C’est le bon moment de prendre un peu de recul et regarder les chiffres de vente du mois de décembre afin de tirer quelques conclusions pour l’année en cours. Intéressons-nous plus particulièrement au Japon, pays de l’high tech par excellence, qui peut donner des idées de ce qui va arriver en Amérique du Nord ou chez nous.
Tout d’abord, signalons qu’en 2012 une fois de plus, le marché japonais a été très largement dominé par les consoles portables qui représentent 62,4 % des ventes du mois. Ce chiffre est biaisé par la sortie de la Wii U qui a permis d’augmenter les ventes de consoles de salon, sinon on aurait une domination des consoles portables avec environ 80-90 % du marché.
Les consoles portables sont poussées par le succès de la 3DS : malgré des débuts poussifs, une baisse de prix drastique et des sorties régulières ont fini par attirer les joueurs. La 3DS représente à elle seule 53,1 % des ventes du mois et 85 % des ventes de consoles portables ! Il est vrai que la belle de Nintendo doit beaucoup à la sortie d’Animal Crossing New Leaf qui n’est autre que le jeu le plus vendu de la console au Japon avec plus de 2 M de jeux en 2 mois, uniquement en boîte ! On ignore les chiffres des ventes dématérialisées (qui sont conséquentes au japon avec bien 40 % du marché) mais une chose est certaine : ce jeu a fait un malheur et devrait connaître un certain succès dans le reste du monde !
En face, il y a Sony et sa PS3 qui continue de bien marcher sans faire des scores exceptionnelles mais surtout la PSP, pourtant en fin de vie depuis longtemps, mais qui se vend toujours bien mieux que la PS Vita ! Un vrai problème pour le constructeur dont les finances sont très mauvaises et qui comptait sur sa petite dernière pour se renflouer ! Avec seulement 2,8 % du marché, la console pourtant récente inquiète : Sony promet de belles exclusivités en 2013, mais ces chiffres (qui représentent une tendance mondiale) vont-ils inciter les éditeurs à sortir des jeux sur un support boudé par le public ? Va-t-on voir des séries d’annulations sur cette console ? Une baisse de prix devient urgente, mais Sony ne peut pas vraiment se la permettre !
Microsoft n’a jamais joué un grand rôle au Japon. Cette année encore, cela se confirme avec une XBOX 360 qui arrive a se vendre moins qu’en novembre et fait 0,2 % des ventes du mois ! Une console négligeable donc.
Pour Nintendo, si ses consoles réalisent 82,5 % des ventes de décembre, il y a aussi de quoi s’inquiéter : la Wii U n’a pas fait une performance extraordinaire, surtout en fin de mois, et se vend moins bien que prévu. Quant à la DS, elle est clairement morte ! Et la Wii peine à surnager… Sans la 3DS, le constructeur serait en très mauvaise posture !
Du côté des ventes de logiciels, là encore Nintendo est à la fête car, sur les 10 meilleures ventes, 5 titres sont sur 3DS, 2 sur Wii U et 1 sur Wii. La PS3 et la PSP arrive à placer un titre chacune. Les jeux qui fonctionnent sont les grosses licences mais pas forcément les jeux gamers : Animal Crossing New Leaf prend donc facilement la première place face à un Yakuza 5 qu’on espérait voit en tête ! Ensuite, Mario se vend toujours aussi bien avec 3 titres dans le top 10 dont 2 dans le top 5. D’ailleurs, les jeux Nintendo prennent 5 places (6 si on compte le dernier Pokémon, même si les jeux Pokémon sont maintenant séparés des autres ils finissent toujours pas atterir dans les bilans de Nintendo).
Level 5 fait triste mine car l’éditeur n’arrive plus à cartonner : même son dernier Inazuma fait un score tout juste correct ! Enfin, One Piece termine le classement.
Retrouver d’ailleurs les classements à cette adresse :
http://gamingway.fr/meilleures-ventes-japon-decembre-2012/
Que conclure de tout cela ? Tout simplement que les vieilles recettes sont celles qui fonctionnent le mieux ! Que les jeux gamers n’ont plus autant la côte qu’avant, torpillés par des jeux pour smartphone, facebook ou par navigateur gratuits ou peu chers donc parfaits pour séduire une foule d’ados qui ne veulent pas dépenser beaucoup. Ainsi, attendez-vous cette année encore à voir les éditeurs annoncer plein de petits jeux sans innovation, sans surprise, qu’on ne peut certainement plus vraiment appeler des jeux, mais qui vont être fortement rentables !
Ces chiffres nous indiquent aussi que les nouvelles consoles sont à la peine en raison catalogue très peu fourni. Ce qu’il faut, maintenant, c’est un support soit facilement piratable soit qui propose des « logiciels ludiques » à très bas prix. La qualité des jeux ne semble plus être un critère pour les consommateurs qui préfèrent tailler des aliments avec un doigt ou lancer des oiseaux pendant quelques minutes plutôt que de vivre des aventures épiques ! Soit on l’accepte, soit on se bat pour que les jeux « gamers » puissent retrouver leur place.