C’est clair, Mediapart réclame la démission ou la révocation de Jérôme Cahuzac. Après une longue recension de l’affaire, qu’exceptionnellement le site (d’accès payant) place en accès libre, afin que nul n’en ignore, la conclusion est nette et sans appel : le seul enjeu c’est « la moralité publique et l’exemplarité d’un ministre ». Mediapart considère qu’un seul Éric Woerth suffit en six ans, en quelque sorte, et se défend de se livrer à une « chasse à l’homme ». La chasse au Mediapart semble en revanche ouverte.
Les lecteurs de Come4News n’apprendront sans doute rien de très neuf en consultant l’article de François Bonnet « L’Affaire Cahuzac pour ceux qui ne veulent pas voir ». Certes, un peu las, nous n’avions pas commenté l’un des derniers en date des divers éléments. Soit que, tout comme Dominique Strauss-Kahn n’avait pas voulu consulter la cassette vidéo fournie par Jean-Claude Méry, laquelle impliquait Jacques Chirac et d’autres dans des affaires de financement occulte, le juge Jean-Louis Bruguière, recevant l’enregistrement des mains de Michel Gonelle, l’aurait détruit sans même l’écouter.
Disons-le sans détour, Jean-Louis Bruguière représente actuellement l’Union européenne dans le cadre d’un programme de lutte contre le financement du terrorisme et en 2007, quand il reçoit l’enregistrement de « la voix » attribuée par Mediapart à Jérôme Cahuzac, il est en congé de la magistrature.
Un peu comme un policier retraité ou hors-service. Ce n’est donc pas ou plus le « haut-magistrat » que contacte Gonelle, mais un allié politique de l’UMP s’opposant à un adversaire socialiste, Jérôme Cahuzac. Que font ces deux militants UMP, élus ou candidats à la représentation du peuple français ? Vont-ils s’inquiéter des intérêts des citoyens qu’ils représentent ? Soit s’adresser à la police ou à la justice ? Non, et c’est là l’une des illustrations des attitudes d’une caste politique, d’un système. Certes, il n’y a pas non assistance à citoyenne ou citoyen en danger… ce n’est que le fisc, et ce qu’il peut apporter au financement du bien public, qui sont lésés.
Blanchiment, ah bon ?
L’argent placé en Suisse peut servir, comme dans l’affaire Lamblin-El Maleh, financer des activités criminelles ou terroristes ? Ah bah, Jean-Louis Bruguière, Michel Gonelle, élus ou investis par l’UMP, n’en ont cure. Quant à Jérôme Cahuzac, élu socialiste, ou qui que ce soit de son proche entourage familial ou politique (puisque l’existence de l’enregistrement n’est pas niée, ni l’origine de l’appel, ni le fait que « la voix » se targue d’avoir bientôt des fonctions électives), elle ou il ne s’inquiète guère davantage.
Que ce soient les uns ou les autres, tout cela n’est pas si grave, tout juste gênant pour une carrière politique. Qu’en pense actuellement Jérôme Cahuzac ? Seul semble le motiver l’objectif de « clouer définitivement le bec » à ses, en fait son détracteur, Mediapart. Savoir à qui appartient « la voix » semble totalement accessoire. Il semble en être de même pour tout l’appareil politique et toute la magistrature. C’est en fait, essentiellement, ce que Mediapart dénonce…
Dénigrement
Non accessoirement, il est vrai,Mediapart s’estime « l’objet d’une campagne inhabituelle de dénigrement », d’où ce récapitulatif consultable par tous, dont « certains confrères non-abonnés, mais toujours prêts à commenter ». Pour ces derniers, je m’étonne très fort que cette mesure soit nécessaire : pratiquement tous les articles cruciaux de Mediapart se retrouvent, sous un délai assez court, pillés et reproduits à l’identique… Si ce n’était le cas, il est fidèlement rendu compte de leur teneur, ici-même, surCome4News, comme ailleurs.
Ce dont il a été fort peu question dans la presse, et même ici, c’est de la genèse de l’affaire vue par Mediapart et des motivations de la rédaction.
La rédaction, avec le feu vert d’Edwy Plenel et François Bonnet, car une telle enquête de longue haleine prive d’effectifs pour d’autres sujets, oblige à engager des fonds (non, pas d’achats de documents, mais tout simplement pour couvrir des frais), s’est donc mobilisée pour débusquer la raison ayant poussé Jérôme Cahuzac à tenter de dédouaner Éric Woerth des suites de la vente par l’État de l’hippodrome de Compiègne. « Pourquoi cette relation entre les deux hommes ? » aurait été la motivation première.
