Depuis quelque temps l’huile de palme jouit d’une bien mauvaise réputation, on lui trouverait des effets nocifs pour notre santé.

L’huile de palme est ainsi classée au rang des mauvais élèves en matière de santé publique au même titre que le (désormais) célèbre édulcorant de synthèse : l’aspartame.

Le débat des effets de l’huile de palme est tellement vif que les politiques s’en sont emparées. Lundi dernier, les sénateurs étaient sollicités pourt valider une loi (une taxe) sur des produits sujets à polémiques tels que l’huile de palme ou l’aspartame.

Mais si on tentait d’analyser (même succintement) avec lucidité ce produit, cette  »matière grasse » qu’est l’huile de palme, que découvririons-nous ?

D’abord on reproche à l’huile de palme de pouvoir être cancérigène notamment car elle contient une importante proportion d’acides gras saturés: au moins 50 %, ce qui, effectivement est néfaste pour la santé. Pourtant, objectivement, l’huile de palme n’est pas plus nocive (sur ce point précis) que le beurre qui contient allègrement 65 % d’acides gras saturés !

De plus, en contrepartie de ses défauts, cette huile a ses qualités; elle tient particulièrement bien à la cuisson et elle a permis de remplacer les graines végétales hydrogénées aux effets nocifs sur la santé à cause de leur production de mauvais cholestérol.

L’huile de palme contient aussi des  »bonnes » molécules même si celles-ci sont résiduelles (peu présentes) après le traitement et le raffinage de l’huile.

Enfin, un autre avantage auquel, c’est vrai, on ne pense pas tout de suite, c’est que le palmier à huile (qui produit l’huile de palme) a un très bon rendement, ce qui permet, en proportion, de monopoliser moins de terre pour sa culture que les autres huiles.

Ainsi, l’huile de palme, devenu enjeu de santé, n’est pas forcément le produit si néfaste tel qu’on veut bien le présenter. Mais je reconnais qu’en matière de santé publique, il faut faire preuve de précaution et de prévention dans le doute.

Au passage, il me semble évident que de nombreux produits (alimentaires, cosmétiques, médicaments) ont des compositions dont on ne soupsçonne pas la nocivité et la dangerosité ! des produits en tous cas, qui pourraient tout autant prêter à la polémique mais vous savez comme moi qu’il est bien plus rassurant de réduire tous les problèmes en un seul. Comme ça, on a l’impression de garder le contrôle.

L’huile de palme joue donc à plein son rôle de bouc-émissaire en attendant qu’un autre produit vienne lui supplanter la vedette et sa mauvaise réputation. Comme ça on évite de plancher sérieusement sur un contrôle efficace de la composition de la majorité des produits de consommation bruts ou raffinés.  

C’est tellement plus commode !