A la suite d’une enquête du Canard enchaîné sur la mairie de Mantes-la-Jolie et de la gestion des emplois municipaux, le procureur général de Versailles a demandé à ses équipes d’enquêter à leur tour. L’utilisation d’anciens prisonniers par la mairie pour récolter des taxes en liquide interpelle particulièrement la justice.  

 

L’enquête initiale du Canard enchaîné avait créé la stupéfaction générale : menaces et violences sur les opposants politiques, utilisation massive et clientéliste des emplois publics, association avec les salafistes locaux et étrange emploi d’une vingtaine de jeunes tout juste sortis de prison, chargés de collecter une taxe locale en liquide… nombreuses étaient les révélations inquiétantes sur ce qui est appelé le « système Bédier » par les journalistes de l’hebdomadaire.

 

Pierre Bédier (UMP) n’est plus maire de Mantes la Jolie depuis 2009 et sa condamnation à 18 mois de prison avec sursis et  6 ans d’inéligibilité pour "corruption passive et recel d’abus de biens sociaux dans l’enquête sur des marchés publics dans les Yvelines". Pourtant, son départ, puis son retour, ont été savamment orchestrés, avec le placement d’un fidèle, Michel Vialay, à la tête de la ville, permettant ainsi à Bédier de maintenir son contrôle sur Mantes-la Jolie.

 

Quoi qu’il en soit, il semble que cette enquête alarmante du Canard a alerté les autorités judiciaires puisque Philippe Ingall-Montagnier (surnommé PIM), le procureur général de Versailles, « a ordonné à ses services de relancer une enquête préliminaire sur la gestion de la mairie de Mantes-la-Jolie par le duo UMP Pierre Bédier et Michel Vialay ».

 

La justice devrait donc faire, bien que tardivement, son travail en se penchant sur une affaire qui fait penser à un mauvais polar…