La rédaction s’aperçoit que, grâce à Cahuzac Conseil, cabinet agissant pour le compte de laboratoires pharmaceutiques, Jérôme Cahuzac réalise de quoi se constituer une fortune personnelle enviable. On ne saura rien, ou très peu, de l’enchaînement des investigations. Mais Mediapart, sans lever tout le secret entourant ses sources, se fait fort d’éclairer le juge d’instruction Guillaume Daïeff, qui enquête sur la banque suisse UBS et pourrait « étendre son champ d’investigation pour y inclure la situation de M. Cahuzac. ». Sur ce point, force est de constater que, pratiquement seul, Mediapart réclame une telle mesure (même si des sites tels que Rue89 en ont fait état, tout comme Come4News).
Une défense mal étayée
Face aux accusations de Mediapart, le ministre a proclamé hautement, dans un premier temps, que sa parole suffisait. Puis il a publié, sur son propre site personnel, un plan de financement du seul appartement conjugal de l’avenue de Breteuil (il en est deux autres, plus une résidence secondaire). Mediapart a relevé que ce fameux plan souffrait pour le moins d’imprécisions, ou que des apports supposés être disponibles au moment de la signature de l’acte ne l’ont été qu’ultérieurement. Ce qu’il reste peut-être à confirmer (ou infirmer) avec des précisions que l’on attend toujours de Jérôme Cahuzac.
Troisième point : Jérôme Cahuzac attend toujours, depuis le 19 décembre, que la banque UBS confirme, par la négative, qu’il a été ou non client, déposant. Nous sommes le 28 et nous affirmons tranquillement que, dès le 5 décembre dernier, voire même dès le 4, la direction d’UBS n’a pu que s’enquérir de l’existence ou de l’inexistence d’un tel compte.
Mais nous admettons bien volontiers qu’un particulier peut d’abord créditer une société, trouver un prête-nom, pour ouvrir un compte chez UBS, la banque ne connaissant nominativement que ce mandataire. Cet intermédiaire aurait pu être soit Hervé Dreyfus, ancien gestionnaire de Jérôme Cahuzac, ami de son frère Antoine, dont Mediapart estime qu’il fut témoin de la conversation téléphonique, soit toute personne mandatée par Hervé Dreyfus ou par, finalement, quiconque.
Que la réponse soit ou non négative ne résoudra fondamentalement en rien, de ce seul fait, le fond du problème, soit les affirmations de Mediapart, qui s’étendent à présent à « d’autres anomalies » et à « de possibles irrégularités » dans les déclarations patrimoniales de Jérôme Cahuzac.
De la part du gouvernement, il a été particulièrement maladroit de révéler que des vérifications de routine de la part de l’administration fiscale, avaient été récemment diligentées pour l’ensemble de ses membres. À chaque début de législature, dès que les nominations sont rendues publiques, le fisc procède à ces vérifications : pourquoi diable relancer la procédure un semestre plus tard ?
Point par point
Voici donc des semaines que Mediapart avance et réitère des arguments articulés selon divers points. Si ce n’est Jérôme Cahuzac lui-même, que ceux qui les réfutent s’expriment : la solidarité gouvernementale n’est pas à sens unique, et désormais, les commentateurs, l’ensemble de la presse, ne peuvent que se prononcer, point par point, s’il est vraiment tenté de vouloir tirer l’affaire au plus clair. Que ce « plus » soit un mieux ou un moins pire est discutable, que le « clair » reste largement en partie obscur n’est pas à exclure.
Oui ou non, Hervé Dreyfus a-t-il opposé un total démenti quant à l’existence d’un enregistrement dont Mediapart affirme qu’il fut en présence de son émetteur ou, à tout le moins, qu’il peut en révéler l’identité de l’un·e ou l’autre des possibles locuteurs ?
Oui ou non, Jérôme Cahuzac était-il présent ou à proximité immédiate lorsque « la voix » s’est publiquement exprimée (puisqu’il y avait d’autres personnes, semble-t-il, dans la pièce). Si ce n’est lui, serait-ce son frère, son épouse, une collaboratrice, un ami, un membre du PS de Villeneuve-sur-Lot, qui est donc ce X qui pourrait être… obligatoirement une personne connue de Jérôme Cahuzac. Enfin, sauf à croire qu’on entrait en sa présence proche comme s’il s’agissait d’un moulin pour tenir des propos d’une nature hautement confidentielle.
