Bonjour,

Avons-nous jamais réalisé à quel point notre société était deshumanisée ? Nous ne sommes d'ailleurs plus des individus, mais des numéros. Et plus le numéro consomme, plus la Société est satisfaite, du moins ceux qui la représentent au sommet et qui généralement se moquent éperdument de l'intérêt des peuples.

Dans mon blog http://r-sistons.over-blog.com, j'ai analysé ce phénomène de la deshumanisation, dont on parle au demeurant fort peu. Je vous invite à réfléchir à cette question. Et à résister au maximum à l'enfer que les apprentis-sorciers au pouvoir nous préparent dans tous les domaines.

Nous voici rentrés dans l'ère de la deshumanisation, sans même y prendre garde. Bravo la Pensée unique ! De Gaulle avait raison, nous sommes des veaux. Nous laissons tout faire. Direction l'abattoir ! Ou en tous cas la société Kafkaïenne. Pour nous heurter sans cesse à des robots, à des murs – à la fin de notre humanité, en définitive.

Ce matin, RADIO-FRANCE m'a interviewée. Et voyez-vous, je n'ai pu m'empêcher de parler d'une de mes préoccupations, la deshumanisation de notre société. J'avais en tête d'écrire un "La France en 2010 – version Sarkozy", ce sera pour la prochaine fois, ou un "Préparatifs de guerre", dont le titre sera d'ailleurs "Apocalypse now", car en dépit de ses dénégations opportunistes, notre menteur National et son valet le partisan du droit d'ingérence quelqu'en soit le coût humain, nous concoctent une bien jolie guerre au nom de la paix, de la liberté et de la démocratie irréprochables – naturellement.

 



Donc, je prends ma plume, ou plutôt mon ordinateur, car je suis moderne, moi, pour vous dire ce que je pense de cette société admirable dans laquelle, sans même le remarquer, on s'enfonce de plus en plus, au nom d'une rentabilité forcenée.

Imaginons un cas limite, une vieille dame qui, du fait de son grand âge, n'intéresse plus personne, et qui a envie de sortir de son isolement. Avant, elle décide de donner un coup de fil à une société de vente par correspondance. Lassée de n'avoir que des boîtes vocales, des réponses impersonnelles, voire rien du tout sauf une note salée car les unités à 0, € 34 la mn défilent, elle songe, car elle est cultivée, à aller voir un document sur l'accueil des réfugiés Espagnols après la guerre. Elle téléphone pour savoir où se trouve ce cinéma qui programme une fois par mois un documentaire. Une voix délicieuse lui répond : " Bonjour, ici le Cinéma PerlinPinPin, dans la salle N°1 vous pouvez voir Rambo, un film 100 % action, dans la salle N°2, James Bond frappe fort, pour le plus grand plaisir de tous, dans la salle N° 3, Dragon Ball Y, la suite du palpitant Dragon Ball Z, dans la salle n° 4 Les bidasses en folie furieuse, dans la salle N°5 Femmes en chaleur, pour les plus âgés, enfin dans la salle N°6, Bambi, pour les plus petits. Voici les horaires…"

Donc, elle prend sa voiture, car elle conduit encore, notre chère dame, et, faute d'indication précise, elle se perd. Pour se consoler, elle va acheter des friandises au super-marché. Las ! Il n'y a plus que des caisses enregistreuses. Avant de rentrer, elle décide de faire un saut à sa banque. Surprise ! Voici la banque nouvelle génération, on s'enferme face à des guichets automatiques. Dépitée, la dame rentre chez elle, sans avoir parlé à personne. Au passage, elle s'arrête à la station service. Glupp ! La caissière a disparu, remplacée par des cartes bancaires. La dame n'en a pas. Elle repère un client, et lui demande s'il peut remplir son réservoir en échange de billets. "Mais volontiers", lui répond celui-ci , fort affable.

Enfin un contact humain. Enfin, une parcelle d'humanité !

Alors, je vous le demande : Qu'avons-nous à offrir à ces personnes ? Qu'avons-nous à nous offrir ? Des boîtes vocales, des guichets ou des caisses automatiques, des actionnaires anonymes, des patrons non identifiés, des contacts fantômes, des réponses-types à nos questionnaires personnalisés ? Sommes-nous devenus tous fous pour tolérer cela ? Jusqu'où cela va-t-il aller ?

En réalité, tout est robotisé, automatisé, deshumanisé : Pour permettre aux entreprises de faire toujours plus de profit. La "MODERNITE" chère à Sarkozy, c'est le sacrifice de la société au Dieu rendement. Les individus sont au service de l'Economie et de la Finance, et non l'inverse. Nous avons perdu la tête.

Et aujourd'hui, nous sommes engagés dans une société anonyme sans responsabilité . Les peuples n'ont pas leur mot à dire, même pendant les élections ; celles-ci sont truquées par la désinformation.

Nos choix se font au détriment du contact humain – et de l'emploi. Est-ce le modèle "humain" que nous voulons léguer à nos enfants ?

Honte à nous ! Ouvrons les yeux ! Refusons cette société-là ! Pourquoi n'y-a-t-il pas des JACQUES TATI pour la caricaturer, nous la renvoyer en pleine figure ? Résistons à la deshumanisation de notre société !

 

 

P.S. La photo, ancienne d' il y a huit ans environ, me représente.