Les Français sont attachés aux radiateurs électriques. Toutefois, des mesures mal calibrées pénalisent ce mode de chauffage peu émetteur de CO2. Une faille progressivement compensée par les avances de la technologie. Avec l’émergence du chauffage intelligent, ils pourraient bien s’imposer comme la nouvelle norme dans l’Hexagone.
La France possède le plus grand nombre de radiateurs électriques en Europe (34% du parc immobilier était équipé par de tels dispositifs en 2014, contre 5% en Allemagne, selon l’Ademe). Cela s’explique par un coût d’investissement de départ attractif, et un cours de l’électricité qui est à la fois bas en France, et ne dépend pas de cours volatiles comme les énergies fossiles.
Cependant, parce que le stockage de l’électricité n’est pas possible, la consommation de ces dispositifs évolue considérablement en fonction des variations climatiques. Aussi, il faut disposer de moyens de production capables de s’adapter en temps réel à l’offre et la demande – sans quoi des zones entières pourraient souffrir d’un « black-out ». Ainsi, le chauffage électrique du bâti français représente à lui-seul 29 % de la consommation d’électricité durant la vague de froid qui a frappé le pays entre décembre et février derniers (la consommation nationale a dépassé 90 gigawatts de puissance certains jours).
Le Paradoxe de la RT2012
Si le chauffage électrique était en passe de s’imposer comme la norme, sa part dans les nouvelles constructions est récemment repartie à la baisse à cause d’une récente législation thermique : la RT2012. Cette dernière impose de mieux isoler les logements aboutissant mécaniquement à une baisse de la consommation d’électricité. En effet, les modèles électriques sont très performants si le logement est bien isolé. Ainsi, la règlementation comptait réduire l’écart saisonnier de la consommation électrique et écarter le risque d’une insuffisance de la production au moment le plus crucial : un pic de froid.
La logique était simple : l’électricité est une énergie secondaire, et nécessite donc des énergies primaires (fuel, gaz, charbon, vent, énergie solaire…) pour être produite. Aussi un coefficient de 2,58 a été attribué à l’électricité. 1 Mw d’électricité est donc réputé avoir pollué à hauteur de 2,58 Mw d’énergie primaire. Ce calcul est néanmoins très contesté. La part d’énergie grise nécessaire à la production d’électricité est en effet largement considérée comme étant surestimée. De plus, la RT 2012 privilégie in fine les énergies fossiles, qui sont celles qui émettent le plus de C02.
Pour une maison de 120 m2 construite entre 1975 et 1981, l’Ademe a calculé en 2014 que sur un an :
– les chaudières fonctionnant au fioul : 7,4 tonnes de CO2 ;
– celles au gaz et au propane : 5,5 t de CO2 ;
– les équipements de micro-cogénération gaz ou bois : 5,3 t de CO2 ;
– les chauffages électriques à effet Joule émettent 4,6 t de CO2 (en prenant en compte les émissions « grises »).
Une réalité perdue dans le système mis en place par la RT2012. Une erreur de paramétrage regrettable quand on considère qu’entre 2000 et 2009 – c’est à dire avant la réglementation – la part de logements neufs équipés de chauffage électrique a graduellement augmenté pour atteindre 80 % des systèmes installés. Cette tendance est d’autant plus regrettable que les résultats des systèmes électriques, déjà les plus performants, sont appelés à être améliorés à mesure que les énergies renouvelables occupent une place de plus en plus importante dans le mix énergétique français.
L’émergence du chauffage intelligent
Les équipements de chauffage électrique ne cessent de s’améliorer. Actuellement, la dernière innovation majeure est l’avènement des radiateurs connectés. Ils vous permettent de piloter pièce par pièce votre chauffage, depuis n’importe où, via une application. Mais ils incluent également une gestion intelligente et automne permettant de ne chauffer les pièces que si elles sont occupées (grâce à un détecteur de présence). Il permet aussi de repérer automatiquement les fenêtres ouvertes et plusieurs modèles peuvent communiquer entre eux.
Ces nouvelles fonctionnalités permettent un confort d’usage sans précédent, avec la programmation du chauffage avant votre arrivée ou le suivi à distance de vos radiateurs afin de garder un bâtiment hors gel. En outre, ces fonctionnalités permettent d’éviter de gaspiller de l’énergie, et donc de faire baisser les émissions de CO2 et la facture – une baisse de température de 1 °C permet de réduire le de coût de chauffage de 7 %. Ainsi, en ne chauffant que lorsque c’est nécessaire, ces modèles ont pu faire baisser de plus de 40 % de des factures de chauffage.
Pour chaque type de chauffage électrique sa domotique : confort – design – facture !
Il existe une grande variété de modèles électriques, adaptés à plusieurs configurations de domiciles. Chacun a ses avantages propres :
– les convecteurs électriques (des radiateurs à résistance électrique) qui créent un cycle naturel de l’air dans la pièce grâce à la résistance électrique ;
– le panneau radiant, (qui diffuse sa chaleur par un rayonnement infrarouge). Il s’agit du rayonnement qui est le mode de transfert le plus agréable pour l’homme, mais demande une pièce qui n’est pas surchargée, sans quoi les rayons sont bloqués ;
– le radiateur à inertie, qui chauffe des matériaux à forte inertie (eau, huile, briques, fonte…) où l’énergie sera stockée. Il permet de diffuser une chaleur douce qui n’assèche pas l’air ;
– le plancher chauffant (constitué de résistances électriques fixées au sol). Il diffuse une chaleur homogène dans la pièce, permet d’économiser la place des radiateurs sur les murs et est particulièrement adapté aux climats froids.
Pour quel prix ?
Aujourd’hui, on peut se doter de modèles disposant d’un pilotage intelligent et de la détection de présence, permettant un rayonnement doux, un air non asséché et une température stable et homogène (des avantages et fonctionnalités dont ne disposent pas anciens modèles à convecteur mécanique) pour un prix d’achat allant de 558 à 1289 €. Ils permettent tous 45 % ou plus d’économies d’énergie, et le coût d’achat important est amorti dans le temps.