Le chantier de la nouvelle centrale hydroélectrique du Rondeau entrepris par le groupe EDF, vient de franchir une étape importante avec l’installation la semaine dernière de la quatrième et dernière turbine. Une étape qui annonce la mise en service prochaine de cette unité de production hydraulique unique en son genre installée au cœur de l’agglomération grenobloise et équipée d’une toute nouvelle génération de turbines très basse chute. 

Comme le détaille à la Tribune Stéphane Toletti, directeur du groupe d’exploitation hydraulique Ecrin Vercors, cette centrale "permet tout d’abord de turbiner, donc de produire de l’électricité avec une très faible hauteur d’eau, à savoir 4,2 mètres et un débit de 75 à 80 mètres cubes par seconde, dans des turbines nouvellement créées par la société aveyronnaise MJ2 Technologies". 


Ces turbines VLH (Very Low Head ou "très basse chute") offrent en effet la possibilité pour l’exploitant français de produire de l’électricité à partir d’une très faible hauteur de chute. Si cet équipement avait déjà été installé sur des canaux, c’est la première fois qu’une centrale sera équipée de quatre turbines, faisant ainsi du Rondeau la plus grande en France dans sa catégorie.


Autre caractéristique de cette nouvelle installation, son implantation en pleine zone urbaine. Situé en aval de la chute du Rondeau, à l’extrémité de la zone commerciale de Comboire, le bâtiment d’exploitation a été enterré en partie et recouvert d’une toiture végétale afin de réduire sa visibilité et de favoriser son intégration dans l’environnement urbain. 

 

Engagé par EDF Unité des Alpes en septembre 2013, ce projet de 8,7 millions d’euros vise à produire l’équivalent de la consommation électrique de 5 700 habitants. D’une puissance de 2 200 kW, cette nouvelle centrale grenobloise devrait être connectée directement au réseau 20 000 volts d’ERDF. La fin du chantier est prévue en décembre prochain pour une mise en activité fin 2015.

 

Si l’hydroélectricité est à ce jour la première des énergies renouvelables en France (et la moins chère), représentant près de 12 % de l’énergie produite annuellement par EDF, elle est toutefois limitée depuis quelques années par de nouvelles directives européennes et gouvernementales réglementant l’exploitation des rivières dans le sens d’une protection croissante de la biodiversité. Cette nouvelle technologie, permettant d’exploiter de nouvelles zones à faible hauteur de chute permettrait donc d’envisager de nouvelles piste de développement pour la filière hydraulique.