Oui ou non, Michel Gonelle a-t-il estimé que la voix entendue pouvait être celle de Jérôme Cahuzac et oui ou non s’en est-il ouvert à l’ex-juge Bruguière ? A-t-il dit à Bruguière que « quelqu’un dans l’entourage de Cahuzac » fait état de l’existence d’un compte en Suisse ou que Jérôme Cahuzac lui-même détenait un compte à l’étranger. Si c’est faux, la diffamation est privée, et on pourrait donc s’attendre à ce que Jérôme Cahuzac lui-même ou la personne de son entourage en question porte plainte. Il suffit de demander à Michel Gonelle et à Jean-Louis Bruguière de déposer. Si leur mémoire flanche, eh bien, elle flanchera… Ce qui n’est pas nié, est en l’état des choses indéniables, c’est que l’enregistrement existe, et que la teneur des propos tenus est bien celle qu’a transcrit Mediapart.
J’attends, comme pratiquement tout le monde, que meilleur informé que moi-même le réfute.
Oui ou non, Marc D., décrit par Mediapart tel un gestionnaire de fortune d’UBS basé à l’époque à Singapour existe-t-il ? Pour le moment, aucun titre de presse ne s’est risqué à mettre en doute son existence. Eh bien, qu’attendent les Apathie, les Élizabeth Lévy et autres pour évoquer une éventuelle affabulation ? Ah, tout comme Jean-Louis Bruguière, Élizabeth Lévy invoque « le droit de ne pas savoir ». Dans ce cas, sans savoir, sans même tenter de savoir, comment peut-on se permettre de se prononcer ? « Qu’est-ce que cela peut nous faire que Cahuzac ait eu ou non un compte en Suisse ? », assène Élizabeth Lévy. Qu’est-ce que cela peut nous faire qu’Éric Woerth ait ou non bradé l’hippodrome de Compiègne, que Jean de Broglie, ancien ministre, ait été assassiné, que Robert Boulin ou Pierre Bérégovoy se soient suicidés, qu’on distribue des commissions occultes, que des biens nationaux soient détournés au profit d’intérêts privés, &c. ? La belle affaire ! Et pourquoi donc faire tomber des ministres, comme de Sartine ou Necker, à propos de dépenses indues ou l’émission d’assignats dans les années 1780 ?
Folles prétentions
Les preuves « sont là, aisément disponibles pour qui veut, en bonne foi, lire, écouter et comprendre » affirme Mediapart. Admettons qu’il ne s’agisse que de fortes présomptions. Admettons aussi que Mediapart ne soit animé que du « seul enjeu d’intérêt public » de vouloir défendre et illustrer « la vertu républicaine » en poursuivant son enquête, à laquelle ce titre pourrait mettre un terme pour passer à tout autre chose.
Soyons réalistes. Si la presse attendait des preuves irréfutables, pas davantage que la justice qui parfois condamne sur la simple base d’une « intime conviction » et à laquelle il arrive de se tromper, elle serait, en de très nombreux cas, condamnée à attendre que des archives lui soient accessibles, que des témoins, très longtemps après les faits, se déclarent enfin.
Hier, les archives du gouvernement de Margaret Thatcher ont été – et encore partiellement, faut-il croire, dans le cas de la correspondance entre l’ex-Première ministre et l’animateur de radio Jimmy Savile, par exemple – rendues publiques. On apprend que les relations entre le Royaume-Uni et les États-Unis ont été conflictuelles lors de la crise des Falklands (Malouines), il est confirmé que celles avec la France de François Mitterrand ont été au bord de la rupture en raison de la fourniture de missiles Exocet à l’Argentine… On apprend aussi que des Exocet transitaient par la Libye de Kadhafi et le Brésil.
Remettons les choses en perspective : Mediapart ne détient pas d’armes de destruction massive pour anéantir le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, que l’on sache ! Or, une rédaction se verrait presque assimilée à Saddam Hussein ?
Pourtant, voici Gérard Grunberg (Sciences-Po, Centre d’études européennes) qui impute à Mediapart le « projet (…) de dynamiter le système politique ».
