Découvert à l’occasion de la Fête du Cinéma, Marie-Francine, le dernier film de Valérie Lemercier apporte un vent d’air frais sur la production cinématographique française. A 50 ans, Marie-Francine, délaissée par son mari qui la quitte pour une trentenaire à la plastique parfaite, se retrouve à vivre dans une chambre de bonne louée gracieusement par sa soeur jumelle. Un malheur n’arrivant jamais seul, elle se fait ensuite licencier du laboratoire de recherche pour lequel elle travaillait et est contrainte de retourner vivre chez ses parents. Elle hérite du canapé-lit du salon, ses parents faisant chambre à part et ne voulant renoncer ni l’un ni l’autre à leur espace et à leurs occupations fétiches (Secrets d’Histoire pour le père et surf sur internet pour la mère).
La cohabitation est loin d’être simple, les situations cocasses s’enchaînent, tout comme les prétendants que les parents de Marie-Francine prennent soin de lui présenter, en vain.Ils vont même jusqu’à lui trouver un avenir professionnel : elle va tenir une boutique de cigarettes électroniques dans laquelle ils ont investi. La clientèle ne se bouscule pas au portillon et elle se retrouve face à sa propre solitude, fumant de véritables cigarettes à l’intérieur de sa boutique pour égrener le temps.
Jusqu’au jour où un client franchit la porte de la boutique pour lui acheter une cigarette électronique et des recharges. C’est Miguel, la cinquantaine, cuisinier dans le restaurant d’à côté. Tombée sous le charme de Marie-Francine, il va la séduire en lui concoctant chaque jour des petits plats qu’il fait livrer par son fils. Ils vont se mettre à flirter et rentrer tard comme des ados. Ce que Marie-Francine ne sait pas c’est que Miguel est dans la même situation qu’elle, il vit chez ses parents, un couple de concierges portugais et dort avec son fils un week-end sur deux dans son lit depuis que sa femme l’a quitté pour une cliente de l’ancien restaurant qu’ils tenaient ensemble. Il préfère lui dire que sa femme est restée lourdement handicapée suite à un accident de cheval. Ils vont vivre leur histoire, là où ils peuvent, chacun n’osant inviter l’autre chez ses parents respectifs de peur qu’il ne découvre la vérité. Marie-Francine invitera tout de même Miguel à boire le café un après-midi, profitant de l’absence programmée de ses parents. C’était sans compter qu’ils repasseraient à l’appartement pour récupérer le club de golf oublié, surprenant les tourtereaux en plein ébat.
C’est drôle, touchant et l’on s’imagine facilement à la place de cette pauvre Marie-Francine en proie au conflit des générations. La distribution est réussie avec un Patrick Timsit au charme discret et Hélène Vincent et Phillipe Laudenbach excellents dans leur rôle des parents déjantés. Une vraie bonne comédie à voir seul ou en famille !