La grande distribution tue le petit commerce, entend-on souvent dire, et de nombreux exemples corroborent cette affirmation au regard des multiples fermetures de commerces de proximité qui vivaient tant bien que mal dans les zones de chalandise des hyper et autres supermarchés qui s’ouvrent dans les entrées de nos villes.

Les acteurs de ce secteur ne manquent d’ailleurs pas de se cannibaliser, à tel point que dans certaines agglomérations les ouvertures de magasins succèdent aux fermetures émaillées, de-ci, de-là, par des changements d’enseignes mais pas de comportement.

Pour se faire bonne figure, elles laissent parfois une place à de petits artisans dans leurs centres commerciaux, mais en pratiquent des loyers très élevés et des conditions de cohabitation souvent draconiennes.

 

Tout récemment, dans le but de redorer leur blason, et, surtout, de jeter de la poudre aux yeux de leurs détracteurs en surfant sur la mode du « made in France », certains distributeurs ont annoncé haut et fort qu’ils allaient créer dans leurs points de vente des rayons de produits régionaux et locaux.

 

En même temps, ils installaient des rayons « premier prix », arguant de leur sens du social et de la solidarité partagée…..

Mais dans ces rayons hyper éco, que trouve-t-on ?

Presque uniquement des produits importés, de bas de gamme et, pour ce qui est de l’alimentaire, de composition tout ce qu’il faut pour ne pas améliorer la santé des consommateurs.

 

Lorsqu’on leur en parle, ils nous disent que ces produits sont réclamés par leurs clients. Ils n’ont pas entièrement tort, et on peut comprendre la ménagère qui essaie de trouver des produits à bas prix pour épargner son porte-monnaie et son pouvoir d’achat écorné.

Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que le développement de ces rayons de produits de bas de gamme et importés tue nos producteurs locaux, que les conditions d’achat imposées par les centrales d’achat incitent à produire de la mauvaise qualité, voire même à frauder.

 

Les grands des hyper, les Carrefour, Leclerc, Casino et autres hard-discounter devraient prendre leurs responsabilités et rémunérer à leur juste valeur leurs fournisseurs, privilégier le local, qui est aussi leur client, et éviter ainsi de coûteux frais de transport, cesser de mettre dans leurs rayons des produits sans goût et sans saveur mais regorgeant de matières grasses, de sucre, de sel ou d’huile de palme….

 

Le client modeste ne s’y retrouvera plus, son caddy lui coutera plus cher ou il le remplira moins, allez-vous dire.

Je vous répondrai que lorsque son usine, son atelier, ou son exploitation fermera parce que ses acheteurs se tournent vers l’étranger, il n’aura plus rien dans son porte-monnaie, et il passera devant le centre commercial sans y entrer.