Franchement, mieux que Depardieu qui défend Poutine et la Russie dont les supposées livraisons d’armes aux islamistes du Mali posent questions (sont-elles réelles ? fantasme-t-on ?), il y a non pas les, mais des dentistes. Accusés par la CFDT-Santé de pourrir les dents de bénéficiaires de la CMU (c’est gratuit pour qui peut l’obtenir) afin de leur greffer de très chers implants remboursés par la Sécu, soit par nouz-ôtres, assurés et contribuables

C’est quoi, le crime, oui, le crime, de traîtrise à la Nation ? L’intervention au Mali, c’est, qu’on le veuille ou non, nous, et des filles et des gars sous l’uniforme, notre drapeau, &c.
Auxquels, qu’on soit d’extrême-gauche (d’ultra-gauche) ou d’extrême-droite (d’ultra-droite), on pense très fort.
En souhaitant qu’ils s’en sortent, sur tous les plans (au Tchad, naguère, la guerre n’était pas en dentelles et certains, il n’y avait pas de femmes alors, en traînent encore les conséquences physiques et mentales). 

Bref, quand je lis que, informée de l’imminence de l’intervention française, « la Russie » (pas les Russes, hein, qui peuvent-ils dans leur ensemble), aurait – ce n’est pas encore prouvé ; ni sûr – balancé de l’armement sophistiqué aux groupes djihadistes du nord du Mali, Depardieu me fait gerber.

Au moins ne ment-il pas comme un arracheur de dents. Il vaticine. Remets-toi, Gégé, tu vaux mieux que cela, tu n’es pas aussi rance et aigrie qu’une Brigitte Bardot (ou une Frigide Barjot ?).

Je réagis à un article du Parisien-Aujourd’hui en France : « Paris : des dentistes soupçonnés de mutiler leurs patients ». Mutiler est un bien fort mot. Perso, vus mes espaces interdentaires, mes caries passées et à venir, je ne sais quoi, la couronne totale en zinc (euh, pour ne pas dire en or, ou autre métal moins chéro-rupin), en je ne sais quoi, surtout gratos, je suis partant. Économie de cure-dents. Ben, voui, même à cinquante cents, chez Babou, les tooth picks, picadientes, à la longue, c’est un budget. 

Or donc, la CFDT-Santé dénoncerait « certains » (surtout deux, un gars, une fille, si j’ai bien compris : qu’attendent les assos féministes pour dénoncer cette allégation sexiste ?) dentistes du Cosem de bousiller des dents saines pour les remplacer par des implants.
Ce n’est pas rien, l’implant : faut arracher, combler avec des produits le plus souvent importés de l’étranger, pour recréer de l’os artificiel, forer, euh, implanter.

La couverture maladie universelle complémentaire, la CMU, que vouz-ôtres et mézigue finançons (par nos cotisations, nos impôts, la TVA qui finit par combler partie du trou de la Sécu), permettrait de faire l’affaire, ni vu, ni connu. Tenez-vous bien, ce serait des personnes du (ou de la) Cosem, association à but non lucratif (tu parles, ils avaient des personnels de maison, des chauffeurs et voitures de fonction, ces dentistes ?), qui se seraient livrés à ce genre de pratiques.

Attention, je n’accuse pas les dentistes en général. Les miens, un Parisien et des étrangers, sont très bien. Sympas. Jamais tentés par un abus de faiblesse, envers moi, en tout cas, qui ne peut me payer une mutuelle, et qui font aux mieux, parfois aux dépens de leurs intérêts.

Vous savez, c’est comme les policiers. Il y a de tout. Donc, deux dentistes sur 80 de la Cosem, sont visés. Gratinées, les accusations. Joffrey Vovos, du Parisien, a recueilli des témoignages. La plèbe bénéficiant de la CMU se retrouvait « avec des bouches de stars » (entendez de vedettes de l’écran et de la chanson). Alors qu’un bon détartrage et un blanchiment (lui, non remboursé par la Sécu, même en CMU) auraient suffi. De ta dentition, faisons table rase, prolétaire, implant-implant, ta façade va changer du tout au tout, tu n’étais rien, tu seras tout.

Évidemment, le Conseil de l’Ordre des arracheurs de dents est circonspect. Quand même, un seul des deux dentistes visés réalisait « un quart du chiffre d’affaires » (dixit Le Parisien). Chapeau. Ou couvre-chef, couvre-canine ou molaire. D’autres de ses collègues mettraient en cause l’une des leurs.

Ce qui est farce, ce sont les réactions à l’article. Je ne vous dis pas l’ignominie. Que des malfaisantes et malfaisants qui accusent sans preuve des dentistes, voire des chirurgiens orthodontistes, qui se seraient (le conditionnel s’impose) du blé sur l’émail de leurs patients. Comme Depardieu sur les subventions accordées aux producteurs cinématographiques. Heureusement, un praticien réplique : « je vois des gens dont la bouche est un champ de ruines, et ils en sont les seuls responsables ». Damned, et pas le précédent dentiste ? Ben, non, il n’y en avait pas : il s’agit surtout de bénéficiaires de la CMU, lesquels, précédemment, n’avaient pas les moyens de consulter.

Remarquez, les gens non-bénéficiaires de la CMU, car vivant avec guère plus de 500 euros mensuels, sont dans le même dilemme. Dentifrice ou bétel ? Y compris chez des gens bac+8, mais précarisés. Lesquels hésitent à demander un dossier de CMU. Ben, ils ont fait des études aussi longues que celles des dentistes, et on va leur chercher du scorbut dans la mâchoire.

Mais, sérieux, c’est comme dans la police. Il y a des dentistes qui travaillent dans le bâtiment parce qu’être dentiste, cela ne paye pas assez. Qui se font porter malades pour bosser au noir, et dont les femmes gardent des enfants (sans déclarer, cela arrange tout le monde).

Nan, je galège, là. Aux dernières nouvelles, Gérard Depardieu s’est vu octroyer un diplôme russe de chirurgien-dentiste honoris causa. Il peut exercer. Et ce n’est pas cher : juste un litre de samagon. Par dent, évidemment.

 Là, on se demande s’il ne vaut pas mieux sucrer les fraises (non point les roulettes) en liqueur. Pour oublier tout cela et cette dent qui lance, qui lance, et élance. Au point de vous dissuader de remplir le dossier de CMU.