Suite de : Si un « Big One » se produisait, sur l’Île de Honshu, avant 2016 ? Quatrième partie
L’aberrance de qualifier un possible grand séisme pouvant frapper Tokyo et sa région de « Big One de Tokyo ».
« Big One », plus spécifiquement « The Big One », tel est le nom donné à un séisme dévastateur qui doit, théoriquement, se produire, sur la côte ouest des États-Unis, sur le système de faille en décrochement de San Andréas. Ses caractéristiques possibles sont un déplacement de la faille de 6 mètres et une magnitude 8,5 ou plus sur l’échelle ouverte de Richter. Le déplacement pourrait être causé par la faille de Puente Hills située directement sous Los Angeles et générerait la destruction de la majorité des gratte-ciel, la mort de 18 000 personnes et 300 000 sans-abris.
L’appellatif « Big One » s’est étendu à tous les très grands séismes de subduction, de magnitude égale ou supérieure à 8.0, et « qualifierait » ceux qui sont dévastateurs et destructeurs. Mais des tremblements de terre de magnitude comprise entre 8.0 et 8.9, – Peut causer des dommages sérieux dans des zones à des centaines de kilomètres à la ronde -, il ne s’en produit que 1 à 2 par an, – 21 localisés et enregistrés depuis 1900, et des séismes de magnitude égale ou supérieure à 9.0, – Dévaste des zones de plusieurs milliers de kilomètres à la ronde -, seulement 3 ou 4 par siècle, – 5 localisés et enregistrés depuis 1900 -. Et, à ce jour, même ceux du 04 Novembre 1952, Kamtchatka, Russie, magnitude 9.0 ; du 22 Mai 1960, Valdivia, Chili, magnitude 9,5, la plus élevée enregistrée, provoquant le glissement de la plaque de Nazca d’environ dix-huit mètres sous la plaque Sud Amériqué et une élévation du plancher océanique de plus de six mètres ; 27 Mars 1964, Anchorage, Alaska, États Unis, magnitude 9.2 ; 26 Décembre 2004, Sumatra-Andaman, Indonésie, magnitude 9,4, soulevant jusqu’à 6 mètres de hauteur une bande de plancher océanique longue de 1.600 kilomètres ; et 11 Mars 2011, Tōhoku, Japon, magnitude, glissement brutal estimé à 10 mètres de hauteur d’une faille inverse de 400 à 500 kilomètres de long et de 30 kilomètres d’épaisseur ; n’ont pas été classifiés « Big One. »
En référence aux principales échelles sismiques, magnitude et intensité, utilisées : échelle de Richter, basée sur la mesure de l’amplitude maximale des ondes sismiques sur un sismogramme, ouverte et sans limite supérieure connue, – Dans la pratique, les séismes de magnitude 9.0, dévastateurs, sont exceptionnels et les effets des magnitudes supérieures ne sont plus décrits séparément – ; échelle universelle de Rossi-Forel, ancienne échellede classification de l’intensité des séismes, dix degrés d’intensité sismique, « Intensité X, secousse d’une extrême intensité. Grand désastre, ruines, glissements de terrains, crevasses dans la terre, dans les montagnes, avalanche de rochers » ; échelle de Mercalli modifiée, échelle de mesure de l’intensité d’un séisme, 12 degrés, dont le douzième : « Presque tout est détruit. Le sol bouge en ondulant. De grands pans de roches peuvent se déplacer » ; échelle de Medvedev-Sponheuer-Karnik ou échelle MSK81 intégrée en 1998 dans la définition de l’échelle macrosismique européenne, échelle de mesure de l’intensité d’un tremblement de terre, 12 degrés dont le douzième : « Les villes sont rasées. Bouleversements importants de la topographie. Fissures visibles à la surface » ; et échelle de Shindo, – Kishōchō shindo kaikyū -, échelle d’intensité sismique de l’Agence météorologique japonaise, pour mesurer la force des tremblements de terre, décrivant le degré de tremblement d’un point à la surface de la Terre de 0 à 7, degré 7 Exceptionnel, accélération du sol > 4,00 m/s² : « Les tuiles et les vitres de la plupart des bâtiments se brisent et tombent. Dans certains cas, les murs renforcés s’effondrent. Le sol est considérablement déformé par de larges fissures. Des crevasses, des glissements de talus et des glissements de terrain se produisent et peuvent changer les caractéristiques topographiques locales. »
Qu’est-ce, alors, qu’un « Big One ? » Ce ne peut être qu’un événement sismique colossalchangeant ou réduisant au néant les caractéristiques topographiques locales sur des centaines de kilomètres autour de son épicentre, dépassant le degré extrême décrit par les échelles classifiant les magnitudes et les intensités sismiques. De fait, les scientifiques et les journalistes prophétisant le « Big One de Tokyo », ne peuvent que prédire l’abracadabrante disparition totale, après une inflation suivie d’un brutal affaissement, par effondrement du sol et immersion, d’une superficie territoriale nippone couvrant, au moins, la région de Kantō, les baies de Tokyo et de Sagami et les péninsules de Boso et d’Izu… Mais, depuis que l’écriture a été « inventée », sa date d’invention étant toujours inconnue, et est « apparue », aucun texte conservé, – les tablettes des cités d’Uruk, en Mésopotamie, datant de 3400 avant J.-C. -, ne semble faire référence à un tel type de cataclysme apocalyptique qui aurait rayé, du monde terrestre, sur des centaines ou des milliers de kilomètres carrés, toute une province intra-continentale.
Alors ne plongeons pas dans la folie outrancière, restons les pieds sur terre et analysons, sur le plan tectonique, les raisons d’un probable séisme de megathrust et son épicentre dans la baie de Sagami, pouvant frapper Tokyo et sa région.
ticle en re13 Mars 2013 © Raymond Matabosch
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