A priori, rien ne prédisposait Laurent Courbin, patron du groupe Ateo Finance, une société spécialisée dans la finance, à prendre les rênes de Technikart, magazine iconique du monde culturel hexagonal. Entre le monde fermé et feutré de la finance et l’univers culturel bouillonnant dans lequel baigne Technikart, le hiatus aurait pu sembler bien trop important. Or, depuis l’arrivée de Laurent Courbin à la tête du mensuel culturel, le renouveau de Technikart est au rendez-vous.
Le lectorat de Technikart, que l’on dit communément urbain, jeune, dynamique et en quête d’une expérience culturelle, artistique et littéraire s’inscrivant par-delà les sentiers battus de la pensée conformiste, semble aujourd’hui se réjouir de la vitalité retrouvée de Technikart. La communication digitale de Technikart est multicanale et les réseaux sociaux sont utilisés comme autant de vecteurs pour renouer avec le lectorat traditionnel du magazine ; qui ces derniers mois semblait quelque peu douter des capacités de résilience du magazine.
En ce sens, l’arrivée de Laurent Courbin, outre la dynamique qu’il a su impulser à une rédaction en quête d’une nouvelle orientation stratégique, aura permis de pérenniser l’avenir d’un média qui occupe depuis plus de deux décennies une position à la fois singulière et originale dans le petit monde des médias branchés, à l’avant-garde de la scène française. Il faut dire que tout n’a pas toujours été rose chez Technikart. Il n’y a pas plus tard qu’un an, le magazine iconique des années 2000, dans une situation financière difficile, n’était pas en capacité de publier le magazine du mois d’octobre. Le résultat, une arrivée providentielle de Laurent Courbin, qui, à défaut d’être le messie, n’en a pas moins apporté une vraie bouffée d’air frais à Fabrice de Rohan-Chabot et à son équipe.
Le magazine n’a cependant pas attendu l’arrivée de l’homme d’affaires français pour jouer du positionnement décalé qui lui va si bien. Oscillant entre un positionnement résolument décalé et un goût plus ou moins prononcé pour la provocation, cet esprit innerve les comptes Twitter, Facebook et Instagram du magazine. Certes, le mot est aujourd’hui pour le moins galvaudé, mais la communication digitale de Technikart, telle qu’elle se déploie depuis plusieurs mois, n’hésite pas à flirter avec les thématiques fertiles et créatrices du surréalisme.
Technikart s’est toujours joué des conventions, et a forgé sa réputation sur sa capacité à briser les codes et les tabous de notre société. D’aucuns, pour qualifier le positionnement de Technikart dans le monde des médias français, parlent d’un trendsetter, ou autrement dit, d’un magazine capable de faire et défaire les tendances de notre temps. Voir loin, être dans le coup d’après, tout en étant capable de porter un jugement critique, voire acerbe, sur les modes du temps présent, telles sont en somme les deux piliers sur lesquels repose l’édifice Technikart.
Certes, ces piliers sont fragiles, et ces derniers mois, les problèmes financiers qu’a connus Technikart avaient semé le doute sur ses capacités à renouveler son modèle pour répondre aux nouveaux enjeux relatifs au monde médiatique. Le rachat du magazine culturel par Laurent Courbin a ainsi permis d’offrir une stabilité retrouvée au magazine culturel décalé. Le développement de Technikart peut se faire désormais sur des bases solides et pérennes, et devrait ainsi permettre d’étayer durablement le positionnement original de Technikart.