"Viens mon beau chat sur mon coeur amoureux;

Retiens les griffes de ta patte,

Et laisse moi plonger dans tes beaux yeux,

Mêlés de métal et d’agate".

Cet extrait du poème écrit par Charles Beaudelaire et figurant dans son fameux recueil, "les fleurs du mal", ne peut laisser indifférents ceux qui ne se calment qu’au contact du doux ronron de son chat, le soir , après une journée harrassante.

 

De tous temps, le chat, ou ses cousins les grands félins sauvages, ont fait l’objet de l’adoration des hommes. Ainsi en Egypte, cet animal indépendant et caractériel était considéré comme l’incarnation du Dieu protecteur de la famine et de la vermine. Chassant rats, souris, oiseaux et tout animal nuisible aux bonnes récoltes, on lui vouait une adoration sans équivoque.

 

Statues, représentations graphiques, extraits d’ouvrages religieux le portent au dessus des hommes, à l’image des éléphants ,des singes, ou des vaches dans la culture hindouiste.

 

Le chat a reçu de nombreux hommages, ne serait-ce que dans les paroles de certaines chansons, les alexandrins des plus grands poêtes, ou par le propre nom de leur race. Ne parle-t-on pas de "sacré de Birmanie"?

 

Vous l’aurez compris, je voue moi même une adoration pour les félins.. Qu’ils aient le calibre de mon chaton, sa douce folie enfantine lorsqu’il essaye d’attraper un papillon dans la lumière dorée du soleil , lumière donnant à ses yeux une couleur féerique, ou celui d’un lion, (le roi de la jungle), ces animaux majestueux , dignes, et forts me laissent rêveuse.

Lorsque je choisis mon premier chat, au milieu d’une portée de matous âgés de trois mois j’optais pour le plus robuste, celui que j’appelais ma mini panthère…

 

Tout ceci m’amène à vous parler d’un reportage qui me toucha fortement.

En Afrique du Sud, un homme , réputé pour "murmurer à l’oreille des lions" , et dont le nom résonne en moi en écho , Kevin Richardson, se bat pour la survie de cette espèce sauvage menacée d’extinction d’ici peu de temps.

 

Ce héro des temps modernes, à l’image de cette française qui abandonna tout pour s’occuper des bonobos, s’occupe aujourd’hui d’une  réserve composée d’une trentaine de lions, de hyènes, et de panthères noires. A voire le reportage, on ressent l’amour inconditionnel que cet être  voue à ces animaux, mais également son inquiètude quand à l’avenir de ces gros chats. Outre les images magnifiques sur lesquelles on peut le voire en train de jouer avec des bestiaux pouvant le mordre à mort, on assiste à l’envers du décor…

 

En mode caméra embarquée, il nous fait visiter d’autres réserves "accueillant" des bébés lions blancs  destinés pour la plupart à mourire , chassés par des touristes dans l’unique but de faire des photos "souvenir" avec le trophée sans vie de la bête, tuée dans son enclos sans possibilité pour elle de fuir. (chose totalement illégale !!). Il nous révêle également que la viande de lion se consomme bien plus souvent qu’on ne veut le penser…. Et nous qui taxons les asiatiques d’étaler les cadavres de chat sur les étals de marché à l’autre bout du monde…

 

Lorsque l’on voit que Kevin Richardson promène ses lions dans la forêt, les fait se baigner et jouer avec des pneus comme on le ferait avec son Staff , on ne peut que réaliser à quel point la cupidité humaine peut faire des ravages. Je ne m’appelle pas Brigitte , ni Bardot, mais repensons à ces images de phoques tués par les braconniers, baignant dans leur sang, ou encore aux peaux de chinchillas écartelées pour mieux servir de manteaux à ces dames "de la haute"…

 

Les éléphants ne sont pas en reste… Si aujourd’hui on se sent trompés en France par l’affaire de la viande chevaline retrouvée dans des raviolis "pur boeuf" ou encore dans des boites de "corned beef", si l’on se révolte parce que des traces de porc ont également été retrouvées dans des plats ne pas sensés en contenir, (ce que je peux aisément comprendre, sachant que les communautés ne consommant pas par obédience religieuse ce genre de viande), pensons également à ces gros chats, tant sacrés et si grandement sacrifiés aujourd’hui.

 

Tirons la sonnette d’alarme. S’il vous plait , à chaque croisée du regard de votre chat , pensez  à ce lionceau se chauffant au soleil, et qui quelques années plus tard servira, sans vie, de décor et de faire valoir à des touristes sans scrupule, ou a un néo mercantilisme dont l’horreur fait froid dans le dos.

 

Arrêtons de nous baser sur les "energies fossiles" que l’on essaye de remplacer par des énergies propres et renouvelables. Les espèces animales ne se remplacent pas, elles!!