Les sites participatifs et leurs forums ne sont pas réservés aux bisounours. Mais faut-il laisser le bon peuple du web étancher sa soif de liberté sans entrave et surtout sans aucune modération ? 

Je ne me souviens plus du nom de ce célèbre journaliste du 20 heures de TF1 qui n’aimait pas du tout les commentaires trop poivrés qui salissaient son blog. Ce Monsieur de la télé qualifiait les internautes de "Poules sans têtes". 

Mais aucun site Web, lorsqu’il donne généreusement la parole à ses lecteurs n’est à l’abri d’un petit dérapage verbal voire de vomissures déposées toujours avec une exquise délicatesse sur une page blanche. Ceci malgré la fameuse charte qui interdit formellement les propos racistes, xénophobes, les insultes ect. Voilà pourquoi des entreprises et des médias utilisent des justiciers du net pour nous surveiller et éventuellement censurer les excités du clavier et autres trolleurs fous.

 Car vous le savez, l’agora est une voie pavée de bonnes et mauvaises intentions. S’exprimer sur le net, donner sons avis ou son opinion, c’est aussi prendre le risque d’éclaboussures, ce qui évidemment n’est agréable pour personne. 

Il est tellement facile pour un cerveau reptilien à l’abri derrière son pseudo, de poster un message malsain ou dérisoire. Pourquoi se passerait-il d’un moment de détente si jouissif et gratuit sur le dos des autres. De plus comme la plupart des modérations travaillent à postériori, l’intervention du modérateur n’arrive que tardivement, voire jamais. 

Aussi, pour limiter la prolifération de paroles qui vont quelquefois bien plus loin que l’insulte primaire ou une réaction d’humeur, comme par exemple de la propagande ou des annonces douteuses, des entreprises utilisent les services de sociétés spécialisées dans la modération. Ces modérateurs professionnels pourront 24 heures sur 24, bloquer à priori ou supprimer à postériori, des commentaires considérés comme néfastes pour l’image de la marque. C’est le cas notamment pour des sites comme Le Monde, 20 minutes, Orange ou Nutella qui sont modérés par Netino

Comme vous le savez, les sites sont considérés responsables devant la loi des propos et des articles publiés, et ne rien entreprendre pour contrôler la teneur des commentaires pourrait-être perçu par la justice comme un laxisme coupable voire une forme de complicité. 

Sans oublier que la concurrence entre les firmes s’avère redoutable et que sous un pseudo anonyme peut se cacher un concurrent qui viendrait calomnier un produit pour favoriser son propre commerce.

Toutefois la "modo" peut aussi être l’oeuvre d’un employé du site concerné. On peut également demander à un utilisateur régulier de confiance et politiquement correct de participer à la modération. 

Mais attention danger, les nombreuses sociétés qui participent au filtrage du Web ont une arme redoutable et fatale ! Le moteur intelligent d’analyse contextuelle. 

Mesdames et Messieurs, cette machine là ne fait pas de sentiment, elle frappe ! Un mot de travers et vous voilà volatilisé. Si vous doutez de son intelligence vous avez sans doute raison car après tout ce n’est qu’un robot et il n’est donc pas capable comme un être humain de discernement. Encore que parfois le niveau de certains internautes laisse planer un doute sur leur réelle humanité.

Mais qui n’a jamais été la pauvre et malheureuse victime de l’abominable monstre froid de la censure ? Vous avez certainement des exemples à proposer.

Personnellement, je me souviens d’un article que je voulais publier sur le blog des internautes de l’Obs. J’avais repris entre guillemets, une expression du journaliste Eric Brunet au sujet de Nicolas Sarkozy. "Le Bâtard  de la République". Résultat, "article supprimé pour cause de propos insultants". J’avais aussitôt protesté avec la publication d’un autre texte dans lequel je donnais le nom de la société modératrice sans écrire le mot "bâtard". Re-censuré, pour "Autre motif" 

À bas les modérateurs sans tête !