Comme chacun sait, la presse britannique se partageait entre trois catégories : la presse dite « de qualité » (Guardian, Independent, naguère le Times), la presse de caniveau (gutter press) – illustrée par le Sun, News of the World, &c. – et l’intermédiaire, penchant plus ou moins d’un (bon) côté – Telegraph – ou de l’autre (le moins équilibré Daily Mail). Les deux dernières catégories ont fait leurs choux gras avec le brûlot larmoyant de Valérie Trierweiler. Vaguement encore plus proche de son lectorat que de ses annonceurs (dont les grandes maisons d’édition), la première n’est guère tendre avec la toujours consœur française. Avec Christina Patterson, du Guardian, ce guère fait figure d’euphémisme (et C. Patterson manie fort bien l’understatement).
Il s’est bien sûr trouvé des confrères français pour déplorer le niveau d’écriture et de tenue de l’hagiographie de la béate et martyrisée Valérie Trierweiler.
En général, elles et ils n’émargent pas chez Lagardère ou des titres dont la ligne rédactionnelle est totalement gérée par une régie publicitaire.
La critique, en France, peu féroce, plutôt condescendante, indisposée mais se retenant de s’avouer navrée, ne s’est guère posée – pour ne pas exposer la profession ou plutôt la nature des hiérarchies de presse ? – la question essentielle : comment une journaliste capable d’un tel ouvrage a-t-elle pu intégrer autre chose qu’un hebdomadaire de presse cantonale ?
Dans son billet lapidaire, concis, ciselé, et taillant en pièces Thank you for the moment, Christina Patterson s’est retenue de mentionner Paris-Match. Mais ce « si c’est ce que les Français considèrent l’élite, que le ciel vienne en aide aux pauvres gens que Hollande, selon Trierweiler, appelle les édentés » englobe sans doute classes politique et médiatique, ainsi bien sûr que l’auteure de Merci pour ce moment.
Nous avons fait la même lecture de la tête de gondole des éditions Les Arènes qui, semble-t-il, prépareraient une seconde édition sans doute peu revue mais augmentée d’un chapitre introspectif, l’auteure se penchant de nouveau sur son nombril de plumitive et traitant de la perception et réception du « livre » (et surtout du glissement progressif de sa notoriété). Attendez-vous donc à savoir que le monde est peuplé de perfides et d’épaules réconfortantes. Un renvoi d’ascenseur par ci, des coups de griffe par là, beaucoup de name dropping.
Au dernières nouvelles, Trierweiler se récrie en dénonçant l’attitude de « François » qui lui aurait promis-juré-craché de ne jamais recevoir Gayet à l’Élysée. D’une part, ce ne devrait plus être son souci, d’autre part, en quoi cela nous concerne-t-il encore ?
Christina Patterson n’a pas dû consulter la presse pipeule française, elle s’en tient donc à son affligée lecture d’un titre dont les ressorts faiblards n’égalent pas les passages obligés de la collection Harlequin ou des romans de gare, mais tentent d’en imiter les boggies. « le brûlot déguisé en livre » magnifiant le « conte de fées » d’un « amour éternel » virant au vinaigre, n’a guère de quoi faire larmoyer dans les chaumières. Bref, Trierweiler enfile les « clichés éventés » à toute blinde, et ne révèle finalement que l’étendue d’un narcissisme aussi infatué que soigneusement peaufiné. « Toute sa carrière s’est construite sur la satisfaction d’un frêle ego. ». Les faire-valoir, écrivains ou auteures dont elle entend poursuivre la promotion dans Paris-Match, ou naguère candidat devenu chef de l’État, amies choisies, copains complaisants, lui servent de miroir déformant susceptible de la faire se sentir grandie, et à ses yeux, de servir à l’accroire.
La réalité de Trierweiler augmentée par elle-même ainsi transcrite fait endurer au lectorat une harassante pénibilité dénuée de « tout bon sens », résume Patterson. Laquelle cite la journaliste, romancière et réalisatrice américaine Nora Ephron (épouse de Carl Bernstein, qui exposa le Watergate), qui incitait les jeunes femmes à devenir « les héroïnes, et non les victimes, de leur existence ». Surtout, qu’elles ne prennent pas Trierweiler pour modèle, conclut-elle.
Confession confite de ressentiment et d’autopublicité, Merci pour ce moment, passé son quart d’heure de vrombruissage médiatique et de papotage autour de la table du dîner des Dugommier, se retrouve expédié pour ce qu’il restera : en trois courts paragraphes de Patterson, le rideau retombe.
Ce qui vaut de s’étendre sur le phénomène, c’est qu’une partie de la presse française qualifie encore de « prestigieux magazine » le supplément du Times qui fit figurer Trierweiler en une. Que la chaîne BBC 2 ait trouvé idoine de tenter d’obtenir de Trierweiler de nouveaux éléments, notamment sur la politique française (le Labour se trouve dans une passe aussi peu reluisante que l’actuel PS), passe encore. Mais on peut comparer la promo du Times et l’entretien qu’a publié la Repubblica pour la sortie de Grazie per questo momento. Si Anais Ginori n’a guère réussi à obtenir autre chose que du larmoyant de son interlocutrice, au moins aura-t-elle tenté.
La dérive des journalistes avides de pipeulisation, soit de passer derrière les micros des radios et devant les caméras des studios, est parfaitement illustrée par Trierweiler. En tant que journaliste politique, elle parvenait très médiocrement à se placer sur les plateaux. Elle a réussi brillamment à contourner son handicap. Mais, pour tenter de soutenir les ventes, les patrons de presse, ou les rédactions en chef anticipant ce que les patrons sont susceptibles de considérer judicieux, poussent à cette recherche de notoriété personnelle présumée rejaillir sur les supports. Va pour la frange la plus avide de certitudes bon marché et sans cesse confortées du Figaro qui se complait à applaudir ce balzacien « premier Paris » qu’est Zemmour. Mis sur le devant des scènes, avec Trierweiler en puisant dans celles de ménage pour se faire mousser, trop souvent, elles et ils ne révèlent que leur médiocrité et leurs insuffisances. Ce qui rejaillit sur la crédibilité des supports.
Selon Trierweiler, François Hollande l’aurait assurée qu’il ne lui en veut pas le moins du monde pour son ouvrage brodé de vacheries (qu’elles soient méritées ou non est un autre aspect des choses). Elle l’affirme avec aplomb à la Repubblica. On y croit très fort. Tout comme à la véracité de ce que publient le Times ou Paris-Match…
À défaut d’avoir appris l’anglais auprès de F. Hollande (l’entretien avec la journaliste de [i]BBC 2[/i] se déroule en français), V. Trierweiler aura pu acquérir l’art de la langue de bois et des bonnes formules.
En fait, ce livre, c’est pour que le président prenne conscience de ses erreurs politiques et que, face à la situation du pays, il cesse de se consacrer à des futilités (soit J. Gayet). Alors qu’elle ne cessait d’obtenir qu’il se montre avec elle et soutienne ses projets, la voici déplorant que « François » passe du temps avec une actrice (enfin, une autre qu’elle-même).
La « Trévilaine » règle ses comptes.
A-t-elle oublié que « qui s’assemble se ressemble » ?
À Président nullissime, con-cubine skizophrène.
Elle est pas belle la France ?
« la part mesquines des hommes droit etres dit? ces trop facile;les hommes ce croient intouchables…tel que le disait le grand victor-hugo la liberté se mendit pas,elle s’arrache…liberté pour les femmes…