Elle s’appelle Angélique la mère de Samuel Theis, un d’entre ce trio de co- réalisateurs du long métrage, "Party Girl". Comme Guillaume Gallienne dans son film autobiographique, "les garçons et Guillaume à table", Samuel est lui aussi derrière et devant la caméra, histoire de rendre plus authentique le propos ; le portrait de celle qui l’a mis au monde en l’occurrence. Angélique est soixantenaire. Elle est entraîneuse dans le Forbach, un cabaret glauque à la frontière allemande. Le temps passant, malgré sa fidélité à son accoutrement, à son maquillage comme à son langage, les clients se font rares sans que, pour autant, ne faiblisse  son engouement  pour son job ! 

Le hasard faisant parfois bien les choses, voilà qu’un mineur retraité, client de longue date, la demande en mariage : Michel, (Joseph Bour) un sympathique grassouillet qui préfère le jardinage ou les stands de tirs à l’ambiance du cabaret. L’occasion inespérée pour Angélique de troquer sa vie d’esclave dans cette sordide boîte contre une autre plus sereine avec en perspective du temps à partager avec ses quatre enfants dont la dernière élevée en maison d’accueil, pense-t-on. 

Bien qu’à priori l’opportunité soit plutôt alléchante, elle semble pour le moins déboussoler l’intéressée : rompre avec ses habitudes n’est pas chose aisée même quand ces dernières s’inscrivent dans ce qu’on appelle communément la débauche. Angélique  toujours branchée fleur bleue rêve en plus d’aimer à la folie et pas autrement, ce qui complique davantage la situation d’où ses incessantes tergiversations. 

Viendra le jour J pour Angélique entourée des siens et là mon malaise est à son comble face à toutes ses effusions crues portées de surcroît non par des acteurs mais par les membres mêmes de la famille Theis. Etc, etc. Le film se veut une ode à la liberté alors qu’il est d’une infinie tristesse tant l’aliénation dont est victime l’entraîneuse de cabaret paraît indécrottable.  

Ce film autobiographique connaît manifestement un succès ; il a reçu entre autres la Caméra d’or à Cannes. Je n’ai pas du tout, du tout, aimé ni le titre, ni le scénario, encore moins les bavardages et tout le reste romancé à la langue de Goethe, même si je trouve extrêmement touchant le regard que portent les enfants sur leur mère devant la caméra. Qui plus est,  l’approche du drame s’avère sans intérêt ; sans oublier les risques d’effets secondaires du genre nausée qui ne sont pas du tout à exclure. 

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