Réciproquement, un supposé « système politique » aurait-il entrepris de « dynamiter » Mediapart ? Afin que la leçon soit bien comprise par tous ?
Doit-on comprendre que le souci de « l’intérêt public » conduit à « dynamiter le système politique » ?
S’il en était ainsi, qu’en conclure ?
Pour le moment, tout laisse supposer que raison d’État et préservation d’intérêts privés ne sont pas compatibles, n’est-il point ? Ou se serait-on laissé abuser ? C’est la véritable question que soulève cette affaire. En laissant Michel Gonelle libre de s’adresser ou non à la justice, que (ou qui) préserve-t-on ? Le ministre ou le citoyen Cahuzac qui a certes droit au respect de sa vie privée, passée ou présente ? En laissant l’ex-juge Bruguière le loisir de rapporter ou non les propos tenus par Michel Gonelle au sujet de Jérôme Cahuzac ou à celui de son proche entourage, instaure-t-on une confusion des genres ?
Que Mediapart dispose ou non de preuves tangibles irréfutables, quelle est la véritable nature du débat ? Chacune et chacun peut désormais répondre, en son for intérieur, à cette interrogation.
Par abstention (ou comme dans la formule « en pensée, en parole, par action et par omission »), ou très ouvertement (certains rares politiques, diverses personnalités éparses des médias ayant pris position, le plus souvent pour critiquer Mediapart), du Front national au Front de Gauche, il ne se trouve pratiquement personne pour placer ce questionnement sur la véritable nature du débat au centre de ses interventions ou de ses préoccupations.
Allez, on ne s’en inquiétera pas trop. Tout comme est affirmé le droit de ne pas savoir, celui de s’intéresser à d’autres sujets ne peut être dénié.
L’Agence France Presse manipulée ?
François Bonnet s’est inquiété de ce que l’AFP ait diffusé une dépêche ne rapportant que les opinions de Gérard Grunberg, ancien membre du cabinet de Michel Rocard, quand Jérôme Cahuzac était l’un des conseillers du gouvernement Rocard. Jérôme Fouquet, interrogé lui aussi par l’AFP, est le cosignataire, avec Jérôme Cahuzac, et Joachim Poss, d’un essai publié par la Fondation Jean Jaurès en juin 2011, Crise de l’euro, crise de l’Europe ?
L’angle de la dépêche « était de faire parler des experts », rétorque Matthieu Demeestre, l’un des chefs du desk Politique de l’AFP. Sont aussi cités Jean-François Copé et Hervé Morin, qui ont apporté leur soutien à Jérôme Cahuzac.
Et bien, n’accusons pas trop vite l’AFP de n’avoir trouvé que des personnalités critiquant implicitement Mediapart. Encore moins de se livrer à une opération de communication pilotée par Stéphane Fouks, conseil en communication de Dominique Strauss-Kahn puis de Jérôme Cahuzac. Car, hormis Attac France, très modérément, ou l’historien François Delpla, qui s’exprime de même sur Mediapart (Attac France et Delpla reproduisent leurs billets sur l’espace de débats de Mediapart), allez donc trouver un expert, proche du Front de Gauche, du Front national, d’autres formations, pour contrebalancer les propos de Jérôme Fouquet ou Gérard Grunberg. Je ne doute pas qu’il puisse en exister, mais j’ai aussi cherché… en vain jusqu’à présent. Je ne suis pas moins armé pour le faire qu’un chef de desk de l’AFP.
Serait-ce un fait révélateur ? Certains craindraient-ils pour la suite de leur carrière ?
Cherchez donc dans La Règle du Jeu, site où Bernard-Henri Lévy, habitué à s’exprimer sur tout et n’importe quoi, est maître des lieux : j’ai dû mal fouiller, je n’ai rien trouvé. Pourtant, sur Montebourg, BHL ne s’est pas abstenu.
Nous revient en mémoire l’essai de Paul Nizan et sa reprise sous le titre Les Nouveaux Chiens de garde. Tiens, les réalisateurs ou les experts qu’ils ont pu contacter n’ont pas été interrogés sur l’affaire Cahuzac. Attendons, cela viendra sans doute. Pour l’instant, fouillez donc le site d’Acrimed, « L’Observatoire des médias » : il n’y a rien à voir. Patience ?
