Point de salut dans le Croissant fertile tant que le Hezbollah continuera d’avoir le vent en poupe au Liban a décrété l‘Occident. De ce fait, la vaste campagne de diabolisation du Parti de Dieu a finalement payé : pour ne pas froisser toutefois certaines sensibilités, l’Union européenne après moult tergiversations, a finalement cloué au pilori le Hezb en inscrivant  juste sa branche armée sur la liste des organisations terroristes. Les « autres branches » quant à elles, y ont échappé belle et restent indemnes d’une telle infamie. 

Les Etats-Unis à la fois moins nuancés et plus sourcilleux avaient déjà depuis pas mal de temps jeté le haro sur la bête immonde : le Hezbollah dans son ensemble n’est qu’une organisation terroriste même si pour la population concernée,  il représente un rouage essentiel de la machine politique ! 

Les anathèmes valant donc démonstration, on tente de porter de manière indirecte le coup de grâce à Bachar el Assad par Hezbollah interposé tout en faisant croire que l‘attentat de Burgas, aux multiples zones d‘ombre toujours non élucidées, serait à l‘origine d‘une telle décision ; et d’une pierre deux, voire plusieurs coups : annihiler au passage toute résistance à l’hégémonie israélienne dans la région. 

Un Parti aux actifs gelés,  au financement  perturbé mais l’UE européenne qui joue double jeu, tient à rassurer :  ni les liens, ni le dialogue avec le Liban comme avec le Hezbollah n’en seront altérés. D’ailleurs en prélude à ce coup de massue, la machine de la reprise de négociations israélo-palestiniennes a été mise en branle artificiellement ; sans doute juste  pour l’occasion, comme de la poudre aux yeux des sceptiques ; l’entourloupe passe, quant à elle, comme lettre à la poste auprès de la communauté bien pensante qui se doit de penser à la place de tout le monde : tous les musulmans ou presque sont des terroristes, or les chiites sont des musulmans donc les chiites du Hezbollah sont bien terroristes et c’est bien joué ! 

Alors qu’applaudissent certains, aux premiers rangs desquels, Israël, les Etats-Unis, les « Haririens » , l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’opposition syrienne, etc, le pays du Cèdre lui, boude : le président Michel Sleiman, le chef du gouvernement démissionnaire Nagib Mikati ont exprimé leur grande déception par rapport à cette décision qui va à l‘encontre de l‘intérêt du Liban et surtout de sa stabilité. Une brèche de plus qui vient de s’ouvrir à travers laquelle ne tarderont pas à s’engouffrer les « terroristes« . 

De deux choses l’une : soit qu’on on cherche à faire  la paix dans la région, soit le contraire qui n’est autre que faire la guerre ; or les dossiers brûlants n’ont jamais pu jusque là être abordés dans l’impartialité et en plus de laisser pourrir la situation, on rajoute à tout va de l’huile sur le feu : décidément, le cours des évènements conduit à penser que la seconde option arrange les protagonistes, lesquels en arrivent à oublier qu’à un moment donné les dommages deviennent collatéraux bien qu’asymétriques. 

C’est effectivement du Proche-Orient que partira la troisième guerre mondiale selon Roland Dumas. Le pire est à venir et ça semble inéluctable ; depuis le temps malheureusement que les populations tombent bêtement dans le panneau à chaque fois qu’on cherche à les monter les uns contre les autres au détriment de leurs intérêts communs.