Les crèches municipales ou parentales sont bondées et les listes d’attente sur lesquelles il vous est recommandé d’inscrire vos futurs enfants dès projet de conception n’en finissent plus de s’étirer.

Vous optez donc pour l’emploi (une grande première pour nombre d’entre nous !) d’une assistante maternelle agréée dont les mérites vous sont vantés par la Caisse d’Allocations Familiales et pour laquelle vous est promis toute une batterie d’aides financières et techniques pour rémunérer et gérer votre nouvelle salariée… vous optez donc pour une garde personnalisée, et là, le parcours du combattant commence.

Pour autant, la convention collective qui réglemente les modalités d’emploi des assistantes maternelles en France par les "parent employeurs" veut rompre avec les mauvaises pratiques dites "à l’ancienne" en vigueur auprès de nos "nounous" d’antan… à savoir horaires variables, déclaration URSSAF au lance-pierre, paiement à la tâche, à l’heure ou au forfait, frais de fonctionnements pris ou non en compte, fourniture aléatoire des changes, des repas, gardiennage illimité d’un nombre d’enfants… toutes sortes d’abus à l’heure actuelle révolus et jugés désuets auxquels il n’est plus question de souscrire.

 

Jeanne, l’assistante maternelle de ma fille (notez le terme, car hors de question d’utiliser "nounou" ou "tata" ou quoi que ce soit d’autre, par respect de la professionnelle) souhaite exercer sur des horaires de bureau qu’elle évalue sur une amplitude de 9H00 à 17H15 assortis d’un temps partiel le mercredi après-midi et en relâche également le lundi… pour préserver sa relation avec son propre fils qu’elle garde ainsi à la maison avec ma fille, sensiblement du même âge. Argument que je peux comprendre en tant que mère, mais que mon employeur a nettement plus de mal à entendre quand je lui explique que je dois me rendre disponible pour le personne que j’emploie pour garder ma fille et adapter mes horaires de travail à son emploi du temps !!

Il est toujours possible de refuser ou de changer un tel service, me direz-vous? C’est d’ailleurs la réponse de Jeanne quand je lui fais part de ma difficulté à coller à ce principe… pas si simple: la pénurie de professionnelles agréées, en phase avec vos principes éducatifs (pas de châtiment corporel, respect du rythme du petit enfant, activités d’éveil… etc), fait que le couteau sous la gorge, le parent qui travaille est bien obligé de se plier aux exigences  justifiées par la sacro-sainte Convention Collective, s’il souhaite conserver un ersatz d’emploi.

 Donc en résumé, à cette étape, vous avez demandé un temps partiel à votre employeur pour pouvoir vous occuper de votre enfant sur vos horaires habituels de travail quand l’assistante maternelle ne souhaite pas le faire et vous vous avisez scrupuleusement de ne pas dépasser l’horaire de reprise de votre petit bout sous peine de devoir vous prostituer sur webcam pour pouvoir assumer les dépenses liées aux facturations de ces dépassements "non prévus dans le contrat".

Toute demande de souplesse classique chez tout salarié (à commencer par celle que vous offrez tous les jours à votre employeur) vous sera de fait refusée d’office ou renvoyée au contrat et donc facturée en conséquence. Les jours où vous ne souhaiterez pas confier votre enfant pour des raisons qui vous appartiennent seront rémunérés ainsi que les absences pour maladie ou les jours fériés, chômés pourtant.

 

Bravo aux mères qui vivent et supportent ce diktat au quotidien !