Alors que l’on apprenait dans les médias que l’organisation du bac coûterait 1,5 milliard d’euros la question suivante commence désormais à se poser : « faut-il supprimer le baccalauréat, puisqu’il coûte trop cher aux Français ? »
Ma réponse est la suivante : « Non, on ne devrait pas supprimer le baccalauréat parce qu’il coûte trop cher ».
Selon moi, le bac est une institution à part entière datant du Moyen-Âge (avec l’apparition de l’université de Paris). Le supprimer reviendrait à détruire une grande partie de la vocation pour laquelle l’éducation nationale existe, c’est-à-dire instruire et former nos enfants afin qu’ils puissent décider au mieux après de leur avenir.
Sans parler du côté économique de ce fameux baccalauréat, je pense qu’il est telle une porte d’entrée nécessaire à une nouvelle page dans la vie d’un jeune homme ou d’une jeune femme.
Soit, le bac en poche, celui-ci ou celle-ci décidera d’arrêter ses études et de commencer immédiatement la recherche d’un emploi (comme le fut mon cas).
Soit, décidera-t-il ou choisira-t-elle de poursuivre son aventure scolaire en tentant d’obtenir de nouveaux diplômes à l’Université ou
Le baccalauréat est donc un passeport indispensable, même si on ne poursuit pas ses études après son obtention. Pour ma part, ce diplôme m’a bien servi dans la recherche d’un emploi.
En effet, la personne m’ayant recruté, il y a plus de quatre ans maintenant, m’avait dit ce jour-là une phrase que jamais je n’oublierai :
« Pourquoi n’avez-vous pas poursuivi vos études plus longtemps ? Avec un bac, vous avez les capacités, je vous prend bien sûr, mais à votre place j’aurais été plus loin… »
C’était sans compter sur ma situation personnelle, qui ne me laissait guère le choix dans la suite de mes études. Cependant, ces quelques mots m’avaient confirmé ce que l’on m’avait toujours dit à propos du bac : « cela ne fait pas tout, loin de là, mais c’est un très bon moyen pour montrer aux employeurs que tu as un enseignement et les capacité minimum pour débuter un parcours professionnel ».
De nos jours, pourtant, le bac est remis en cause et la question de sa suppression n’est plus un tabou. Je pense que le supprimer ne servirait à rien. Contrairement à ce que certains élèves peuvent penser (« le bac ne sert à rien… »), la majorité des lycéens se retrouvent dans la situation dans laquelle je fus, avoir un seul objectif en tête arrivé à majorité, "obtenir le baccalauréat, et si possible avec mention".
Si ce « Graal » est enlevé, comment ces mêmes élèves réussiront-ils leurs études, sans rien pour leur signifier : « vous avez le niveau, vous ne l’avez pas encore » ?
Le problème soulevé avec ce diplôme est surtout d’ordre économique (cf début de l’article). Alors, pourquoi ne pas changer de méthode tout en gardant le Bac ?
Il suffirait pour cela de passer en contrôle continu. Plus besoin d’organisation ultra-coûteuses à la fin de la première et de
Bien sûr, à l’Education Nationale et aux professeurs de s’assurer que les notes des élèves soient justes et que « la triche » ne les a pas aidé dans le contrôle continu.
Je pense donc, qu’il n’est pas nécessaire que le bac disparaisse pour faire l’économie d’ 1,5 milliard d’euros chaque année… Somme conséquente tout de même, en conviendrez-vous avec moi chers lecteurs ?
En guise de conclusion, voici les résultats d’un sondage « M6 », encore en cours ce mardi 11 juin 2013 (panel d’actuellement 98666 votants) :
64 % des sondés ont exprimé que « non, il ne faudrait pas supprimer le bac parce qu’il coûte trop cher à l’Etat. »
32 % disent « Oui, il faut le supprimer », et 4 % ne se prononcent pas.
Et vous, pensez-vous qu’il faut supprimer le bac en sachant que son coût est exorbitant ?
On aurait pu poser la question : « [i]Faut-il supprimer le bac, qui ne représente guère plus que la capacité de l’élève à reproduire le système éducatif ?[/i] »,
ou encore « [i]Faut-il supprimer le bac, qui, à l’inverse du système anglo-saxon sanctionne les échecs plutôt que de valoriser les points forts ?[/i] »,
ou bien « [i]Faut-il supprimer le bac, qui mobilise tant d’énergies qui pourraient être mieux employées ?[/i] »
ou tant d’autres !…
La poser sous cette forme, lorsque l’on est un homme politique (ou plus encore un ministre), est une triste façon de dire avec quelle nonchalance (ou avec quel dédain) on considère les jeunes.
Le boomerang nous reviendra, dans quelques décennies, par le mépris que leur inspirera le fait que nous nous soyons abaissés à poser cette question …
Avec pour seul crédo et seule obsession le fric, le fric, le fric !