» Le Conseil constitutionnel vient de déclarer contraire à la Loi fondamentale un article de la loi de juin 2016 sanctionnant le délit de consultation « habituelle » de sites djihadistes… »
Oui, vous avez bien lu …
« C’est l’avocat d’un habitant d’Angers, condamné en septembre dernier à deux ans de prison ferme, notamment pour ce délit, qui avait déposé une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) à ce sujet. Il estimait que le texte de loi incriminé ne disait pas précisément à partir de quelle fréquence de consultation le délit était constitué et qu’il introduisait une « présomption de mauvaise foi » déduite de la seule consultation. »
On croit rêver. Les « sages » (?), après une intense réflexion, viennent de nous pondre un texte afin de nous démontrer que consulter un site djihadiste n’est pas un délit. Le prétexte retenu est que l’on ne peut pas savoir si celui qui va consulter un site djihadiste obéi à une intention terroriste ou à une intention d’enquête purement formelle. Dans le doute, le Conseil constitutionnel botte en touche. Autant de stupidité laisse pantois…
Le Conseil constitutionnel est un des garants de notre constitution. À ce titre, il devrait enquêter de manière exhaustive, surtout sur des sujets comme celui-ci. (1)
En premier lieu, une clarification du mot djihad devrait s’imposer :
« Le mot « Jihâd » ne signifie pas « guerre sainte ». Il désigne la lutte et l’effort. Les mots utilisés pour la guerre dans le Coran sont « Harb » et « Qitâl ». Le Jihâd quant à lui désigne la lutte sérieuse et sincère aussi bien au niveau individuel qu’au niveau social. C’est la lutte pour accomplir le bien et éradiquer l’injustice, l’oppression et le mal dans son ensemble de la société. Cette lutte doit être aussi bien spirituelle que sociale, économique et politique. Le Jihâd consiste à œuvrer de son mieux pour accomplir le bien. Dans le Coran, ce mot est employé sous ses différentes formes à 33 reprises. Il est souvent associé à d’autres concepts coraniques tels que la foi, le repentir, les actions droites et l’émigration. (2)
Ensuite, il serait nécessaire de séparer le bon grain de l’ivraie. Les médias parlent de djihadisme à tort et à travers. Comme d’habitude, elles mettent l’accent sur les communautés minoritaires musulmanes. C’est la mode. Révolue l’époque où les étudiants et les ouvriers faisaient là une des journaux. Quant aux communautés asiatiques, espagnoles, portugaises, italiennes ou russes, silence radio. A force de se focaliser sur des mouvements radicaux, le sujet de l’Islam devient extrêmement confus. Est-ce le but recherché ? Ma foi, je vous laisse juge. Le terme correct à employer par les médias serait plutôt : djihadisme terroriste.
Burkas, Niqab, Tchador, foulard, Qamis, Burkini, Bikini (non pas celui-là…)… Impossible d’ignorer tous ces termes. Ça part dans tous les sens. Les récents débats incendiaires sur le Burkini devenaient franchement agaçants et répulsifs.
Pourtant, un sujet compréhensible pour tous serait mieux perçu et permettrait de dégonfler une tension palpable. Encore faudrait-il que ce soit une volonté politique et médiatique, ce qui est loin d’être le cas.
Le Conseil constitutionnel n’aurait pas dû toucher à la loi de juin 2016. Les autorisations aux chercheurs et journalistes pourraient être données sur simple demande à la préfecture par exemple. Ça éviterait que tout un chacun puisse continuer à regarder des sites dangereux.
De plus, le Conseil constitutionnel devrait se rendre compte que l’expression « site djihadiste » est plus fourre tout que nominatif.
En effet, la menace terroriste a trop souvent pour origine l’islamisme radical, le Salafisme et le Wahhabisme. Le sujet n’est pas à prendre à la légère. Le flou entretenu par nos élites politiques et médiatiques n’est pas fait pour arranger les choses.
Le Salafisme par exemple est un mouvement protéiforme qui est caractérisé par des polémiques internes et des disputes théologiques. On distingue trois principales mouvances dans le Salafisme contemporain : une qualifiée de quiétiste, refusant de s’impliquer dans la vie civique ou politique et se consacrant à l’éducation des musulmans à la doctrine salafiste, une politique, et une djihadiste, qui utilise le Salafisme comme une base idéologique pour justifier le terrorisme.
Le Wahhabisme quant à lui, a été accusé d’être une source de terrorisme mondial, ou tout au moins d’inspirer l’idéologie djihadiste telle que celle de l’État islamique (Daesh). Dans l’usage contemporain, le « Wahhabisme » et le « Salafisme » sont souvent considérés comme des termes synonymes pour désigner des mouvements d’origines différentes ayant fusionné depuis les années 1960.
En fait, le problème des trois grandes religions monothéistes, Chrétienne, Islamique et Judaïque, provient de nombreux schismes qui ont engendré par la suite des extrêmes. Rien de pire qu’un « dévot bigot », peu importe la confession. La responsabilité de l’être humain y est pleine et entière. On peut avoir foi en quelque chose sans devenir extrémiste.
Il est grand temps d’admettre qu’au-delà des préceptes religieux prônant d’accomplir le bien dans son ensemble, quelques prédicateurs de groupuscules minoritaires ayant pour but d’asseoir leur ascendant ne partagent pas la vision humanitaire d’un grand courant religieux. L’influence de ces prêcheurs est d’autant plus aisée qu’elle est souvent proportionnelle au degré de compréhension de tout un chacun.
Le niveau d’éducation, l’illettrisme, l’ouverture d’esprit et la tolérance sont en relation directe avec la compréhension et l’application de préceptes religieux. Faire la guerre au nom d’un religion quelconque est une folie. D’ailleurs, l’expression « guerre sainte » est une aberration. Comment une guerre peut-elle être « sainte… ? » On se demande.
Sans spiritualité, nos sociétés sont vouées à disparaitre. Mais il faut empêcher efficacement les groupuscules minoritaires de nuire au plus grand nombre. Tous les extrêmes sont mauvais parce que radical. Pourquoi glorifier ce genre de minorités ? Pour engendrer le chaos ?
J’espère que ce n’est pas le but recherché quoique j’en doute fortement. Notre devoir à tous est l’ouverture d’esprit et la tolérance. Mais il faut avoir conscience que des minorités dangereuses existent et veulent le pouvoir. Tant que les politiques et les médias leur accorderont de la puissance et de l’importance, leur notoriété va s’agrandir.
C’est exactement ce qu’à fait le Conseil constitutionnel en modifiant cette loi. Puissance et pouvoir aux minorités dangereuses. Copie à revoir.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_constitutionnel_(France) (1)
http://www.islamophile.org/spip/le-jihad-sa-vraie-signification-et.html (2)
http://www.huffingtonpost.fr/mohamed-sifaoui/criminaliser-le-salafisme-et-interdire-les-organisations-liees-aux-freres-musulmans_b_7581046.html
You’re very eloquent.
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