L’évènement est passé quelque peu inaperçu dans le flux médiatique quotidien et pourtant, la petite phrase de Manuel Valls prononcée à la tribune de l’Assemblée nationale est lourde de sens. Interpellé sur les licenciements probables qui devraient avoir lieu au sein du géant français Areva, le Premier Ministre en a profité pour dresser la feuille de route en matière d’énergie nucléaire.
"Je suis convaincu que la filière nucléaire a un avenir, que c’est une force pour notre pays" a insisté Manuel Valls, répondant ainsi au député de l’opposition Julien Aubert. Malheureusement pour les écologistes, très sensibles à la place du nucléaire dans l’Hexagone, il semblerait que le gouvernement ne souhaite pas lâcher ses centrales et ses fleurons industriels. En effet, à l’heure de la transition énergétique et de l’intérêt croissant porté aux énergies renouvelables, le nucléaire n’a pas toujours très bonne presse, et pourtant…
"Ces compétences sont un enjeu essentiel pour la France car nous aurons besoin d’une filière nucléaire en ordre de marche pour répondre d’abord aux enjeux du parc nucléaire national" a ainsi expliqué le Premier ministre devant l’Hémicycle.
Réelle puissance économique, les centrales nucléaires emploient en France plus de 40 000 personnes, selon les chiffres donnés par l’Autorité de sureté nucléaire française. le groupe Areva emploie à lui seul 29 000 personnes en France. Mais, souffrant d’une conjoncture dégradée et de facteurs externes globalement négatifs, le groupe souffre encore des contrecoups de la crise économique et a annoncé devoir se lancer dans une vaste restructuration.
Saluant les "compétences uniques" des salariés du groupe, le Premier Ministre s’est donc déclaré prêt à le "remettre sur pieds". De plus, pour Manuel Valls, pas question non plus de se voiler la face. Il a ainsi encouragé le groupe à mener des restructurations sociales nécessaires dans un contexte économique encore très dégradé. Le but : faire d’Areva, un "acteur robuste" pour l’avenir, capable de répondre aux exigences du pays en matière de nucléaire, mais aussi à celles des autres Etats, qui continuent de considérer la France comme un grand pays dans le domaine. Loin du dogmatisme politique qui semble parfois régir les débats sur ce sujet, l’on peut au moins saluer la position pragmatique du gouvernement face au sujet parfois délicat du nucléaire français.