Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler de moi. Rassurez-vous, je vais faire léger en ce qui concerne ma petite personne. Mais il faut vraiment que je vous raconte ce qui m’est arrivé hier. Parce que je n’arrive toujours pas à qualifier la nature du sentiment qui m’anime.
Bon d’abord moi, rapide. J’ai repris depuis plusieurs semaines une activité sportive délaissée depuis trop longtemps et que j’aime beaucoup : la course à pieds.
Côté tenue, l’équipement est basique. Je ne convie personne à venir m’encourager donc pas besoin de ressembler à Florence Griffith-Joyner pour aligner mes tours de piste quotidiens.
Pour connaître et valoriser mon effort je compte le nombre de tours que je laisse derrière moi, mon mp3 vissé sur les oreilles. Mais il m’arrive de me laisser emporter par la musique et du coup je me perds dans le comptage.
J’ai donc décidé de m’acheter un podomètre.
J’habite une charmante ville de province où les enseignes spécialisées ne sont pas légion.
Ca évite bien des tergiversations quant au choix du magasin.
Je me rends donc dans celui qui annonce fièrement « A fond la forme » pour trouver l’objet de mon désir.
Non sans avoir demandé de l’aide à une vendeuse parce que pour tout vous dire je ne savais pas trop à quoi ça pouvait bien ressembler un podomètre.
L’objet en main je vais vers la caisse. Il n’y a pas grand monde dans le magasin du coup on sent le personnel et les clients détendus.
Une seule caisse d’ouverte, pas de problème j’ai le temps. Et il n’y a qu’une seule personne devant moi.
C’est une dame de nationalité suisse à n’en pas douter à l’accent (pas de discrimination c’est juste qu’il me semble opportun de la préciser).
Ici, c’est une région frontalière et nos voisins helvètes sont de plus en plus nombreux à passer de l’autre côté pour réaliser leurs achats. L’envolée du franc suisse face à l’euro en est la principale raison.
Cette dame s’apprête donc à régler la somme due. Elle ouvre son sac, baisse la tête et s’accroupit. Drôle de technique. A sa place si j’avais décidé de partir sans payer je n’aurai pas agit ainsi.
J’aurais piqué un sprint, pas une tête !
Mais que nenni, elle est loin d’être animée des intentions que je lui prête. Pas bien de juger son prochain sans savoir.
Je ne vois pas ce qu’elle ramasse mais quand elle pose devant elle les trois billets je me dis pour j’aurai peut-être du me hâter de me diriger vers la caisse pour payer au lieu de flâner inutilement dans le magasin !!!
1 violet + 2 verts = 700 euros
Elle tend les trois billets à la caissière qui paraît bien plus surprise que la cliente qui propose aussitôt de laisser ses coordonnées – et l’argent- pour le cas où personne ne viendrait le réclamer.
Parce qu’en Suisse, au bout de cinq ans, un objet trouvé revient de droit à la personne qui l’a découvert.
Oui, mais là ma p’tite vous êtes en France et chez nous ça ne se passe pas comme ça.
Cette cliente repartira comme elle est venue mais avec le sentiment que « décidemment, vous êtes vraiment des gens surprenants … ».
Ce n’est pas le qualificatif qui me vint à l’esprit quand le directeur du magasin lui annonça que si « dans une année personne n’était venu réclamer les sept-cents euros…ils iraient au Trésor Public !!! ».
Ben ! Par les temps qui courts, il n’y a pas de petites économies ! LOL
Bien l’article !