Réalisateur : Stephen Frears

Date de sortie : 16 septembre 2015

Pays : Britannique, France

Genre : Biopic, Sport

Durée : 103 minutes

Budget : N/C




Casting : Ben Foster (Lance Armstrong), Chris O’Dowd (David Walsh), Guillaume Canet (Dr.Michele Ferrari), Jesse Plemons (Floyd Landis)

 

Trouver des films traitant de la bicyclette, du vélo, voire même du cyclisme est assez rare, un thème assez peu abordé au cinéma. Parmi les concurrents, peu sont de bonne qualité, quelques uns sont moyens et le chef d’oeuvre est rare. Le maillot jaune du film n’a jamais été endossé. Le nouveau film de Stephen Frears a réuni de nombreux atouts pour y parvenir sans dopage :  un champion, une histoire ultra médiatisée et une compétition mondialement connue.

 

Tout commence en 1994, lors d’une course en Belgique, Lance Armstrong est jeune, plein d’ambition mais son gabarit ne fera jamais de lui un champion juste un bon coureur. Ayant appris que certains cyclistes se dopent à l’EPO, pourquoi ne pas essayer? L’année suivante, boosté comme ce n’est pas permis, il gagne. L’euphorie est de courte durée, on lui pronostique un cancer. Ce passage en enfer forgera son caractère de battant et sa motivation. Son physique a changé, il peut désormais prétendre au fameux Tour de France. La suite nous la connaissons tous.

S’en suivent sept tours de France, une affaire de dopage qui va éclabousser tout le cyclisme, comme si c’était le seul sport entaché par ce phénomène et une haine/fascination pour ce personnage haut en couleurs. The Program est sans manichéisme et c’est un point bien traité. Le film se contente de raconter des faits sans trop se positionner dessus. Lance Armstrong s’est dopé c’est avéré mais les autres aussi. S’il est arrivé en tête c’est qu’il était encore meilleur que les autres. Il ne noircit pas la légende mais ne fait pas non plus l’éloge. Armstrong est montré comme l’instigateur d’une vaste supercherie, un homme rongé par son désir de vaincre et un chef d’équipe implacable. Une étincelle attisée par le machiavélique docteur Ferrare. Les images d’archive disséminées ci et là renforcent le côté documentaire, elles sont couplées avec des scènes de reconstitution assez fidèles. The Program est aussi vu comme une enquête journalistique, celle du reporter sportif Walsh. Deux histoires évoluant de leur côté jusqu’à une confrontation d’une grande froideur. Cependant le film omet tout un pan de l’histoire, celle des rivalités avec les autres champions jaloux de ses 7 titres. Ici, il n’y a que Floyd Llandis, vu comme un religieux "attardé" n’approuvant pas les méthodes peu orthodoxes de Lance.

Ben Forster, habitué des seconds rôles (Du sang et des larmes, X-men l’affrontement, 3h10 pour Yuma), campe un Armstrong réaliste, adoptant ses mimiques aussi bien sur la selle qu’en dehors. Un acteur tellement impliqué qu’il a lui aussi ingurgité des produits pas toujours légaux. Puis que dire de Guillaume Canet ? Brillant ! Il habite ce rôle de médecin sportif loufoque dépassant les limites de la déontologie à merveille. Son accent italien quand il parle anglais mérite tous les détours.