Le 2 février 2009 (veille du 50ème anniversaire du Ministère de la Culture) Nicolas Sarkozy a installé à l’Elysée le Conseil de la Création Artistique (CCA).
« Je veux que la réponse de la France à la crise économique soit une réponse culturelle. »
Bravo, on se demande quel conseiller lui a soufflé cette phrase ? Veut-il la mort du Ministère de la Culture ?
Marin Karmitz, ancien militant maoïste, ayant réussi dans le cinéma s’est donc attelé à la tâche. Il affirme que son Conseil aura vocation à s’occuper de tout. Il laisse généreusement le patrimoine au ministère de la Culture. Mais à quoi cela va-t-il servir ? On se doute que le ministre de la Culture ne voit pas d’un bon œil cette structure directement sous la coupe de Sarkozy.
Douze membres tous bénévoles composent cette commission dont aucun artiste.
Le 10 septembre 2009, Marin Karmitz a présenté, en la présence de Frédéric Mitterrand, les dix projets sélectionnés par son Conseil en déclarant : « Ce que nous avons fait, le Ministère de la Culture n’aurait pas pu le faire. »
De quoi s’agit-il ? Une fête de la jeune création, des orchestres pour les jeunes en quartier sensible, une colline des arts dans l’Ouest parisien, une école de cinéma nomade, des visites virtuelles de musée, des diffusions d’opéras dans les théâtres publics, une cinémathèque de l’étudiant … On ne peut aller contre ses projets mais on est loin de la coupe aux lèvres. En quoi le ministère n’aurait-il pas pu piloter ces projets ?
Non, décidément, la commission Karmitz n’a pas fait la preuve de son utilité.
Une fois de plus, Sarkozy en voulant faire « autrement » que ses prédécesseurs est passé à côté du but recherché. Il n’a réussi qu’à déstabiliser le ministère de la culture.