Moscou a affirmé avoir capturé un américain avec des perruques et des engins d’espionnage visant à recruter un agent de renseignement.
La capture du présumé espion de la CIA à Moscou par les forces de sécurité russes intervient dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre la Russie et les Etats-Unis et pourrait servir à alimenter l’anti-américanisme.
« Cette décision constitue une structure politique, elle doit donner une image négative de l’Occident en ce moment », a dit Alexander Konovalov, président de l’Institut d’évaluation stratégique basé à Moscou.
L’agence de sécurité de la Russie (FSB) a annoncé hier qu’elle avait arrêté le présumé espion portant une perruque blonde et transportant du matériel d’espionnage. L’accusé a été identifié comme un troisième secrétaire à la section politique de l’ambassade américaine à Moscou.
Le ministère russe des Affaires étrangères lui a ordonné de quitter le pays immédiatement. C’est le premier cas d’un américain accusé publiquement d’espionnage depuis une dizaine d’années.
Le FSB a ajouté que l’accusé est un agent qui travaille depuis longtemps pour la CIA et qui tentait de recruter un officier russe pour travailler comme un espion.
L’ambassade américaine à Moscou ainsi que la CIA à Washington ont tous deux refusé de commenter les rapports.
Un reportage télévisé en langue anglaise a montré un homme qui a été identifié comme étant l’accusé, dirigé par le bras par des hommes en civil dans le siège de la FSB.
« Nous vous avons invité ici pour effectuer une procédure commune qui se passe pendant la détention par des agents du FSB contre quelqu’un qui a commis un crime », disait la voix d’un homme qui s’est fait entendre parler à l’accusé dans le reportage.
Au cours des derniers mois, les autorités russes ont augmenté la pression sur les organisations de défense des droits de l’homme, les accusant de recevoir des fonds de l’étranger en violation d’une loi qui est entré en vigueur en novembre dernier forçant ces groupes à s’inscrire comme « agents étrangers ».
« La détention a été toutefois très pratique. Elle sert à justifier la pression », a expliqué Konovalov.
Dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères, le présumé espion a été décrit comme un « agent étranger ». La Russie a dit qu’il avait sur lui une lettre à une recrue potentielle lui promettant jusqu’à 1 million de dollars pour la coopération à long terme. Selon les médias, le FSB a confirmé qu’il avait une grosse somme d’argent sur lui dans un sac en plastique.