Aujourd’hui, nos enfants naissent  dans une société multi-écrans. En effet, les écrans envahissent leurs vies : télé, ordinateur, cinéma, téléphone mobile, console de jeux vidéo et tablette. Dès leur plus jeune âge, ils vivent dans un monde virtuel où ils sont prostrés  devant  ces écrans  des heures durant.

Aux Etats-Unis, les 8-18 ans consacrent plus de 7 h 30 par jour à l’usage, essentiellement récréatif, d’un  écran ou d’un autre. En France, sur une tranche d’âge comparable, on est autour de 5 h 30  pour le seul couple Internet – télévision (Médiatrie, étude EU Kidsonline)

On  peut se poser des questions sur l’abus  de ces écrans sur le développement des enfants. L’impact  de certaines émissions télévisées et certains jeux vidéo sur le comportement et la santé des enfants.

En effet, certaines émissions télévisées peuvent détruire la créativité de l’enfant, banaliser la violence et promouvoir tous les travers de la société moderne (consommation à outrance, femme objet,  suralimentation et obésité)

Nombre de spécialistes affirment aujourd‘hui que nos enfants ne savent plus jouer «  Ils n’ont plus la notion de jouer pour de faux, assure le psychiatre Serge Tisseron. Or plus on fait semblant, moins on se lâche pour de vrai, d’où peut être la violence que l’on rencontre aujourd’hui dans les cours de récré »

Mais c’est face aux écrans les plus récents, internet et jeux vidéo, que les parents se sentent le moins à l’aise face à des enfants maîtrisant sans peine le double clic et les manettes. Autant que la violence, les parents redoutent le caractère chronophage des jeux vidéo. Poussé à l’extrême, cela donne les « no-life », adolescents ou jeunes adultes qui passent le plus clair de leur temps sur des jeux ou sur les réseaux sociaux.

En effet, ces écrans  peuvent induire des comportements addictifs. Une étude européenne réalisée dans des collèges allemands révèle que «  les joueurs comme les grands utilisateurs d’internet, sécrètent, devant l’écran, un puissant psychostimulant, la dopamine, comme les accros au tabac, à la cocaïne, à l’alcool et aux jeux d’argent »

Il convient de préciser  que tout dépend du temps passé devant l’écran, de la présence ou non d’un adulte aux cotés de l’enfant, de la nature de ce qu’il regarde.

 Des études ont montré que   certains programmes éducatifs peuvent accélérer l’apprentissage de la lecture, que des jeux vidéo améliorent même l’attention sélective et la capacité de contrôle à condition de savoir les consommer avec modération.

Cependant, l’attitude des parents est parfois ambivalente, ils pensent que ces écrans comportent de nombreux risques tels qu’exposé l’enfant à une violence excessive mais ils considèrent, aussi,  ces écrans comme un signe de modernité et l’aisance de leur enfant à les  utiliser  détermine sa capacité à s’adapter à un monde moderne.

Certes, avec le développement spectaculaire des ces outils numériques, nous vivons une véritable révolution culturelle aussi importante que celle vécue par les humains avec l’apparition de l’écriture ou de l’imprimerie.

Afin  que cette grande innovation technologique ne nous dépasse pas, il convient de ne pas abdiquer le rôle des parents et de l’éducateur, il leur incombe de savoir encadrer les usages des écrans par des pratiques appropriées à chaque âge afin d’éviter l’émergence d’enfants mutants.

Lame77