A l’aube de ce troisième millénaire était apparu en France, un phénomène nouveau dans le paysage médiatique, le viol collectif, qui était venu grossir la  liste déjà longue des maux à l’origine d’un sentiment d’insécurité devenu patent dans certains quartiers de banlieue. 

Présenté sous une appellation moins agressive, la tournante, ce comportement barbare imputé essentiellement à l’époque aux personnes d’origine maghrébine, avait amené certains analystes avertis à établir à brûle-pourpoint une relation de cause à effet entre islam, frustration, oppression des femmes et ce crime. 

Par la suite des études plus sérieuses visant à décrypter les raisons de ces troubles avaient fini par démentir ces stigmatisations et les frasques de DSK  comme celles de Berlusconi qui ont défrayé les chroniques ont contribué à leur tour à mettre fin à certains préjugés, selon lesquels seuls caves et cages d‘escaliers abritaient ce genre de délinquants sexuels. 

C’est un fléau qui manifestement prospère dans les pays pauvres. Et quand on connaît les dysfonctionnements de la police et de la justice liés à la prise en charge de ce type de plainte, toute la difficulté de reconstruction des victimes qui souvent relève du parcours du combattant malgré un arsenal d’accompagnement, on peut se faire une minuscule idée de l’enfer que doivent vivre les femmes violées en dehors de l’hexagone, à fortiori dans les pays bien moins lotis comme en  Inde par exemple, surnommé "pays du viol". 

Particulièrement répandu dans ce pays, ce phénomène peu ou prou pris en compte par les responsables continue quotidiennement de faire des ravages. Croulant sous un fardeau lourd à la fois, du poids de leurs souffrances conjuguées au poids de celles qui avant elles ont encaissé en silence, deux victimes emblématiques ont osé briser le mur de la honte. 

Âgée de 17 ans l’une d’entre elles, victime d’un viol collectif lors d’un festival à Diwali, dans l’Etat du Pendjab s’est suicidée tout récemment. Avant de mettre fin à sa vie, elle avait fait des pieds et des mains pour convaincre le policier en charge de recevoir les plaintes, d’accepter d’enregistrer la sienne mais en vain car sourd devant ses supplications, le fonctionnaire se serait obstiné à lui proposer un arrangement financier ou pourquoi pas un mariage avec l’un de ses violeurs !  

Ce suicide est survenu quelques jours après le même type d’agression sexuelle, infligée à une Indienne de 23ans  dont le témoignage avait déclenché des vagues d’indignation, à l’origine de manifestations de soutien sans précédent dans la capitale. 

En effet, après une séance de cinéma accompagnée de son fiancé, tous deux, dupés par la présence de six hommes à bord du bus s’y installent alors que ce dernier est  hors service. Après l’avoir violée, les passagers saouls la jettent avec son ami à l’extérieur du bus en s’acharnant contre eux munis de barres de fer. Hospitalisée à New Delhi en soins intensifs pour de très graves blessures intestinales, la victime a été transférée dans un hôpital à Singapour pour y subir des greffes d‘organes. 

Presque en même temps en Italie, un curé a placardé à la porte de sa chapelle un tract pour y dénoncer l’accoutrement des femmes, responsable selon lui, des crimes sexuels alors que nombreux parmi ces prédateurs se jettent sur leurs proies, de manière indiscriminée !

Dans un état critique, entre infections des poumons, de l’abdomen et lésion cérébrale, cette étudiante en kinésithérapie se bat éperdument pour rester en vie. Les médecins sont pessimistes car « ses signes vitaux se détériorent avec indication de graves insuffisances organiques ». On apprend malheureusement aujourd’hui que la victime est décédée. 

En guise d’apaisement des tensions, le premier ministre indien Manmohan  Singh  a déploré ces crimes. Il a promis aussi que les lois sur les sécurités des femmes seront revues.