Les mangas sur le sport sont nombreux et remportent un franc succès. Il y a aussi plusieurs mangas sur les jeux vidéo qui commencent à émerger. Mais un manga sur l’esport, ce n’est pas courant. Surtout quand il est français. Versus Fighting Story est une curiosité qui attire déjà l’attention. Disponible depuis le 7 mars 2018 chez Glénat, voyons donc ce qu’il vaut.
Versus Fighting Story : l’esport côté Street Fighter
Versus Fighting Story raconte l’histoire de Maxime « Max » Volta, jeune prodige sur Street Fighter grâce à sa capacité à lire le jeu de l’adversaire. Entraîné par son oncle depuis son plus jeune âge, il a rejoint l’équipe de ce dernier, la Team Arkadia. S’étant rapidement fait une réputation pendant les tournois de l’année 2016, le succès lui est monté à la tête et le jeune homme a les chevilles qui ont vite enflé. Se croyant largement supérieur aux autres, il néglige tout et se fait laminer en compétition officielle par un jeune joueur japonais. Mauvais joueurs, Max s’emporte ce qui lui vaut d’être viré de l’équipe par son oncle. Il doit alors accepter des petits boulots minables pour gagner sa vie, jusqu’au jour ou Inès, fille d’une légende vivante du Versus Fighting, lui propose d’intégrer sa nouvelle équipe pour tout gagner en 2018. Mais les autres équipes veulent aussi marquer l’esport et compte bien tout tenter pour attirer les meilleurs joueurs. La compétition s’annonce acharnée.
Vous l’avez compris, ici il n’est pas question du sport électronique en général mais d’une compétition en particulier. Versus Fighting Story se concentre donc sur le jeu Street Fighter dont il reprend tous les termes techniques, les lieux et événements majeurs liés aux jeux vidéo et, plus généralement, tous les codes du genre.
Retrouvez mon avis en vidéo, avec un commentaire bien sympathique de Kalon :
Versus Fighting Story : réalité et manga
Versus Fighting Story n’est pas un documentaire bien réaliste sur les joueurs (professionnels) de Street Fighter. Ce serait vite ennuyeux. On est bien dans un manga, avec une foule de personnage typiques des shônen sportifs qui réalisent des actions de folie impossibles dans la réalité. Le style graphique se veut moderne et dynamique mais n’oublie pas les codes du genre. Ainsi, les visages très réalistes et sérieux prennent souvent soudainement des airs ridicules de vieux cartoon, comme on le voit souvent dans Dr. Slump, Dragon Ball ou City Hunter, par exemple.
L’originalité de Versus Fighting Story est d’inclure des photos de lieux réels au milieu des dessins. C’est pour que le lecteur puisse s’immerger pleinement dans l’univers de l’esport. Les noms des événements existent donc réellement, tout comme les magasins et autres lieux cités. Certains personnages sont même inspirés de vrais personnes. On a donc réellement l’impression de vivre la compétition, même si l’humour est omniprésent.
Versus Fighting Story : Street Fighter pour les nuls
Pour augmenter le réalisme, Versus Fighting Story abuse de termes techniques propres à Street Fighter, le célèbre jeu de combat de Capcom. Pour ne pas perdre les non initiés, ces termes sont immédiatement expliqués. A la fin du manga, un cahier bonus donne même des informations sur le jeu, les techniques de base, les techniques des personnages et de nombreuses définitions bien utiles. En plus, Capcom est derrière tout ça et fournit des captures d’écran et des photos officielles.
Versus Fighting Story : des références à la pelle
L’humour est omniprésent et la french touch se fait largement sentir. Il n’est pas étonnant de retrouver des clins d’œil typiquement français dans Versus Fighting Story. On pourra donc trouver une caricature de parodie de Jean-Claude Van Damme, des femmes fatales qu’on croirait sorties de City Hunter, des petits hommages à des séries célèbres qui ont marqué notre enfance (Dragon Ball, Saint Seiya avec Saizo – un hommage à Shaka) et plus encore comme un beau gosse à la Tony Stark ou un présentateur clone de Ken Bogard qui sévit sur les chaînes esport. Il faut aussi bien tout observer : Inès, par exemple, porte un bonnet avec le nom d’un groupe de rock qu’elle aime, arriverez-vous à tous les trouver ? Tout cela rappelle ce qu’on trouve dans de nombreux albums d’Astérix et reste très plaisant.
Versus Fighting Story : le verdict
Un manga français sur l’esport, quand on le dit ça fait un peu bizarre. Le pari était risqué, mais le tome 1 de Versus Fighting Story rassure énormément. On est bien dans un shônen sportif pur et dur qui n’a rien à envier aux grosses productions ! N’en déplaise aux puristes qui s’attendaient à trouver une BD sérieuse sur les joueurs de Street Fighter. Ici, on suit Max Volta, génial dans on rôle de petit merdeux qu’on va vite adorer détester. Il est entouré de personnages plus ou moins délirants aux capacités aussi étonnantes qu’étranges. Même si les lieux et événements sont réels, les situations ne le sont pas. On est dans un manga, une fiction pour se faire plaisir. N’espérez donc pas gagner à Street Fighter en jouant les yeux fermés ou avec une main dans le dos ! Dans Olive et Tom, personne n’était choqué de voir les joueurs courir pendant longtemps sans arriver à traverser le terrain ! Ici, c’est pareil : on voit des choses surprenantes et impossible à faire dans la réalité, mais c’est pour ça qu’on aime les shônen sportifs !
Versus Fighting Story démarre sur les chapeaux de roue avec un tome 1 vraiment accrocheur et qui respecte bien les codes du manga et de l’esport, sous un angle original. On attend la suite avec impatience !
Fiche Technique :
- Auteurs : Izu (scénario), Kalon et Madd (dessins)
- Collection Shônen
- Format : 13 x 18 cm
- Album : 165 pages
- Tranche d’âge : 8 ans et +
- Éditeur : Glénat
- Date de sortie : 7 mars 2018
- Prix conseillé : 7,60 €