Le chat est un des animaux de compagnie les plus appréciés des hommes dans les pays occidentaux. On lui associe toutes sortes de bienfaits, depuis la simple compagnie et l’affection jusqu’à des effets thérapeutiques ! Mais de là à en faire un moyen d’élucidation dans les enquêtes criminelles, on aurait eu peu de mal à l’imaginer, c’est pourtant ce qui est arrivé en Angleterre !

 

Tout est parti de l’idée de l’Université de Leicester de créer un fichier génétique des félins du pays… à partir des empreintes génétiques de 152 chats d’Angleterre. L’idée, convenons-en, aurait bien eu sa place dans une aventure de Sherlock Holmes ou de Miss Jane Marple, mais c’est en vrai que cela se passe, au XXI ème siècle !

 

Donc il ne restait plus qu’à passer à l’oeuvre « recueillir des poils de chats sur le corps d’une personne assassinée ». Ce qui fut fait sur le corps d’un homme, retrouvé sans bras ni jambes sur une plage de Portsmouth en juillet 2012. C’était un crime presque parfait. Le criminel était introuvable. En consultant le fichier et en comparant avec les poils trouvés, on s’est aperçu que ceux-ci correspondaient à ceux du chat du principal suspect, retrouvé en juillet dernier, un an après, et dont on sait que c’était un ami de la victime !

 

Restait à faire accepter par la justice, ces faits comme éléments de preuves…  Ce sont – semble-t-il – les seuls éléments qui ont permis à la justice de se prononcer.

Les juges ont accepté et ont condamné el suspect D. H., à la prison à vie avec 12 ans de sûreté pour homicide.

 

Le docteur Jon Wetton, médecin légiste, est très satisfait du résultat obtenu grâce au fichier de l’ADN des chats, surtout que ce serait selon lui « la première fois que de l’ADN de chat est utilisé dans un procès criminel au Royaume-Uni ». Mais ce n’est qu’une première car il espère bien maintenant que ce fichier produira d’autres résultats. « Nous espérons maintenant publier cette base de données pour qu’elle soit utilisée dans de futures enquêtes criminelles », déclare-t-il.

 

Mais, est-ce la première fois au monde que les poils de chats sont utilisés dans des enquêtes criminelles ? Non. En 1996, au Canada, un homme qui avait tué sa femme, a été confondu grâce aux poils de chat trouvés sur le corps de la victime. Ce fut alors une véritable première dans l’histoire de la médecine légale.  Il existe une base de données d’ADN de poils de chats et de chiens aux Etats-Unis, mais on ne sait pas si des résultats, ont déjà été obtenus et en France ? Personne n’envisage de créer ce fichier pour le moment !

 

Le docteur Wetton y voit une possibilité prometteuse dans son pays pour la médecine légale . « Ce pourrait être une aubaine pour la médecine légale, puisque les 10 millions de chats au Royaume-Uni marquent sans le vouloir de leur empreinte les vêtements et les meubles dans plus d’un quart des foyers", a-t-il dit. « L’ADN des animaux permet de lier des personnes à des objets ou des lieux. Le travail, toutefois, reste titanesque. À l’heure actuelle, seuls 152 chats sont répertoriés », a-t-il ajoué.

 

Pour ceux qui possèdent un chat, il est bien connu qu’on retrouve des poils partout (plus ou moins selon les espèces…) et en particulier sur les vêtements… On a enfin trouvé quelque chose pas pour s’en débarrasser mais pour rendre service aux hommes. Oui. Ces chats sont de plus en plus utiles à l’homme !

 

Sources  Libération, Le Parisien, France Info

(Photo : capture d’image sur le site tdg.ch)