Les chefferies traditionnelles du Cameroun et notamment celles de l’ouest et de la partie nord du pays étaient jusqu’ici reconnues comme des institutions ayant une très forte influence sur les populations. Seulement, au fil des années, la tendance semble renversée. Ceci, à cause du comportement très partial de nombreux chefs et rois.

Le fait c’est que pour renforcer sa légitimité, le Président Camerounais a copté de nombreux chefs traditionnelles au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, son parti. Des chefs qui y occupent généralement de hautes fonctions. Puisqu’une fois inscrit au parti, ces derniers sont   juste quelques temps  après faits membre du comité central. Un statut qui leur permet de retourner dans les villages convaincre leurs « sujets » à s’aligner derrière l’homme fort de Yaoundé.

Seulement, cela n’a malheureusement pas marché dans toutes les localités du pays. Certaines populations, refusant catégoriquement de suivre leur chef dans cette démarche égoïste. Dès lors, ils deviennent des opposants au chef, et refusent même de lui reconnaitre son autorité traditionnelle.

Le 1er janvier dernier à Foumban à l’ouest du Cameroun, de  violents affrontements ont opposé la garde du sultan roi des Bamouns aux militants de l’Union Démocratique du Cameroun aux abords du palais royal, alors que ces derniers passaient par là pour aller adresser leurs vœux de nouvel an à Adamou Ndam Njoya, leur leader. Un itinéraire que la garde du sultan, ancien Ministre de Paul Biya et membre influent du RDPC, n’aurait pas apprécié. Ils vont alors demander aux militants du 3e parti d’opposition du Cameroun de rebrousser chemin ; ce que refuseraient ceux-ci ; il s’en suivra alors des affrontements qui causerait beaucoup de dégâts.

Une situation regrettable qui remet une fois encore au goût du jour la problématique même de la neutralité politique des chefs traditionnels. Car voila un chef qui pour des raisons simplement politiques arrive à perdre son autorité sur  son peuple ; et tout ceci, dans une localité où le sultan était jadis considéré comme un « petit » Dieu ! Vivement que les chefs traditionnels du Cameroun cessent avec cela.