En cette période de mondialisation où la peur de la perte d’identité va grandissant, le film de Philippe de Chauveron tombe à point nommé. Il aborde  le sujet de manière directe sans prendre de détours. Claude Verneuil, (Christian Clavier),son épouse Marie Verneuil, (Chantal Lauby), un couple BCBG de Chinon est confronté à ce problème suite aux mariages mixtes de leurs filles. 

Après être tombés de très haut face aux choix de leurs trois filles qui leur ramènent des gendres  exotiques, à leur goût, ils apprennent peu à peu à vivre avec ce qui s’apparente à une" tare" : un juif, un musulman, un chinois. Et c’est tout un condensé d’amalgames, de stéréotypes, des uns sur les autres au résultat hilarant. 

Une comédie qui regorge de scènes drôles dont celle de la circoncision du bébé juif, de l’hymne national ; celle culte du repas de Noël où les convives ont le choix entre une dinde halal, casher ou laquée, j’en passe et des plus croustillantes ! Tous les espoirs des parents de voir un jour se concrétiser leur rêve de vivre un mariage à l’église reposent désormais sur les épaules de leur petite dernière.  

Ils apprennent enfin de sa bouche que l’heureux élu de son coeur s’appelle Charles, le fin du fin, comme Charles De Gaulle qui plus est catholique ; le mariage aura lieu à l’église. L’euphorie des parents ne sera toutefois que de brève durée, comme si le destin avait décidé de s’acharner sur eux : une nouvelle tuile qui leur tombe dessus au moment où ils font la connaissance de Charles… l’ Ivoirien. Bien pire que le sketche du "Noir" de Muriel Robin où il est question du mariage de sa fille avec un certain Félix, car la découverte de l’origine de l’ultime gendre se fait ici brutalement, sans le moindre préavis. 

Quand de plus, la belle famille venue tout droit d’Abidjan débarque à Chinon après un premier entretien via skype, c’est l’explosion dans tous les sens du terme ! Un choc de cultures sensationnel. 

Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu est un film à ne surtout pas rater dans lequel nombreux se reconnaîtront, le "racisme" étant loin d’être l’apanage des seuls Verneuil. Les acteurs sont magnifiques. Christian Clavier, Chantal Lauby, tous deux sont d’un naturel confondant ; une fois n’est pas coutume. Les gendres interprétés par Ary Abittan, Mehdi Sadoun, Fredéric Chau, Noom Diawara, ainsi que les filles , Emilie Caen, Julia Piaton, Frédérique Bel,Elodie Fontan, portent à merveille leurs rôles respectifs. Quand au très, très second rôle d’Eli Semoun, il vient une fois de plus confirmer son indéniable talent.

Si par contre dans ces répliques humoristiques dont est truffé le film, on venait à déceler en filigrane une forme de conspiration ourdie avec habileté pour mener à bien un certain projet d’implantation d’une idéologie, le rire pourrait virer au jaune… 

NB : Film que j’ai vu hier en avant première et qui sortira en salles le mercredi prochain, 16 avril. 

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