Les supers héros et plus particulièrement les super héroïnes n’ont qu’à bien se tenir, leur hégémonie est désormais mise à mal par l’arrivée d’une petite nouvelle dans la bande, et non des moindres.
Exit « Wonder Woman » et autre « Catwoman », désormais la nouvelle super héroïne des temps modernes s’appellent… « Burqua Avenger » (La vengeresse en Burqua!). Présentation.
Le synopsis
Institutrice le jour, héroïne la nuit, Jiya n’a qu’un seul but : Lutter contre l’extrémisme au travers de l’éducation des jeunes filles. Orpheline, cette dernière a été élevée par un vieux maître en art martiaux, et lutte contre deux affreux méchants, à savoir Vadero Pajero (le politicien corrompu de la ville), et Baba Bandook (un sorcier « Old school » pour qui les femmes doivent rester à la maison et faire le ménage et la cuisine).
Vadero Pajero au pouvoir, ce dernier décide de chambouler fondamentalement l’éducation dans la cité de Hawalpur (cité fictive que l’on pourrait malgré tout situer au Pakistan), en interdisant l’éducation jusqu’alors autorisée aux filles, et en décidant de fermer les écoles féminines pour mieux détourner l’argent à des fins personnelles. Une décision intolérable pour notre nouvelle héroïne qui décide alors de passer à l’action, revêtant pour le coup une burqua ne laissant transparaitre que ses yeux (à l’image des tenues de ninjas), pour mieux combattre l’oppresseur à coups de livres et de crayons.
L’auteur
Une série d’animation sur fond de musiques traditionnelle, électro et rap, écrite par l’une des stars de la pop pakistanaise, à savoir Haroon Rashid, et qui sera diffusée à partir du mois d’aout par la chaine Géo au Pakistan. Un dessin animé loin des mangas habituels, mais qui reste malgré tout accessible à tous, dans lequel les méchants sont avant tout risibles et burlesques, stéréotypes assumés des méchants comiques, ne résistant bien entendu pas à notre héroïne toute de noir vêtue.
Que cache cette série?
Une série d’animation, « Oui », mais avec un message plus que clair. En effet, si « Burqua Avenger » reste un dessin animé, ce dernier se veut malgré tout rappeler que la situation vécue par les jeunes filles de la série est exactement celle partagée par des milliers de jeunes pakistanaises aujourd’hui, et que ces dernières sont elles aussi exclues du système éducatif au profit d’un enseignement de « maîtresse de maison ».
Bien entendu, du côté des féministes locales, on se réjouit, à l’image de Riba Shah qui déclarait ces derniers jours : « Les motivations derrière cette série sont nobles… C’est un bon message au moment où Malala Yousafzaï, des militantes pour l’éducation et des millions d’enfants qui vont à l’école tentent de prouver que le Pakistan est un terrain plus fertile pour l’éducation que le terrorisme »
Malala Yousafzaï, une jeune pakistanaise de 16 ans qui avait été sauvagement agressée par des talibans à l’Automne dernier, avait d’ailleurs ému l’Organisation des Nations Unis il y a quelques jours, en faisant un plaidoyer sur l’éducation des jeunes femmes au Pakistan, indiquant que pour elle, comme pour beaucoup d’autres femmes dans son pays, « les livres et les crayons étaient les meilleures armes pour lutter contre le terrorisme ». Des armes utilisées justement par Jiya notre « Burqua Avenger », contre l’extrémisme de Vadero Pajero.
Pour autant, si cette série d’animation (qui sera prochainement diffusée) fait le bonheur des féministes, elle soulève malgré tout une question importante pour beaucoup d’observateurs. Pourquoi l’héroïne de la série porte-t-elle une burqua pour lutter contre le crime? Les créateurs de cette série n’ont-ils pas peur de générer une fausse image « cool » de la burqua, capable de donner des supers pouvoirs aux petites filles la revêtant? Que nenni pour Haroon Rashid le créateur, qui tient à rappeler que son héroïne ne porte la burqua « que pour lutter contre les forces hostiles à l’éducation et préserver son anonymat », allant même jusqu’à ajouter que Jiya « enseigne sans voile » dans le cadre de son activité professionnelle d’institutrice.
A l’heure où le débat sur l’Islam et sa pratique à travers le monde, et où la burqua, la charia, et les groupuscules radicaux islamistes sont devenues des débats de sociétés pour beaucoup de nations, "Burqua Avenger" recentre l’attention sur un autre fléau des pays arabes, et probablement le plus important, à savoir l’éducation libre pour tous (et toutes!). N’est ce pas là le plus important?
Quoi que l’on en dise, « Burqua Avenger », reste un pas important en faveur de l’éducation, et en faveur des prises de consciences collectives dans un pays où les femmes n’ont pas leur place sur les bancs de l’école. Un dessin animé qui ne devrait pas manquer de faire son entrée avec le temps et les nouvelles technologies, dans les foyers de milliers de familles pakistanaises, et qui sait, dans les foyers de milliers de familles à travers le monde. « Blanche Neige », « Cendrillon », et consorts n’ont qu’à bien se tenir, le temps de l’esclavage des femmes est terminée, et dans les dessins animés aussi, on prône désormais l’égalité et la connaissance pour tous.
Source :
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Teaser de "Burqua Advenger"
[b]Cooooâââ ? on va plus pouvoir jouer les machô izlamist ? c’est un scandâââl ! [u]Ah! là[/u], ça ne va plus du tout, si « Burkavenjer » nous pourchasse « on » va être obligé de … courage fuyons ![/b]
[b]Zelectron,
en effet, là pour le coup les machos peuvent aller faire un tour aux fourneaux et se rhabiller! Notre nouvelle vengeresse « made in culture », sera là pour leur botter les fesses en cas d’entorse à l’éducation. En remarque, avec une prof comme elle, beaucoup d’élèves aurait moins fait les malins à l’école 😉
Tom [/b]
C’est trop drôle mais après tout, tous les super-héros sont masqués ! Saut que celui-là, il l’est dans la vie de tous les jours …
[b]Ying Yang,
oui en effet, mais c’est vrai que cela peut aussi être un bon moyen d’ancrer l’éducation dans les moeurs dans les pays du Moyen Orient qui interdisent l’accès à l’éducation aux jeunes filles..
Tom[/b]