Ceux et celles qui me connaissent le savent bien : je suis de ceux qui apprécient les plaisirs de la table, avec un goût prononcé pour l’éclectisme ; spécialités françaises, italiennes, chinoises, indiennes…. A tout cela s’ajoute une cuisine que, il y a quelques mois encore, je ne connaissais guère. L’occasion pour moi de vous parler ici d’un établissement qui gagne à être connu.

L’histoire débute en 1985, à Douala, ville portuaire et capitale économique du Cameroun. Née d’une mère camerounaise et d’un père breton, Marie-Christine Riou travaille avec ce dernier dans la poissonnerie qu’ils ont appelée Le Requin coquin. Très vite, la commerçante s’aperçoit que, au sein de la clientèle de la boutique, de nombreuses dames lui posent des questions sur la façon de cuisiner tel ou tel plat à base de poisson, et décide donc de se lancer dans une activité de conseils culinaires. Et, tout naturellement, elle est bientôt amenée à se poser cette question : pourquoi ne pas franchir une étape supplémentaire, en ouvrant un restaurant ?

Ce sera chose faite deux ans plus tard : le 11 septembre 1987, Le Coq noir ouvre ses portes dans le quartier de Bonakouamouang, à Douala. Clin d’oeil au cabaret parisien des années 1930 Le Coq blanc, que l’on peut voir dans LA RUMBA, polar réalisé et interprété par Roger Hanin  sorti dans les salles françaises sept mois plus tôt, le 18 février 1987  le nom de l’établissement fait également référence à un animal qui constitue un symbole fort, masculin, et universel. Ce premier restaurant Le Coq noir sera en activité jusqu’en 1997.

Années 1990 : Marie-Christine Riou s’installe en France, et ouvre une boutique spécialisée dans l’art de la table dans le neuvième arrondissement parisien, qui rencontre un vif succès. Au bout de quelque temps lui vient une idée : rouvrir un restaurant, dans notre pays cette fois-ci. L’objectif de la jeune femme ? Faire connaître à nos concitoyens une cuisine qu’elle estime méconnue, celle du Cameroun et de l’Afrique subsaharienne ; ce qui est d’autant plus regrettable que ces pays appartiennent à la Francophonie, tout comme ceux du Maghreb dont la cuisine est bien plus connue du Français lambda (du moins dans ses grandes lignes). C’est le 19 avril 2005 qu’est officiellement fondé Le Coq noir « nouvelle époque », à Clichy (Hauts-de-Seine), à deux pas de la capitale. Si c’est une mission que Marie-Christine Riou s’est fixée, je le dis tout net : elle l’a parfaitement réussie.

C’est tout un ensemble d’éléments qui concourent au charme de cet établissement. Le Coq noir, c’est d’abord un accueil chaleureux, assuré par Madame Riou et son équipe

composée d’une dizaine de personnes – dont Cathy, sa sœur aînée. Le décor, inspiré des lodges (habitations) des savanes africaines, ne laisse pas indifférent ; personnellement, dès mon arrivée j’avoue avoir été marqué par une très belle photo encadrée nous montrant un couple de guépards en pleine séance de « Big Bisous », comme le chantait feu Carlos.




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Et la cuisine… quelle cuisine ! Un régal pour les amateurs des plaisirs de la table, et j’en suis un. Parmi les spécialités maison,  il m’est difficile de ne pas évoquer le N’dolé. Plat réalisé à partir de feuilles amères, d’arachides vapeur, l’ensemble écrasé avec de l’ail et des oignons, il en existe plusieurs variantes : à la viande de bœuf, aux crevettes, à la morue. Accompagnée de riz, cette recette est un délice ! La cuisine du Coq noir, c’est aussi la cuisine de l’ouverture : on ne se cantonne pas aux spécialités camerounaises. Chaque semaine, Marie-Christine Riou fait venir une cuisinière qui prépare des plats du Sénégal, tel le Mafé ou le Yassa. Là encore, ce sont des recettes plurielles : Mafé au bœuf ou au poulet, Yassa au poisson ou au poulet… (1) en bref, tout un aspect succulent de l’Afrique subsaharienne dans votre assiette.

Le Coq noir, c’est aussi une ambiance ; conviviale, sympathique, la dégustation d’un excellent dîner étant accompagnée par la prestation de l’orchestre « maison ». Et pour ceux et celles qui ont trouvé leur âme sœur ou qui la recherchent : ambiance feutrée tous les mercredis à partir de 20h00 avec la soirée thématique « Les Sweet Night », avec dîner romantique à partager à deux, et les musiciens jouant les thèmes autour de l’amour issus du Cameroun, des Antilles, et du monde entier.

 

Depuis sa création il y a cinq ans, l’établissement de Marie-Christine Riou s’est fait une belle réputation, amplement méritée. Nombre de personnalités sont venues à la table du Coq noir : les footballeurs Samuel Eto’o et Claude Makelele, mais aussi la secrétaire d’Etat Rama Yade, l’ancien conseiller de Jacques Chirac Jean-François Probst, les maires de Clichy et de Levallois-Perret, messieurs Gilles Catoire et Patrick Balkany, et des personnalités africaines, ce qui n’est pas un mince honneur. En outre, le restaurant a participé à l’édition 2007 de la Semaine du Goût (15/21 octobre 2007), (2) une manifestation organisée avec le concours du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires rurales.

 

Que pourrais-je ajouter de plus ? Tout d’abord, chapeau bas à Marie-Christine Riou et à toute son équipe. Ensuite, à tous les lecteurs et rédacteurs franciliens de Come 4 News et à ceux et celles qui sont de passage dans notre région, n’hésitez pas à faire une halte gastronomique au restaurant Le Coq noir.

 

 

* Restaurant Le Coq noir,  92 Bd Victor Hugo 92110 Clichy

Tél. : 01 47 39 36 69

Site Web : lecoqnoir.fr/

(1) Voir l’article de notre ami Dominique Dutilloy, « Le Yassa de poulet », 4 août 2009 : 

http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=28209

(2) A ce sujet, lire l’article de Joël Conte, « La semaine du goût : restaurant le coq noir », 2 novembre 2007 :

http://www.come4news.com/la-semaine-du-gout-restaurant-le-coq-noir-443755

 

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