Sur Siné Mensuel ? « Aucun article trouvé ». Sur Charlie-Hebdo ? Idem. C’est trop tôt sans doute.
Voilà une question à poser aux spécialistes et historiens des médias et de la presse : quel(s) précédent(s) cette affaire Cahuzac inspire(nt)-il(s) ? Allez l’AFP, encore un effort… Quelle affaire mettant en conflit un ministre et un titre de presse a-t-elle été traitée de la sorte par le reste des médias ? Inutile de remonter à La Gazette de Théophraste Renaudot. Peut-être que du côté de la presse soviétique ou de la biélorusse actuelle… François Bonnet titre « Cahuzac : AFP ou agence Tass ? ». C’est exagéré. Mais la caricature est parfois révélatrice.
Au fait, F. Badi, pourquoi donc répondre à l’AFP sur un sujet si éloigné des préoccupations des Françaises et des Français ? Il suffisait de rétorquer que cela n’intéressait plus personne, et se préserver de commenter un sujet aussi futile, non ?
La seconde version de la dépêche a sabré les propos initiaux de Gérard Grunberg qui se contente cette fois d’un « [i]la droite comme la gauche supportent assez mal l’optique de journalisme que fait[/i] Mediapart ». Doit-on ajouter « la presse de droite comme la presse de gauche » ?
La décision de modification aurait été prise par le seul service politique de l'[i]AFP[/i], peut-être en concertation avec les signataires de la dépêche.
Pour les étudiants en journalisme et les analystes des médias, il convient aussi de relever que la chute de la première dépêche n’a pratiquement pas du tout été reprise par les titres abonnés au fil de l’AFP. La voici :
« [i]Pour Frédéric Dabi enfin, l’affaire Cahuzac[/i] « n’est pas un sujet de préoccupation » [i]dans l’opinion, dans un[/i] « contexte de crise » [i]où[/i] « l’angoisse sociale est au cœur des préoccupations ». » D’accord. Frédéric Dabi, dir-adjoint de l’IFOP, met là une grande claque à tous les redchefs et tous les journalistes qui, aujourd’hui encore, se préoccupent peu des sujets de préoccupation de leurs lectorats qui ont d’autres chats à fouetter que l’affaire Cahuzac ou [i]Mediapart[/i]. Observation ou consigne ?
C’est quand même bizarre, pour une affaire qui intéresse si peu les lectorats (et les électorats) que la dépêche [i]AFP[/i] ait été reprise (tronquée ou non) par tant et tant de titres de presse. Ah si, on comprend mieux : l’affaire Cahuzac, tout le monde s’en contrefout, mais l’opinion de F. Dabi ou de G. Grunberg est d’une extrême importance. Cela doit être cela.
Signalons toutefois à F. Dabi que notre précédent article sur cette affaire, voir :
[url]http://www.come4news.com/affaire-cahuzac-les-declarations-embarrassees-de-michel-gonelle-967454[/url]
approche désormais de près les 10 000 visites. Certes, cela ne vaut pas un sondage… ce n’est qu’un vague indicateur. Un autre alors ? Sur [i]Mediapart[/i], 22 jours après le début de l’affaire, l’un des derniers articles suscite pas moins de quelque 520 commentaires. 618 pour le précédent. 1 036 pour celui du 21 décembre. Aucun (et il y en a, il y en a) n’en a suscité moins de 365. Certes, Depardieu intéresse davantage.
Mais allez, on prend les paris : quelle serait l’audience d’un entretien avec Patricia Cahuzac, épouse en instance de divorce, ou de son avocate, Isabelle Copé, qui avait lancé un détective privé, Alain Letellier, sur les traces du passé de Jérôme Cahuzac ?
Cahuzac ? Ouste, dehors les riches !
Mediapart cherchant à « dynamiter le système politique » ?
Elle est bien bonne, celle-là.
On ne voit vraiment pas Plenel scier la branche sur laquelle il est assis.
J’attends une enquête de Mediapart sur le financement du NPA ou de l’ancienne LCR.
Je peux moi-même en fournir un petit morceau avec la caisse d’un certain nombre d’associations de chômeurs.
Ah bon [b]unpetitcoucou[/b] ? Et si vous écriviez un article dans les colonnes du C4N ? Je suis friand des enquêtes sur ceux qui pendants des années nous on pourrit la vie avec leur idéologie bon teint… voyez c’que j’veux dire ?