c’est le summum de l’imposition. Une taxe sur l’irréel, l’inexistant, le vide. Je n’ai pas l’imagination du Quai de Bercy, où sans doute on espère trouver d’autres exemples aussi rémunérateurs.

Vous n’allez pas pleurer pour un vol de 2 ou 3 euros par mois ! Nous souvenons-nous que la redevance est incluse dans nos impôts, bien sûr que non ?