Le Hotlum Cône, nommé d’après le glacier Hotlum sur sa face Nord, culmine à 4.317 mètres d’altitude et constitue le sommet et les versants Nord et Nord-Ouest de l’actuel complexe volcanique Mont Shasta. Certes, son activité et sa croissance ont débuté parallèlement à celles du Shastina, vers 7.700/7.400 BC, mais, au différent du Shastina, ses phases éruptives, se perpétuant toujours, lui confèrent, avec 15 aléas volcaniques, tous sommitaux, recensés et répertoriés par le Global Volcanism Program à partir de 4050 BC dont 13 à compter de 2550 BC à nos jours, – 2550 BC, 2050 BC, 1150 BC, 850 BC, 650 BC, 550 BC ± 50 ans, 150 BC, 50 AD, 150 AD, 850 AD, 1200, 1250 et 1786, une intensification de l’accroissement de son bâti vulcanien.

Les éruptions ont produit, au moins 10 coulées de laves andésitiques dont la plus importante, d’une épaisseur de 150 mètres au Military Pass, a parcouru 8,9 kilomètres sur sa face Nord-Ouest, s’écoulant principalement dans le secteur Nord-Est. Depuis la création du Hotlum Cône, une intrusion a formé, en partie sommitale, un dôme de dacite hornblende.

Son éruption, la plus récente, d’Indice d’Explosivité Volcanique VEI 3, est datée de 1786. Elle s’est traduite par une coulée pyroclastique et des lahars froids qui ont dévalé le versant Est de l’édifice volcanique, par delà le volcan bouclier Ash Creek Butte, sur une distance de 12,1 kilomètres. Par ailleurs, un lahar chaud a parcouru plus de 19 kilomètres en suivant le cours duMud River. Elle a été observée, bien que la description qui en a été faite à partir de son navire prête à controverses, par La Pérouse alors en expédition sur la côte Nord de la Californie.

Son cratère sommital, le « Rock », d’un diamètre de 180 mètres, s’est formé au cours de cette dernière éruption attestée par la présence de cendres lithiques, sur les pentes du volcan, datées, par la technique de datation au radiocarbone, de 1786 ± 10 ans. Et l’activité volcanique actuelle se cantonne, au pied et au parties hautes du cône sommital, et se traduit par deux zones fumerolliennes et des sources chaudes sulfureuses acides qui génèrent une altération hydrothermale.

 

Le risque volcanique et le Mont Shasta

 

Depuis1150 BC, le complexe volcanique Shasta, de par son évent sommital le Hotlum Cône, est entré 11 fois en éruption, dont, au moins, 4 fois, – 850 AD, 1200, 1250 et 1786, depuis l’an 850. Et ces éruptions, toutes explosives, ont produit des cendres volcaniques, parfois ponceuses, et des téphras projetés sur le versant Nord,8 d’entre elles des nuées ardentes, 6 des lahars, certains semant désolation et mort sur des dizaines de kilomètres, 3 des coulées de lave andésitiques au Nord et à l’Estet, en 550 BC ± 50 ans, l’extrusion d’un dôme de lave.

Bien que le complexe Mont Shasta ne se soit plus manifesté, éruptivement, depuis 1786, une activité fumerollienne et des sources chaudes sulfureuses acides subsistent, une activité vulcanienne, l’importance de l’édifice volcanique et la connaissance de son comportement éruptif, laissant entendre, même si l’United States Geological Survey le considère « en sommeil », qu’une reprise d’activité n’est pas à exclure et qu’une nouvelle éruption, sous-jacente, est toujours envisageable.

Ce risque est estimé à 1 sur 25 et/ou 1 sur 30 pour les deux premières décennies du XXIe siècle et à 1 sur 3 et/ou 1 sur 4 jusqu’aux prémices du XXIIe. De ce fait, un travail de prévention, avec la mise au point de cartes de risques volcaniques et la réalisation d’une plaquette d’information distribuée aux populations circonvoisines du complexe vulcanien du Mont Shasta, a été réalisé par les scientifiques de l’USGS.

Nul doute, pourtant, que les futures éruptions qui affecteront le complexe volcanique du Mont Shasta, seront similaires à celles qui se sont produites par le passé. Elles seront explosives et produiront des cendres volcaniques, des nuées ardentes, des lahars, des possibles coulées de laves andésitiques et des dômes dacitiques. Et elles pourront mettre en danger les communautés de Weed, de Mount Shasta, de McCloud et de Dunsmuir, situées aux entours immédiats, ou à sa base, du Mont Shasta.

Comme les éruptions antérieures, les coulées de lave et les coulées pyroclastiques se propageront dans les plaines avoisinantes, sur des distances proches de 20 kilomètres depuis le cratère sommital émetteur du Hotlum Cône ou de tout autre évent rentrant en éruption, et les lahars, à cause de la présence des Whitney Glacier et Mud Glacier, dévaleront des versants de l’édifice volcanique et couvriront les fonds des vallées et autres zones basses sur plusieurs dizaines de kilomètres.

Certes, en regard de son comportement antérieur, le Mont Shasta ne produit pas d’importants volumes d’éjectas et de cendres ponceuses, mais les zones soumises aux risques de retombées de tephras s’étendent, massivement, dans un périmètre de 50 kilomètres autour du sommet du volcan et peuvent atteindre l’Est du Nevada. Enfin, dans le pire des scénarios, comme cela s’est produit lorsque le Mont Mazama, dans l’Oregon, s’est effondré pour former le Crater Lake, une éruption explosive pourrait entraîner un effondrement massif du bâti shastasien.

 

05 Mars 2013 © Raymond Matabosch
Suite de :

 

Le complexe volcanique Shasta, en Californie. 1ère Partie

Le complexe volcanique Shasta, en Californie. 2ième Partie 

Le complexe volcanique Shasta, en Californie. 3ième Partie

Le complexe volcanique Shasta, en Californie. 4ième Partie

Le complexe volcanique Shasta, en Californie. 5ième Partie