Sympathique, Mgr Battista Ricca, qui accueillait le cardinal Jorge Bergoglio à Rome dans des résidences hôtelières. À la fois directeur et « homme aux clefs d’or » (portier en chef) de la résidence de la via della Scrofa, puis de la Domus Sanctæ Marthæ, où réside le pape François, il s’est vu confier par ce dernier les clefs du coffre de l’Opere di Religione, la « banque vaticane ». Pas directement celui contenant les fonds, mais la cassette de ses arcanes. Problème : l’ancien nonce apostolique Ricca avait plusieurs fois défrayé la chronique avec de mignons compagnons.
Battista Ricca est-il bien le meilleur candidat pour faire le ménage dans la banque vaticane, proposer de nouvelles têtes, réformer la structure ? Après tout, pourquoi pas. Il ne manque pas de charisme, et le pape le trouve fort amène. Alors, sur sa bonne tête, il l’a nommé son conseiller spécial pour les affaires financières.
Ce qui a suscité bien des jalousies chez les hommes de robe. La nomination, le 15 juin, a fait jaser en coulisses, jusqu’à hier, lorsqu’un (ou plusieurs) prélat a vendu la mèche au quotidien L’Espresso.
Mgr Ricca, 57 ans, a rapidement quitté son diocèse de Brescia pour rejoindre le corps diplomatique des nonces apostoliques. Puis il parcourt le monde, et fait halte à Montevideo, en Uruguay. C’est en 1999 et il remplace le nonce De Nittis. Il vient de la nonciature suisse de Berne, où il s’est rapproché de très près d’un capitaine de l’armée confédérale, Patrick Haari. Lequel l’accompagne à Montevideo, et obtient un poste auprès du monsignore. Au plus près, en fait.
Le Vatican, alors dirigé pour ses services diplomatiques par un autre ancien de Brescia, Giovanni Battista Re, entérine. Mais les sœurs tourières et autres de la nonciature commencent à parler, dire que les deux hommes ne font pas chambre à part, et d’ailleurs ils se produisent publiquement en ville sans chercher à se cacher. Le nouveau nonce, un Polonais, ne consent pas à un ménage à trois et prévient la hiérarchie, soit Battista Re, qui ne tient pas compte des avertissements.
Ce dernier s’était illustré, en tant que préfet de la Congrégation des évêques, en validant l’excommunication de la mère d’une fillette de neuf ans, violée par son beau-père, qui avait avorté de jumeaux. Expliquant que « le viol est moins grave que l’avortement », il laissait au violeur le soin de se repentir au sein de son autre mère, l’église catholique romaine. Ce fut fort bien vu par par le pape d’alors, qui l’élève au rang de cardinal-prêtre puis de cardinal-évêque. On l’avait même annoncé papabile à la mort de Jean-Paul II (ce fut Ratzinger).
Fin juin, l’évêque de Salerne, le vice-président de l’IOR et un intermédiaire, membre des services secrets italiens (voir notre article sur Come4News), avaient été arrêtés par la police. Mgr Ricca avait nommé depuis peu, mais il semble qu’il ait découvert l’arrestation de Mgr Nunzio Scarano dans les journaux.
C’est au tour du pape François de découvrir dans la presse italienne le passé de son protégé. Il avait bien sûr consulté son dossier, mais il avait été soigneusement expurgé. Peut-être par le fameux lobby gay censé être infiltré partout dans la curie romaine. L’Espresso évoque un pouvoir parallèle occulte aux contours très mal définis. Le lobby gay a-t-il pris le risque de mettre en avant l’un des siens sans mesurer les conséquences ? Ses adversaires ont-ils purgé le dossier de l’impétrant pour mettre en garde le pape et l’inciter à mieux s’informer ? S’agit-il d’accélérer ou de freiner les réformes voulues par le pape François ?
Le porte-parole du Vatican, Frederico Lombardi, a tenté d’alléguer que le quotidien avait été désinformé. Mais les rumeurs se sont amplifiées. D’ailleurs, dès la nomination de Ricca, il avait été signalé que « è bene che questo Papa decida tutto da solo » (que le pape outrepasse les recommandations de la curie, en clair), mais que cela comportait des risques.
En Uruguay, Ricca avait été aperçu dans un club homosexuel bien connu, sur le boulevard Artifas, à Montevideo. Il avait été rossé et des prêtres étaient venus le secourir.
C’était début 2001.
En août, les pompiers avaient dû le libérer d’un ascenseur bloqué dans lequel il était en compagnie d’un mineur, un ragazzino, connu de la police.
Le capitaine suisse introduisait aussi des revues pornographiques dans la nonciature. Il avait laissé derrière lui ses bagages, contenant un pistolet automatique, des paquets de préservatifs, des revues explicites au possible, ce qui fut remis à la police de la capitale.
Le Montevideo Portal s’est entretenu avec Heriberto Bodeant, secrétaire général de la Conférence épiscopale uruguayenne. Selon lui, Mgr Ricca aurait « modifié sa conduite ou, lamentablement, sans avoir modifié sa conduite il a pris grand soin de ne pas provoquer de nouveau scandale. C’est tout ce que je peux en dire. ». En sus de ses fonctions diplomatiques, Ricca avait été chargé en Uruguay d’une paroisse de Paysandù.
Bref, Heriberto Bodeant ne dément les faits passés pendant le séjour uruguayen du prélat. Pour la presse argentine, « Francisco » affronte son premier scandale, la primera zancadilla. La presse brésilienne, à la veille de la venue du pape, a préféré centrer sur la couverture de Time, consacrée au « New World Pope ».
Christine Boutin s’est abstenue de commenter l’information, préférant évoquer les veilleuses et veilleurs de Vendôme « et l’église qui éclaire dans la nuit ! Quel symbole magnifique », s’est-elle extasiée.
La mission de Mgr Ricca auprès de l’IOR n’est que temporaire. Une ambassade auprès des veilleuses (et surtout veilleurs et Hommen) pourrait assurément lui convenir par la suite. Mais le Fonds russe des investissements financiers (RDIF), qui vient de recruter Dominique Strauss-Kahn, ou la banque d’investissement russe VEB, pourrait être aussi intéressé par son profil d’ancien diplomate
Amusant …….Mais il faudrait plusieurs Hercule pour nettoyer les écuries d’Augias!
expurgé… grace aux indulgences !!!
Le pape noir n’y va pas de main morte !
Demandez à Luther ce qu’il en pense !!!
LA BELLE RIGOLADE !!!!!!!!!
Le pape François a exhorté les jeunes, mercredi 24 juillet
à Aparecida, au Brésil, à se défier des « idoles éphémères »,
comme l’argent et le pouvoir, lors de la première « grand »-messe
de son Pontificat hors de Rome.