Passe encore qu’on se fasse virer pour incompétence après avoir été élu démocratiquement mais qu’en plus d’être déchu, le président se retrouve de but en blanc derrière les verrous, il y a là comme un sacré franchissement de ligne rouge ! Dans ce déni cinglant de démocratie, ressort une volonté farouche de mettre le feu aux poudres et des bâtons dans les roues de tout changement, aussi minime soit-il !
Des poursuites ont été engagées contre le gangster Mohammad Morsi autour duquel l’étau n’en finit pas de se resserrer : une étrange accusation de complicité de dernière minute avec le Hamas, lors de son évasion de prison en 2011 qui a coûté la vie à des soldats, est retenue contre lui ! Tenu désormais en lieu secret, rien ne filtre de ses conditions de détention ni des rarissimes entretiens avec l’extérieur qui lui sont dévolus, lesquels sont obtenus à coups de pressions ; il paraît qu’il se porte bien d’après la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton avec laquelle il a probablement discuté du sexe des anges.
Sa faute : frustré après une si longue période de clandestinité, Mohammad Morsi, l’inexpérimenté, n’a eu d’yeux, pendant son début de mandat, que pour les siens, multipliant sans relâche les bévues. Une aubaine pour l’armée soucieuse de reprendre ses droits et qui répugne au concept de la deuxième chance, comme à celui de l’indulgence pour circonstances atténuantes ; quitte à payer le prix fort pour avoir gain de cause : un bain de sang !
A la clé, un excellent tour de passe-passe, et c’est le retour obligé à la case départ avec juste Hosni Moubarak en moins. Au sein de la nouvelle équipe gouvernementale dite de réconciliation nationale, trône le général Abdel Fattah el-Sissi : il cumule les fonctions de ministre de la Défense et de vice-Premier ministre. Un miroir aux alouettes brandi à l’endroit des Egyptiens et du mouvement Tamarrod en particulier, avec en perspective la promulgation prochaine de la démocratie !
Une autocratie autrement plus dangereuse que celle battue en brèche se profile à l‘horizon. Décidément, on tient à tout prix à cantonner l’Egypte à l’une de ces deux postures : sois croyant et tais-toi ou sois laïc et tais-toi ! Et à chacun des protagonistes d’égratigner à sa manière la religion au profit de l‘exercice de son pouvoir.
Le centre de gravité des manifestations est passée de la Place Tahrir à la mosquée Rabaa al-Adawiya et la mobilisation ne faiblit pas. Le bras de fer entre pro et anti-Morsi se durcit ; tant que leurs prisonniers politiques, que leur président démocratiquement élu ne retrouveront pas leurs droits, les partisans du raïs déchu continueront de battre le pavé et l‘Egypte de saigner. Le chaos qui règne est en passe de gangréner tout un pays déjà aux abois.
Mais où sont donc passés tous ces fervents défenseurs de la liberté, de la démocratie. Leurs voix se font presque inaudibles ; et pourtant il suffit de rappeler à l’ordre ces baroudeurs qui se croient invincibles au dessus de la loi et de tout. Pas question pour eux de laisser le temps au temps en permettant à Morsi de se retourner, à l’Egypte d’avancer à son rythme ; ces indéboulonnables militaires déguisés en secouristes de fortune s‘en reviennent à la charge dans l‘ultime espoir de retrouver le prestige d‘antan, devenu leur seconde peau.
Si tout le monde en faisait autant, il y en aurait des destitutions . Ainsi va le monde : " selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ."
[b]A quelques encablures de là, en Tunisie, le carnage qui vient de se produire et qui a coûté la vie à neuf jeunes militaires, dont certains ont été égorgés et émasculés post-mortem, montre à quel point les salafistes n’en ont cure de la démocratie. Pour revenir à l’Égypte les « frères » n’ont pas bourrés les urnes ni intimidés les citoyens qui enraient dans les bureaux de vote ni fait disparaitre les résultats qui ne leur convenaient pas et bien d’autres votes de morts ou de résidents à l’étranger: la petite cuisine électorale ordinaire, en somme… [/b]
Depuis Nasser, les militaires ont toujours eu le pays en mains (et son économie aussi). On ne se défait pas de ses mauvaises habitudes aussi facilement ! Je pense que c’est une grossière erreur, même si je n’ai aucune compassion pour Morsi (ou en tout cas ce qu’il représente) ! ce n’est pas au bout d’un an que l’on peut juger… mais enfin, comme toute révolution, il y a des hauts et des bas, et il faut en passer par là !
Et en Syrie, Al Nosra n’est pas en reste !
Sans être une fan de Morsi, je trouve cette détention et tout ce qui en découle d’une extrême sauvagerie !
L’armée encourage en plus les anti-Morsi à manifester vendredi. J’espère qu’elle va bientôt déchanter à son tour.
C’est pour mieux imposer mohamed el barradei ,
l’homme de l’empire américain !!!
Coluche disait « [i]La dictature, c’est : « [/i]Ferme ta g…[i] » ; la démocratie, c’est « [/i]Cause toujours ![i] »[/i] »
Mais je n’échangerais ni un baril de Mohsi contre deux de El-Sissi, ni l’inverse.
Pourtant, il n’est pas de dictature militaire qui ne finisse par rouler à terre ; les colonels Grecs, Franco, Pinochet, Vidella, … l’ont prouvé.
Et Aung San Suu Kyi, après Gandhi, nous a montré la voie où mène le courage et la pugnacité.