Si beaucoup de gens de droite ont la nostalgie du gaullisme, beaucoup, à gauche, vouent un culte à Pierre Mendès-France plutôt qu’à François Mitterrand.

Les jeunes ne connaissent pas cet homme politique intègre et clairvoyant sauf ceux qui fréquentent un des innombrables lycées ou collèges qui portent son nom.

Pour cette raison, il faut leur recommander de regarder la soirée qui lui est consacrée sur France 2, le mercredi 9 mars. Tout d’abord, un téléfilm avec Bruno Solo dans le rôle de Mendès dont la critique dit le plus grand bien. Puis un documentaire intitulé « Juin 1940 : le piège du Massilia » qui relate le départ de Mendès-France pour se rendre en Afrique afin de combattre le nazisme.

Pierre Mendès-France fait partie de ces hommes d’honneur qui a toujours défendu ses idées avec courage, sans compromission. Plus jeune député de France en 1932, il fut le seul à s’opposer à la participation de la France aux Jeux Olympiques de Berlin. En 1938, il entre au gouvernement de Léon Blum comme sous-secrétaire d’Etat au Trésor.

Pendant la guerre, il est condamné en 1941 pour désertion à six ans de prison lors d’un procès inique, mais il s’évade. (C’est cet événement qui est raconté par le téléfilm).

Il rejoint De Gaulle à Londres. A la libération, il quitte le gouvernement car il est en désaccord avec la politique voulue par De Gaulle.

Il s’est alors un peu éloigné de la politique et il a même travaillé pour le FMI, eh oui !

En tant que député, il était contre la guerre d’Indochine et il a défendu à Tunis plusieurs militants indépendantistes tunisiens. Ce qui montre une certaine clairvoyance.

En 1954, il devient Président du conseil jusqu’en février 1955. Moins d’un an de pouvoir mais il a su marquer de son empreinte la politique française. Il avait su entretenir un rapport direct et franc avec le pays. Il expliquait que « le régime républicain est fondé sur les relations étroites qui seules permettent la franchise réciproque la plus complète ; celle du gouvernement qui explique sa politique, jour après jour, qui ne biaise pas, qui ne dissimule pas et qui n’hésite pas à faire fond sur le bon sens, le courage et la foi du pays. »

Sans doute a-t-il fait des erreurs mais il n’a jamais triché, c’était un homme intègre comme on n’en voit plus guère de nos jours.