Si vous passez Par Borny, quartier de Metz, vous pourrez surement l’apercevoir et vous ferez peut-être sa connaissance! Le Guy, comme tout le monde l’appelle, avec son éternel béret vissé sur sa tête va fêter cette année ses quatre vingt un printemps. Il a toujours vécu un peu comme un robinson sur son petit bout de terre, en compagnie de son fidèle chien, et de ses chats errants qui trouvent de quoi se nourrir chez Guy. Il faut dire qu’il adore les animaux et que si la vie le lui avait permis, il aurait aimé être vétérinaire!Mais voilà, élève très doué, il avait fait l’école primaire allemande après la guerre, mais il a quitté le lycée en classe de première pour aider ses parents, en mille neuf cent quarante et un.

Beaucoup de familles étaient chassées par les allemands, et à la libération, les américains avaient incendiés la ferme. C’est seulement dans les années soixante que la ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité) de Borny a été construite. Guy a vu soudain une ville se bâtir autour de sa ferme ancestrale, puis l’urbanisation a conduit l’expropriation des propriétaires pour lesquels il travaillait. Il y avait alors moins de terre, d’animaux et plus d’ouvriers…et pour comble de malheur, alors qu’il lui restait encore quelques vaches, génisses , taureaux et veaux, un petit malin a mis le feu à sa ferme. C’est alors qu’un contrôle sanitaire a eu lieu, et que Guy s’est retrouvé qu’avec une seule bête.

Ce charmant petit papy n’a rien, ni argent, ni voiture, ni télé mais son seul rêve serait de revoir avant son long voyage, la Lorelei en Allemagne, cette sirène qui attirait les marins du Rhin en peignant ses cheveux d’or du haut de son clocher. Si vous le désirez quand vous ferez sa connaissance, il sera ravi de vous réciter le poème dédié à l’ondine. Mais pour cela il vous faudra connaitre la langue allemande.

 

 

 

 

 

 

 

En tous les cas, c’est un petit personnage qui dit souffrir un peu de solitude, mais il n’a pas le caractère à rester enfermer dans sa coquille. Il a quelques véritables amis et surtout il adore parler avec les gens, mais surtout pas de politique. Sa vie a été faite de dur labeur et surtout de beaucoup de courage, elle se poursuit sur son ile comme un long fleuve en emportant avec lui ses souvenirs.