Pas très optimiste, mais réaliste. Depuis la naissance de la Ve République, les politiciens nous servent le sempiternel poncif bien connu : "le chômage baissera si vous votez pour moi aux prochaines élections"
Mais voilà, les présidents passent, les ministres brassent (du vent), les gouvernements trépassent, les jeunes et les moins jeunes sont à la ramasse, le chômage s’entasse, mais les mêmes engrangent en masse : actionnaires, dirigeants de trusts, fonctionnaires d’État, et quelques privilégiés. Seul mot d’ordre pour cette catégorie : "surabondance de biens ne nuit pas".
Les Ministres palabrent sur le pourquoi du comment, sur la solution miracle, sur des emplois-jeunes bouches trous, des primes à l’embauche des seniors, des tiers de temps, des CDD, des CDI, et des … Mais rien n’y fait.
Faites baisser le chiffre des chômeurs. Tel est le mot d’ordre lancé par le Ministre du Travail aux staffs de Pôle Emploi. Obéissants, ils sont. Toutes les missives envoyées de leurs bureaux vous donnent le choix de venir aux rendez-vous ou pas. Mais si vous ne venez pas, vous êtes radiés. La chasse à la baisse des inscrits est ouverte. Panne informatique, pas de bol, radié. Un grain de sable dans un formulaire, radié. Non mais, vous allez le faire baisser ce satané chiffre ?
Même notre bon président a déclaré récemment que si la courbe du chômage ne baissait pas, il ne se représenterait pas. Ouf, faite que cette courbe monte… Boutade, quoique que le fait qu’il ne fasse pas un second mandat… Mais c’est un autre débat.
Parlons chiffres : de 1975 à 2012, le taux de chômage a été multiplié par quatre pour les 20-24 ans et par trois pour les 45-49 ans. Depuis 2008, la crise a particulièrement touché les plus jeunes. Le taux de chômage des moins de 25 ans a atteint désormais un niveau record en France. Les seniors ne sont pas épargnés non plus d’ailleurs.
Découragés, certains ministres iraient en catimini consulter la voyante du coin. D’autres iront brûler un cierge à Lourdes, on ne sait jamais. En tout cas, ils s’endormiront le soir en priant le ciel que le chiffre dégringole.
Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Je vois le chômage qui s’amplifie. Miroir mon beau miroir, suis-je le Ministre du Travail qui va inverser la courbe ? Et bien non mon Prince, pas maintenant. Refile le cactus au suivant.
1974 : 300 000 chômeurs
1977 : 1 100 000 chômeurs
2014 : 5 695 700 chômeurs
66 millions d’habitants en France.
12 millions de moins de 15 ans.
11 millions de plus de 65 ans.
Population en âge de travailler : 43 millions dont :
13 millions d’inactifs. (5 695 700 chômeurs et 7 304 300 personnes qui ne travaillent pas, non-inscrites à Pôle Emploi)
Population active 30 millions.
En réalité, nous avons 13 millions de chômeurs sur 30 millions d’actifs.
Vertigineux. 43,30 % d’improductifs contre 54,70 % de gens qui travaillent. On comprend mieux pourquoi les politiques sont obnubilées par la création de taxes et impôts divers.
Pour récapituler : 36 millions d’improductifs contre 30 millions de productifs.
7 304 300 personnes qui ne travaillent pas, mais qui ne sont pas inscrites à Pôle Emploi. On peut s’interroger sur un tel chiffre ?
En revanche, le nombre de bénéficiaires du RSA a progressé de 4 %. Il franchit la barre symbolique des deux millions de foyers, dont 1,55 million pour le RSA socle. Au total, la prestation touche 4,3 millions de personnes.
Y aurait, il un malaise ? Nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
Au lieu de brûler un cierge, peut être faudrait-il en brûler tout un paquet ?
Comment en est-on arrivé là ? Dans les années 70, je me demandais déjà pourquoi les ministres se gaussaient en nous annonçant une augmentation infime du salaire de base, alors que pendant ce temps, la vie doublait ou triplait. Seule consolation dans ces années-là, les taxes étaient bien moins nombreuses et par conséquent le pouvoir d’achat était un peu plus important qu’aujourd’hui.
Quel machiavélisme. Du grand art. Comment confiner la masse populaire dans des salaires de misère, pendant qu’une élite (?) est surpayée ? Simple. Faire en sorte qu’un SMIC ne permette pas de vivre décemment. Continuez une politique inflationniste, mondialiste, ajoutez une pincée de démagogie en proposant un entrelac complexe d’allocations de soutien en tout genre, et vous obtenez une population servile, abrutie par des travaux pénibles ou inconsistants, et clouée au sol par les beuveries du samedi soir, le football et les vacances à deux balles.
Simple. Les politiciens sont soient très stupides ou très hypocrites ou les deux.
Le pire est que si l’on veut travailler dans ce pays, on peut. Mais il faut souvent dire adieu à ses prétentions et accepter des salaires indécents. Récemment, j’ai vu une annonce ou un restaurant recherchait un directeur adjoint, qui serait responsable des stocks, du personnel, de la bonne marche du resto, des menus, brefs de tout. Son salaire ? 9,53€ de l’heure. Un SMIC de base. De qui se moque-t-on ?
Vous avez envie de bosser pour le SMIC aujourd’hui ? Allons donc, 1 128,70 € nets. Déduisez 400€ de loyer (minimum) reste 728,70€. Quelle Java… Rillettes et Mousseux, car pour le Caviar et Champagne, on repassera.
