Pour donner suite à l’excellent article de Sophy à propos du livre « 20 ans, Paysan, Poète, et Poilus ! » (Jacques Dupé), je vous invite à déguster le premier des 6 poèmes de René Graciet.

 

 

 

Premières rêveries

 

Ah ! Que je voudrais être une douce hirondelle

Et pouvoir en plein vol me prélasser comme elle,

Visiter tour à tour et l’espace embaumé

Et l’horizon des mers à l’œil jamais fermé.

 

Mon cœur de cette vie est bientôt fatigué

Et mon esprit voudrait déjà se reposer,

Et c’est lorsque je songe à la vie éternelle

Que je m’ennuie de vivre cette vie mortelle.

 

Si donc j’étais oiseau et que mon âme, libre,

Pût sans aucun effort monter dans l’air qui vibre,

Ce serait vers là-haut que je voudrais monter,

Sous l’aile de mon Dieu que j’irais m’abriter.

 

C’est à dix-huit ans que j’écris ces bêtises,

Mais c’est lorsque j’ai l’âme abreuvée de sottises

Que je songe au destin qui nous attend là-bas,

Aux heures mystérieuses d’après le trépas.

 

René Graciet

Juin 1912