Israël n’a pas demandé l’autorisation des Etats-Unis avant de lancer ce week-end deux frappes aériennes sur des cibles à l’intérieur de la Syrie mais selon des responsables américains et israéliens, les opérations faisaient partie d’une politique que Washington avait déjà consentie.

Dans une série de réunions de haut niveau entre les responsables américains et israéliens au cours de la dernière année, les israéliens ont expliqué en détail les conditions qui conduiraient à attaquer des cibles à l’intérieur de la Syrie. Selon les rapports publics et les responsables américains,  les « lignes rouges » d’Israël s’articulent en privé et en public, et incluent l’envoi par l’Iran d’armes anti-aériennes de pointe, de missiles avancés, et des armes chimiques non conventionnelles à la milice libanaise et le parti politique du Hezbollah.

Alors que l’Iran a envoyé des armes au Hezbollah à travers la Syrie pendant des années, Israël s’inquiète du fait que la République islamique peut désormais envoyer des armes de pointe aux milices libanais contre les forces armées nationales, y compris des fusées pour mettre la majorité de la population d’Israël au risque de crise. En effet, les missiles terre-navire ainsi que les armes anti-aériennes du Hezbollah ont été utilisées avec succès dans la guerre de 2006 contre Israël. Une autre ligne rouge pour Israël serait que d’autres armes chimiques possédées par le gouvernement syrien trouvent leur chemin vers le Hezbollah au milieu de la Syrie et ensanglante la guerre civile chaotique.

« En général, ils nous ont dit de toutes les façons possible que ce genre d’opération serait à venir », a confirmé un responsable du renseignement américain. Un autre responsable américain a ajouté : « Israël partage avec nous, presque en temps réel, sa situation avec la Syrie. Ces dernières opérations ont été un exemple qui montre qu’Israël réagi au dépassement des lignes rouges ».

Ces deux opérations qui ont eu lieu cette semaine étaient les premières depuis celle de janvier, aussi apparemment liée à l’armement du Hezbollah. Les médias ont rapporté hier que les objectifs de ce week-end ont ciblé un entrepôt à l’aéroport international de Damas, avec des stocks contenant 110 missiles à combustible solide qui donnerait à Hezbollah la capacité de frapper Tel-Aviv.

Cela a été suivi par une deuxième opération qui a frappé le Centre de recherche scientifique d’une installation militaire dans la banlieue de Damas. Les médias ont aussi rapporté que les deux attaques ont été lancées à partir de l’espace aérien libanais.

Le président Obama a affirmé hier que les Etats-Unis n’avaient pas d’objection à l’opération. « Ce que j’ai dit dans le passé et que je continue à croire, c’est que les israéliens ont juste à se prémunir contre le transfert des armes sophistiquées à des organisations terroristes comme le Hezbollah », a dit le président. « Nous coordonnons étroitement avec les israéliens, tout en reconnaissant qu’ils sont très proches de la Syrie et du Liban ».

Cette approche explique parfaitement les discussions ouvertes et régulières d’Obama avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.