Le brave citoyen moyen ne se demande pas si sa chemise fabriquée en Turquie, ses baskets fabriquées aux Philippines, son Jean cousu au Portugal et son I phone fabriquée en Chine sous licence américaine va lui faciliter le fait de trouver un travail en France. Quand il mastique ses avocats durs comme du bois venant de Côte d’Ivoire, il ne se pose pas la question. Pourtant, il devrait. Mais j’avoue qu’on ne peut pas toujours regarder les étiquettes pour voir la provenance des articles, car sinon faire des courses reviendraient à y passer la demi-journée.
Des solutions à ce bourbier ? Il y en a.
– Un SMIC décent pour tous permettant de vivre décemment. Suffisamment attrayant afin que l’on ait envie de travailler.
– Nettoyage et élagage en profondeur d’une usine à gaz d’aides plus ou moins indispensables. Souvent moins, car si les salaires étaient attrayants, les aides deviendraient quasiment inutiles, sauf cas particulier.
– Diminution des charges sociales et patronales afin que les entreprises puissent payer correctement le personnel, et ne soient pas abruties d’impôts. Je parle bien sur des commerçants, des artisans, des PME et PMI et professions libérales. Quant aux trusts, arrêt d’un libéralisme débridé et de facto d’écarts de revenus indécents.
– Mettre au pas les trusts en les empêchant de produire à bas prix dans les pays en voie de développement. Terminé, l’exploitation des salariés de ces pays.
– Ne pas ratifier le TAFTA, qui mettra sous contrôle américain toute l’Europe, pour une exploitation sans précédent.
Liste non-exhaustive.
Ce que les politiciens ne veulent pas comprendre est que l’économie d’une société est basée sur la productivité et l’attrait du travail. Ils le savent, mais ils obéissent à d’autres maîtres. Ils ont vendu leurs âmes au Diable depuis trop longtemps. Ne reste que des coquilles vides, juste animées par des paroles lénifiantes et inconsistantes. Réveillez-vous, il est temps. C’est l’heure du café de Colombie et des croissants congelés du Danemark, mais servi dans de la porcelaine de Limoges. (ouf, enfin une production française).
A l’auteur,
Votre liste (non exhaustive) est parfaitement (ce mot est exact) juste !
Mais voilà les recettes pour remédier à cette situation qui va finir par détruire notre pays ont toutes (soit-disant) été essayées, mais en vain et je rejoint votre opinion (hélas fondée) en ce qui concerne nos élus de tous poils: hypocrites [b]ET[/b] incompétents. La propension à recruter les « petits amis » dans tous les recoins possibles des administrations et officines diverses produit aujourd’hui l’effet le plus méphitique qui soit ! (indépendamment de la qualité des hommes et des femmes qui occupent ces emplois artificiels, en doublons ou inutiles)des sommes vertigineuses sont détournées pour financer ces emplois de fonctionnaires ou équivalents.
Un à deux millions en moins correspondraient à une économie brute de 3,5 à 7 mille milliards d’€uros qui ne sont donc pas « activés » par la création/renforcement de PME/PMI/ETI (grosses entreprises exclues) sans parler d’un remboursement sérieux de notre dette.
« Pour l’abolition du statut de fonctionnaire » exemple la Suisse :
En 1999 la dette Suisse était passée de 50 à 100 milliards en 10 années, les salaires du privés commençaient à s’effondrer, L’opinion, dans ces conditions, n’acceptait plus ce qu’elle percevait comme des privilèges exorbitants donnés en apanage à la fonction publique et en Suisse il n’est pas facile d’augmenter les impôts comme en France parce que le peuple dit non la plupart du temps.
Le conseil fédéral emmené par le PDC Joseph Leu a commencé à plancher sur une nouvelle loi sur « le personnel de la Confédération » (les fonctionnaires), le but était de revenir à une gestion saine des finances en supprimant le status et les avantages des fonctionnaires qui seraient soumis au mêmes régime que le privé.
En 2000 les syndicats obtiennent un référendum (100 000 signatures) pour refuser cette nouvelle loi, en 2002 la votation a lieu, le référendum des syndicats est rejeté à 67% parla population, quelle camouflet!
Depuis 10 ans, le budget de la confédération est de nouveau positif, la dette Suisse a décrut de 50% à 36%. C.Q.F.D.
Merci Zelectron. Je partage sans réserves. Il serait temps d’en finir avec cette Vème république véreuse et de passer à autre chose. Sans l’ENA bien entendu.
zioti zelectron , l’exemple suisse est un mauvais exemple car le pays pue la magouille ( avec notamment les banques les plus véreuses du monde) lire monsieur ziegler
zioti, votre analyse est interessante mais certaines solutions sont mauvaises:
oui, il faut passer à une autre république où le pouvoir doit etre donné à la base : pas de démocratie représentative ( élus de tout bord ne nous représentent plus)
des scops et non des entreprises privées
peu de fonctionnaires notamment au niveau régalien
autogestion généralisée
des élus révocables à tout moment aprés avoir été nommés par des comités de quartier ou des comités de département
des banques mutualistes
artisanat, agriculture, pharmacies , médecine coopératives ( pas de kolkhose car c’est un capitalisme d’état puant et mortifére)
etc, etc …
ne répondez pas que c’est utopique car cela signifie que vous ne voulez pas de changement et que le statu-quo vous convient
@ Santillanna : Pas mal le programme. La ou je tique c’est quand vous dites le pouvoir doit être donné à la base ? Pouvez vous développer ?