Ce téléfilm inédit sera diffusé sur France 3 le 15 Novembre.
En lisant le pitch j’ai eu peur de me retrouver devant un téléfilm larmoyant, pleurnichard, à la limite du pathos, reprenant une énième fois l’histoire d’une rescapé juive qui lors d’une raffle voit sa famille décimée, mais refait sa vie tant bien que mal jusqu’au jour où elle pense reconnaître en l’une de ses jeunes élèves sa petite fille, enlevée par un milicien. Eva va alors mener un combat pour faire surgir la vérité.
90 minutes que l’on ne voit pas passer même si l’issue du scénario est courue d’avance.
L’on ne tombe donc pas dans le pathos, grâce, je pense au jeu de Marthe Keller (Eva) qui incarne à merveille cette femme désarmée, désespérée, qui va aller jusqu’au bout de ses convictions, quitte à détruire l’univers si confortable de cette jeune fille, par fougue, par émotion et assurément par égoïsme. L’actrice a d’ailleurs été consacrée meilleure comédienne de l’année pour ce rôle au Festival de Fiction de la Rochelle 2007. L’autre figure féminine qui m’a marquée est celle de Juliette Lamboley qui joue le rôle de la jeune adolescente. Son regard est extrêmement expressif et l’on peut réellement y lire toutes les interrogations qui surgissent au fur et à mesure. L’adolescence est déjà une période où l’on se questionne énormément sur soi, sur son identité, mais lorsque son quotidien est bouleversé par une professeur qui se dit être sa grand-mère alors tout s’écroule.
Jacques Spiesser endosse le rôle du milicien « voleur d’enfant », si le jeu de l’acteur fait ressortir la culpabilité et le surtout le déni de cet homme rongé par la peur de perdre son enfant, c’est cette partie là du film qui m’a le plus déçue. En effet j’ai trouvé que le film ne mettait pas assez en avant cette culpabilité du couple, ce déni, voir même sa fourberie. Tout comme leur malheur à la perte de leur fille qui va finir par fuguer est complètement éludé au profit du bonheur retrouvé d’Eva. Faut-il dire la vérité à tout prix ? Telle est la grande interrogation de ce film. Pas de deuxième chance, pas d’indulgence, un jugement cruel pour cet ex milicien, bien que la réalisation essaye de lui donner un côté sympathique cet homme est dès le départ jugé coupable, sans rédemption possible. Et je trouve cela un peu dur. La fin me semble en effet tellement improbable. Mais je ne vous dévoile rien et je vous laisse visionner ce téléfilm qui a obtenu 3 prix au Festival de la Fiction TV de la Rochelle 2007 : Le prix spécial du jury, le prix de la meilleure interprétation féminine pour Marthe Keller, et le prix du meilleur second rôle masculin pour Jacques Spiesser.