Les nouvelles se suivent et apportent leur lot d’horreur chaque jour en Syrie. La communauté internationale a enfin fait le choix de réagir, mais les tergiversations américaines et britanniques éloignent – au moins pour un court laps de temps – la réalité de frappes aériennes. Mais derrière le sanglant dossier syrien, se cache une autre réalité, tout aussi cruelle, mais bien moins médiatisée. 


 Ce dimanche 1er septembre, les plusieurs milliers de réfugiés iraniens qui ont fui les persécutions du régime des ayatollahs se sont réveillés au son des fusils et des armes de guerre. Encerclés par des troupes militaires irakiennes censées assurer leur sécurité, hommes, femmes et enfants du camp ont été traqués par des soldats irakiens aux ordres de Nouri al-Maliki, le premier ministre chiite – qui fait semblant de découvrir la situation et a mis en place une commission d’enquête.

 

Les quelques articles de presse font état d’une cinquantaine de morts, coupables d’être en exil dans un Irak devenu très proche de Téhéran. Un massacre perpétré dans une discrétion quasi parfaite qui a dû s’interrompre en raison des vidéos et des photos prises par les rescapés d’un massacre planifié par des autorités irakiennes aux ordres du et du Guide suprême Khamenei, lesquels ne perdent jamais une occasion de massacrer des opposants politiques.


Les blessés réunis dans une clinique du camp d’Achraf ont été systématiquement exécutés. Une balle logée en pleine tête en guise d’avertissement mortel. L’opposition iranienne n’est plus la bienvenue en Irak et les réfugiés sont victimes d’attaques de plus en plus nombreuses et meurtrières. L’Irak revêt, en effet, depuis plusieurs années les habits d’exécuteur des basses œuvres du régime théocratique iranien. Alors qu’en moins de 24h les preuves de l’implication des autorités irakiennes et iraniennes dans ce massacre savamment préparé ne fait pas de doute, les réactions internationales se font encore attendre. 

 

L’ONU a toutefois réagi et une équipe est actuellement en chemin afin d’épargner la vie de nouvelles victimes. Une commission d’enquête onusienne, indépendante, elle, doit être créée dans les plus brefs délais pour ne pas laisser cet odieux crime impuni, mais la communauté internationale dont l’attention est rivée sur le dossier syrien risque de ne pas être très réactive. Pourtant, des vies sont dans la balance et il est indispensable de prendre des mesures d’urgence pour sauver la vie de ces réfugiés politiques.